20070522

Pipole's Republic of France

De retour de Fort Boyard / Brégançon, Le Petit Nicolas continue de collectionner les belles images. Après les séances photos Jackie K de Cécilia et John John de Junior à l'Elysée, notre nouveau petit père des peuples / petit pair des pipoles s'est fait tirer le portrait (officiel) par le photographe (officiel) de la Sarkozie ; un gars de chez SIPA avec ses entrées chez Paris Match, le Journal Officiel de la République Pipolaire de France.
Nicolas Paul Stéphane Sarközy de Nagy-Bocsa Imperator Collector enrichit par ailleurs ses collections d'artifacts de stars. En attendant d'accrocher le billet de retour de Johnny à côté de son T-shirt de scène fin Pompom début Giscard, il décroche l'autographe d'une autre bête de scène, Bernard Kouchner. Le French doctor portera désormais les sacs de riz en son nom. Parce que maintenant la star, c'est lui.
Et le Conseil des Ministres prend des airs de L'école des fans chère à l'ex de Cécilia : Rachida Dati et Brice Hortefeux n'ont visiblement pas encore fait le deuil de la campagne et ne peuvent s'empêcher de caser cinq fois par phrase le nom de leur idole. Dati a d'ores et déjà obtenu quelques 10 grâce à son émouvante passation de pouvoirs avec Pascal Clément, mais le Ministre du Kärcher n'a pas encore marqué son territoire.
En attendant qu'il pousse la chansonnette, c'est à babord qu'on déchante le plus fort. Car si Claude Bartolone évoque fort justement une présidence "Point de Vue Images du Monde", c'est pour mieux masquer les unes sordides de tabloïds relatant jour après jour les déchirements de la maison rose. Ségo la femme fatale transformée en femme de boue, Jean-Christophe Cambadélis sonnant la nuit des longs couteaux trotskystes, Hollande crucifié et obligé d'envoyer son bras droit au front (Le Foll - Fillon, ça sonne comme une ballade médiévale)... Au moment de reprendre le combat, on peut réellement poser la question "Le PS, combien de divisions ?"
De la division à la défragmentation il n'y a qu'un pas que François Bayrou a allègrement franchi. En phase avec son époque, le cybéarnais crée un nouveau format de compression : le MP7 ou Member of Parliament 7 permet de démoduler un UDF à 29 députés pour remoduler un MoDem à 4 avec transfert haut débit vers l'UMP.
Avec ses triangulaires et quadrangulaires, cette campagne législative promet une géométrie inédite et un entre deux tours particulièrement savoureux.

20070514

Sego refuse d'atterrir - blogule rouge a la candidatude - pot aux roses

Comme on pouvait s'y attendre, Ségolène Royal refuse de redescendre de son nuage de candide candidate. L'échec ? Madame daigne enfin évoquer le mot, mais pour mieux condamner les véritables fautifs : ces phallocrates qui ont torpillé sa campagne sans respecter l'ordre juste du TPS (Tous Pour Ségo) cher à Daniel Cohn-Bendit like beckham. Mais comment faire bloc derrière un personnage qui passe son temps à se fuir ?
Royal ne peut tout simplement pas abandonner son statut de candidate : ce pseudo-exosquelette a maintenu à lui seul et jusqu'au bout la fameuse "femme debout", ce personnage mythique à laquelle elle même avait fini par croire. Descendre dans l'arène pour réformer le parti ? Impossible : c'est le travail d'un leader capable d'imposer ses idées, pas d'un Saint Martyr Infaillible et réfractaire à toute contradiction.
Alors Ségo se cramponne à son seul moyen de survie et propose de se maintenir en état prolongé de candidatude, d'embrayer sur une nouvelle campagne à l'horizon 2008 pour désigner le ou la candidate du PS pour 2012. Sans se soucier d'échéances législatives moroses qui ne concernent pas son égo dopé aux sondages, et sans vraiment mesurer l'énormité de sa proposition : les pays où l'on désigne un candidat à la succession autant à l'avance ne figurent généralement pas vraiment parmi les démocraties modernes.
Dans l'immédiat, les éléphants se sont trouvé un Saint Martyr idéal en Saint François d'Assise entre Trois chaises, le grand ordonnateur des primaires de Novembre dernier qui a d'ores et déjà annoncé que promis juré, la prochaine fois on passera par la voie plus classique du congrès pour choisir le candidat d'un parti enfin recomposé en machine à élire un Président de la République.
Il y en a un qui se marre bien dans sa retraîte de Versailles : Nicolas Sarkozy a parfaitement retenu la leçon du dernier locataire "socialiste" de l'Elysée en préparant la PSisation de son UMP. Et que je te casse le moule à fabriquer un leader maximo, et que je t'instaure une direction collégiale, et que je t'ouvre à grandes vannes les robinets à courants froids, chauds et surtout tiédasses... dans ce nouveau grand machin à brasser du vent, seul un Flanby pourra faire émerger des consensus mous, seul un austère qui se marre ou une ségosphère qui fait pshitt pourront sortir du lot. Les candidats sérieux genre Rocard devront se trouver une tribune européenne pour exister, et finir en vieux sages de Saint Chamond à recevoir les petits jeunes aux dents longues en attendant leur couronne "regrets éternels".

20070507

Sarko triomphe - Blogule blanc aux reformes

Après le non à l'extrème droite en 2002 et le non à l'Europe en 2005, la France a fini par dire oui aux réformes. Afin d'appliquer son ambitieux programme, Nicolas Sarkozy doit maintenant obtenir une majorité claire à l'Assemblée. Et ces élections promettent un tournant important dans la politique française.

Dès jeudi prochain, François Bayrou saura si son nouveau Mouvement Démocrate parviendra à conserver son aile centre droit et les élus UDF refusant de joindre l'opposition.
Mais dès hier soir, un surréaliste remake des primaires a commencé au PS. Et cette fois-ci, promis juré, on se dit tout direct et sans langue de bois. A part pour Ségo, naturellement : la candidate refuse comme prévu d'admettre son propre échec et l'échec de l'indécision idéologique - elle revendique même le leadership de la gauche dans le prolongement de sa campagne centrée sur sa seule image et le seul refus de Sarkozy. Laurent Fabius, a comme prévu, dénoncé sa campagne en solo et appelé au rapprochement de la gauche de la gauche, dont il se définit comme le centre. Dominique Strauss-Kahn a, comme prévu, dénoncé la vacuité de la candidate et le refus du parti de se réformer, de clarifier sa vision et son idéologie, rappelant sa propre "disponibilité" à l'engager sur la voie de la modernité et de la social démocratie.
Dès hier soir également, l'extrème gauche révolutionnaire, adoubée par les appels pour le moins risqués à la résistance de Ségo en dernière semaine, a commencé à tester les autorités et la police, provoquant des incidents mineurs dans des villes majeures. Olivier Besancenot a marqué des points dans les urnes et compte bien préempter la rue et l'opposition radicale à quelque réforme que ce soit.
Dès hier soir toujours, Jean-Marie Le Pen est mort politiquement. Sarkozy l'avait déjà blessé mortellement avant le premier tour, conduisant une bonne partie de ses électeurs sur la voie de la république... mais le vieux leader extrémiste s'est tiré dessus tout seul avant le deuxième tour, appelant à une abstention massive et obtenant une participation record.

Pendant ce temps-là, Sarko s'élève au-dessus du noeud de vipères et prend quelques jours pour se débarrasser de sa peau de candidat. Il a déjà pris la posture présidentielle dans un discours brillant (je parle de son concert Salle Gaveau, pas de sa guinguette Place de la République avec la crème de la chanson ringuarde, après un habile placement produit du dernier palace de son copain baulois Lucien Barrière - à peine moins discret que la soirée Pinault de Chichi en 1995).
Sarkozy a brillamment parlé au monde (à l'exception notable du Moyen Orient et de l'Asie mais ne boudons pas notre plaisir), et Sarkozy a brillamment parlé du respect.
Le pouvoir il le voulait il l'a désormais, à lui de prouver sa capacité à changer. Le pays comme lui-même. Je serai particulièrement vigilant sur sa notion du respect de la séparation des pouvoirs (exécutif - législatif, exécutif - judiciaire, exécutif - médias, temporel - intemporel...).

20070505

Blogule blanc a La Ligue des Oublies

Une profonde injustice est enfin réparée avec la réhabilitation de personnages et faits majeurs de l'histoire du football jusqu'ici occultés par les chroniqueurs.

Si l'Histoire a négligé ces formidables héros et ces événements de grande ampleur, c'est parce qu'ils n'ont pas eu la chance d'exister.

"La Ligue des Oubliés" relate cette autre histoire du football. Vous pouvez désormais apprendre l'origine de la règle du hors jeu, tout savoir sur la Coupe du Monde 1946, rencontrer le courageux Guido Gazzetto et tant d'autres personnages attachants...

Conçue comme une chronique récurrente, la LDO s'est peu à peu étoffée en un panthéon très complet. Et ce qui n'était au départ que le défouloir jubilatoire d'un auteur passionné de foot (enfin l'un des défouloirs, les lecteurs de footlog sont bien placés pour le savoir !) constitue désormais un projet éditorial prêt à s'épanouir dans le monde réel. Le concept, déposé, peut dès maintenant prendre vie sur le papier et pourquoi pas, gagner de nouvelles dimensions (nombreuses déclinaisons à l'étude).

Je suis donc à la recherche d'un partenaire presse ou édition, et si possible d'un ou plusieurs illustrateurs aimant eux aussi trop ce sport pour le prendre trop au sérieux.

En attendant, j'ai ouvert le site
http://laliguedesoublies.blogspot.com/ qui permettra au plus grand nombre d'en avoir un aperçu, les critiques constructives étant naturellement bienvenues.

Bien à vous,

Stéphane

20070504

Sego s'effondre - blogule blanc a la France debout

Ségolène Royal n’a pas de programme. Parler de programme avec elle n'a aucun sens. Parler d’économie avec elle n’a aucun sens. Parler avec elle n’a aucun sens puisqu’elle ne vous écoute pas.
La France est en train de comprendre que sous couvert de briguer la Présidence de la République, cet étrange candidat se livre à une thérapie en public.
Ségolène Royal ne sait pas qui elle est et ne veut surtout pas le savoir. Elle a découvert une chose merveilleuse: quand elle sent qu’on l’écoute, elle a l’impression d’exister. Et depuis qu’elle a rencontré ce personnage formidable, "la femme debout", elle l’écoute parler et n’a même plus besoin d’un public pour ses séances d’autosuggestions.
Il serait préférable de ne pas la réveiller pendant ce joli rêve, il parait que c’est dangereux chez les somnambules.
Peut être.
Une chose est sûre: ce candidat est dangereux pour la France, et le pays a intérêt à se réveiller avant dimanche.
D’après les sondages, c’est en bonne voie.

20070503

Royal demasquee - blogule rouge a la faussitude

Quelqu'un s'est enfin dévoué pour dégonfler la ségosphère-ségobulle, pour mettre le candidat Royal face à ses propres contradictions et face à son propre néant. Et sans verser dans "l'ignoble machisme" ni l'attaque personnelle : Nicolas Sarkozy a simplement déroulé sa vision et son projet, et répondu à chacune des questions qui lui était posé avec calme, respect, et un sens aigü de la pédagogie.

Le professeur Royal, en revanche, serait probablement recalée à l'Education Nationale. Pas de plan clair, pas de conviction, trop floue, et surtout trop autocratique, refusant d'écouter l'autre et lui déniant même le droit de répondre. Non contente d'endormir toute l'assistance avec son monologue breveté "démocratie participative" (je parle, vous écoutez), Ségolène Royal a en effet régulièrement décrété l'interdiction de débat, l'illégalité de la contradiction (vous n'avez pas le droit de répondre). Royal avait déjà évité le vrai débat lors des primaires au PS et escamoté celui avec François Bayrou*, elle a donc essayé de passer une fois de plus entre les gouttes hier.
Mais Ségo a exposé de façon éclatante à la France entière l'élément de sa personnalité qui fait le moins débat : autocratique, refusant la contradiction, omnubilé par l'image qu'elle veut donner d'elle même, le candidat PS ne s'est toujours pas livré réellement.
Car sa montée de sève sur l'éducation des handicapés n'avait rien de naturel : dans sa préparation fiévreuse du débat, elle a revu tous les débats présidentiels passés, et toutes les émissions auxquelles Sarko a participé, et elle l'a donc déjà vu faire ce même numéro larmoyant sur le même sujet et avec les mêmes termes (la dernière fois c'était déjà face à Arlette Chabot, qui se l'est donc cogné deux fois en moins d'une semaine).

Ségo avait donc choisi à l'avance de frapper à ce moment précis, de placer la formule "tout n'est pas possible" à ce moment précis, de brandir sa "colère saine" à ce moment précis ; histoire de marquer les esprits sur la forme à défaut de pouvoir le faire sur le fond (pour info : non seulement Sarko n'est pas responsable de la "démolition" de sa loi, mais c'est le gouvernement Raffarin qui a rendu obligatoire l'accueil de ces élèves).
L'histoire retiendra donc cette image, et les médias la diffuseront en boucle comme ils l'ont fait auparavant avec son autre grand moment de faussitude, face à cet homme pleurant dans son fauteuil roulant... Le genre de truc qui cartonne pendant les campagnes électorales américaines, là où excelle un autre grand imposteur : George W. Bush.

La différence entre Bush et Royal, c'est que Bush est plus intelligent, qu'il contrôle mieux son personnage et son jeu d'acteur. Royal se laisse souvent emporter mais pas au sens où Sarko l'entend : elle se laisse griser par son propre verbiage, et si personne ne l'arrête quand elle sort une invraisemblance elle pousse encore plus loin le bouchon, avec un culot et un applomb déroutants. A défaut d'être convaincue, elle se persuade de sa propre existence et de son propre charisme en s'écoutant scander ses slogans les plus creux - elle ne nous a rien épargné hier, si ce n'est la "femme debout", Sarko ayant désamorcé le pétard mouillé en utilisant le terme le premier, et surtout en y mettant un peu de sens.
La France est-elle vraiment dupe ? Va-t-elle se faire avoir comme les militants socialistes de progrès, qui regrettent aujourd'hui de ne pas avoir choisi leur seul candidat convaincu et crédible (DSK) ? Va-t-elle se faire avoir comme les électeurs de gauche, piégés au premier tour par le vote futile ?
La France est malade, en état de manque d'espoir. Ségolène vient vers les Français et leur dit : "je vous écoute, vous en voulez plus ? en voilà une nouvelle dose, ça vous rendra encore plus faibles et dépendants par la suite mais je vous aurai au moins rendu le sourire aujourd'hui". Nicolas vient vers les Français et leur dit : "j'écoute réelement ce que vous dites, mais aussi ce que vous n'avouez pas toujours dire à voix haute : "sortez moi de là". Je ne vous enfoncerai pas dans votre misère, je vous aiderai à vous en sortir." C'est un peu moins vendeur, mais aussi un peu moins infantilisant et un peu plus digne de l'engagement politique.

Finie la rigolade : on élit le Président de la République, ici. Homme ou femme, là n'est pas la question : il faut une personne d'action, de conviction et d'engagement. J'attends des Français qu'ils votent un peu plus intelligemment que les Américains en 2004 et ne se laissent pas berner par la faussitude du candidat Royal.


* cf "Le troisieme gnome - blogule rouge a la nouvelle IVe Republique " (20070428)

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