Blogule rouge a la bravitude et a la Grande Trouvaille de Chine
La déferlante des touristes chinois découvrant l'Europe au début des années 2000 ressemble à celle des touristes japonais des années 80 qui faisaient le tour des capitales européennes le temps d'un week-end, vols intercontinentaux inclus.
Ségolène Royal débute 2007 en faisant le chemin inverse. Sur les 4 jours de son séjour en Chine, elle a généreusement consacré 10 minutes à la Grande Muraille. Le temps d'une photo et surtout, d'un discours aussitôt passé à la postérité : "qui vient sur la Grande Muraille conquiert la bravitude".
Les défenseurs de la francophonie, dont le président de la République est théoriquement le premier représentant, ne se sont pas privés pour relever le néologisme pour le moins incongru.
Pour ma part, je n'ai rien contre les néologismes. Ce qui me chiffonne dans l'histoire, c'est que l'ancienne sherpa de Mitterrand se soit visiblement contentée de faire sienne une banalité vraisemblablement soufflée par l'ensemble des guides du site à chacun de leurs visiteurs mais avec plus ou moins de bonheur dans la traduction.
Ce sherpa-ci n'est pas arrivé jusqu'ici parce qu'il savait maîtriser la route : il a simplement le talent de porter les idées des autres aux oreilles des vrais leaders, sans jamais rechigner devant le volume d'informations mais aussi, et justement grâce à cette formidable capacité à résister sous la charge, sans jamais faire le tri. Ce sherpa atteindra peut-être le sommet qu'il s'est fixé, mais pas ceux auquel un grand chef d'état doit prétendre.
Homme ou femme, un bon président sait fixer le cap. Son jugement l'aide à prendre les bonnes décisions, et son talent réside aussi dans l'art de s'entourer de personnes qui lui facilitent ces décisions en faisant au mieux le tri en amont. Il sait aussi prendre le temps d'entretenir un lien direct avec le pays pour que ce système ne le coupe pas de la réalité.
Ségolène Royal aborde la fonction à l'envers. Elle se dit portée par le peuple et compte mèner par cette seule poussée la nécessaire révolution culturelle de la très sclérosée politique française, mais réalise-t-elle seulement que le succès d'une révolution populaire dépend du talent de ses leaders ?
Ce potentiel futur chef de la diplomatie a jusqu'à présent aliéné ses principaux potentiels futurs partenaires internationaux. Même Hillary Clinton hésite à la rencontrer.
Si Royal finit par accéder au trône, je lui souhaite sincèrement de réussir pour le bien de ce pays. Je crains toutefois que pour cela elle ne doive sous-traiter son domaine réservé auprès d'une personne (homme ou femme) qui lui fasse un peu mieux honneur.
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Stephane