20081030

Ségolène Royal achète 30 mn d'antenne pour sa campagne 2012

Communiqué

Pour la première fois en France, un candidat va diffuser un infomercial de 30 minutes sur les principaux réseaux français. Le 11 novembre 2008, Ségolène Royal présentera aux électeurs la plateforme de son programme de campagne pour 2012.

L'équipe de campagne dément les chiffres qui ont circulé sur internet (la plateforme ne mesure pas 20 m sur 10, elle ne sera pas couleur fushia), et ne dévoilera rien avant la diffusion du clip réalisé par Dominique Besnehard. "Ne comptez pas sur moi pour vendre la mêche", annonce ce dernier ; "vous n'aurez pas le nom du coiffeur de Mylène... euh Ségolène").

Un plan média original, fondé sur une stratégie révolutionnaire

Ségolène veut instituer le "early voting" en France et déclencher le vote utile en 2012 avant la période des fêtes 2008 : "au-delà, trop de distractions peuvent perturber les esprits, et puis Raymond Domenech m'a confirmé que c'était le meilleur moment ("vas-y ma fifille, t'as Pluton en Vénus mais faut faire vite, Saturne déboule et Mars giboule"). J'en profite pour annoncer à mes amis socialistes que j'ai remporté les primaires. Je déplore le faible taux de participation en-dehors du Poitou mais l'événement était franchement mal médiatisé... et puis cela doit nous motiver pour aller plus vite à la pêche aux électeurs."

L'opération cible les déçus du Sarkozisme, et ceux qui se couchent tard pour travailler moins.

Le spot de 30 mn sera diffusé le 11 novembre à 3h30 du matin sur les chaînes Animaux, Chasse et Pêche, Filles TV, XXL, Mangas, Pink TV et Equidia.

Désirs d'y Revenir - Agence Fausse Presse 30 octobre 2008

20081026

Résumé des épisodes précédents

Récapitulons :

- le champion du monde capitaliste implore le champion du monde socialiste de lui éviter la banqueroute

- la moralisation de l'économie internationale repose sur les épaules d'un socialiste Français coureur de jupons hongrois

- la personne la mieux placée pour tenir la barre de l'occident et l'empêcher de se laisser submerger par la déferlante du siècle est un jeune Hawaïen même pas champion de surf

- la première puissance mondiale a peur d'élire un leader visionnaire, pragmatique et rassembleur, et se demande toujours si après tout il ne vaudrait pas prendre ce vieux grincheux buté, aux pulsions suicidaires, et qui sera probablement remplacé en cours de route par une dangereuse fanatique

- et Raymond Domenech est toujours à la tête des Bleus

- ...

Si vous voulez mon humble avis, on n'est peut-être plus très loin d'entrer enfin dans ce bon sang de IIIe millénaire.

20081022

Le dernier combat

John McCain n’a plus le choix : son seul moyen de gagner l’élection est de faire perdre Obama, et avec les moyens dont il dispose (quatre fois moins de staff que son rival en Floride, 3 fois moins d’investissements publicitaires), les robocalls et les rumeurs negatives ont de loin le meilleur rendement.

Et ça marche : McCain limite fortement la casse et remonte dans certains Etats clefs dont la Floride (du moins avant l’annonce du ralliement de Powell a Obama).

A ce stade, peu lui importe les moyens et les incoherences de son argumentaire :

Obama a fait ami-ami avec un "terroriste" ? Le Bill Ayers qu'il a connu est un ancien citoyen de l'année à Chicago, suffisamment respectable pour figurer au même conseil d'une association caritative gérée par des Républicains. McCain se garde bien de parler de sa présence au board de l'USWCF au moment précis où ce repaire de nazillons notoires semait la terreur en Amérique Centrale.

Obama "menace la démocratie" avec les faux électeurs d'ACORN ? Pour gonfler leurs stats de recrutement des indélicats ont bien enregistré des célébrités comme Mickey Mouse à l'insu de leur plein gré, mais ACORN n'a rien à voir avec la campagne Obama-Biden ni même avec le Parti Démocrate. Et McCain se garde bien de parler de YPM*, de ces 200,000 électeurs interdits de vote en Ohio avant que la Cour Suprême fédérale ne vole à leur secours**, de ce site chargé de gérer le vote (toujours en Ohio) piraté, ou encore de ces très étranges bugs constatés sur les machines de vote électronique dans la plupart des Etats proposant le vote anticipé***.

Obama propose une plateforme "socialiste" ? Mais bien au contraire, le Sénateur de l'Illinois se bat pour sauver l'économie de marché que John McCain a contribué à enfoncer dans la crise... et que je sache, John McCain a bien voté le même plan socialisant les pertes de Wall Street et autorisant les prises de participation dans les grands groupes privés US.

Obama ne partage pas les valeurs de l'Amérique profonde ? Mais justement, Barack veut restaurer les valeurs qui ont fait rayonner ce pays dans le monde, tandis que John McCain s'est littéralement prostitué auprès des pires ennemis de l'Amérique pour devenir président. Quant à la foi, celle d'Obama est sincère et profonde, tandis que l'opportuniste McCain se contente de réciter sans conviction les mantras de ceux qu'il cherche à séduire.

Comme le disait fort justement Bertrand Russell, "tout le problème de ce monde, c'est que les idiots et les fanatiques sont toujours tellement sûrs d'eux-même, alors que les sages sont tellement pleins de doutes".

* Young Political Majors : cette officine mandatée par le Parti Républicain fait l'objet de nombreuses enquêtes pour des fraudes électorales couvrant plusieurs états (ex plusieurs dizaines de Démocrates ont découvert qu'une pétition qu'ils avaient signée à la sortie d'un mall les avait fait basculer dans le camp Républicain). Le patron de YPM vient d'être arrêté au Canada (cf "
Drop ACORN, pick up YPM").
** d'où
une fois de plus l'importance vitale de cette élection
*** ex en Virginie Occidentale, le nom du candidat Républicain apparaît quand on choisit le candidat Démocrate - au New Jersey, la Cour Suprême enquête sur les défauts de sécurité des équipements de vote - en Floride, nombreuses pannes hier, jour d'ouverture et d'affluence record...

20081016

Obama adopte Joe Le Plombier

"Lui c'est lui, moi c'est moi".

Voici la VF du "Senator Obama, I'm not President Bush" de John McCain.

Si on prend ce dernier débat comme un match de boxe, le Sénateur de l'Arizona l'a clairement emporté. Mais il ne s'agit pas d'un match de boxe, et les Américains n'ont pas vraiment la tête à compter ce type de points dans le contexte actuel. Obama, pourtant dans un jour assez médiocre, en a sans doute marqué beaucoup plus en confortant son profil présidentiel face à un adversaire toujours aussi tendu et peu sincère.

McCain a mené la première moitié du débat en essayant de tenir son adversaire dans les cordes, sur la défensive. Ce vieux catcheur a cherché à lui imposer un troisième larron sur le ring : "Joe The Plumber", un plombier de l'Ohio supposé déçu de l'Obamisme, incapable de racheter l'affaire où il travaille depuis des années sous prétexte que ce vilain bonhomme chercherait à l'accabler de taxes. Obama a poliment intercepté l'intrus en dégainant calmement son programme et en continuant à s'adresser aux Américains les yeux dans les yeux... un privilège que Mac n'aura réservé qu'à son seul ami plombier (à part dans un emballage final moins plat que celui de son concurrent).

John a tout de même survécu au sujet casse-gueule par excellence : la pertinence du choix de Vice-Président. Obama a tout simplement oublié de rappeler que Joe Biden était prêt à tout moment à assumer le job le plus dur du monde... Dommage.

Le Sénateur de l'Illinois a une fois de plus dominé le débat sur les questions de santé et d'éducation, et une fois de plus laissé échapper de belles occasions sur l'économie et la façon de mener une campagne. Il a savoureusement rappelé qu'il avait fréquenté le "terroriste" Bill Ayers dans un organisme piloté par des Républicains, et parfaitement exprimé sa pensée sur Roe v. Wade (au fond, "personne n'est pro-avortement"). Et sa façon de courtiser l'Ohio et le Michigan était un poil plus subtile.

Au final, McCain donnait l'impression de savourer sa victoire, mais Obama était venu pour débattre, pas pour se battre. Il est amusant de voir comment tous les adversaires d'Obama finissent par s'énerver et se tirer une balle dans le pied en dépassant les limites. S'il n'a pas franchi la ligne jaune ce soir, McCain apparaît de nouveaux comme un vieux grincheux et le perdant dans l'histoire.

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Les débats précédents pour rappel :
"
Second débat : le XXIe siècle l'emporte sur le XXe"
"
Palin dans la peau de Ross Perot "
"
Premier débat Présidentiel - un air de déjà vu"

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retrouvez cet article sur blogules en V.O. "Debate #3 : That One tamed The Whipper"

20081015

Dennis Hopper dit non à Apocalypse Now

Rue89 a eu la gentillesse de transmettre ma question à Dennis Hopper sur le chat maison.

Trad. (aprox.) de la question : "Vous pensez que les Etats-Unis peuvent se permettre de laisser le camp qui a tant insulté les valeurs de ce pays depuis huit ans choisir encore un juge de la Cour Suprême ?" (traduction à l'attention des habitués de mes misérables blogules : "
Apocalypse now, là, tout de suite, ça vous dit ?").

En 24", la question et le début de la ("utterly PC") réponse :

justice


Transcription de la réponse : "Non! Mais surtout, je voudrais dire que nous ruinons notre classe moyenne qui a été la force de l’Amérique. Des millions de personnes perdent leur logement. Des désastres naturels ont laissé des millions de personnes sans eau ni nourriture. Il y a tellement à faire chez nous avant de jouer aux gendarmes du monde. On devrait commencer par là".

L'article et l'intégrale de la vidéo sur "
Be wild ! Dennis Hopper a répondu à vos questions" (20081013)

20081008

Second débat : le XXIe siècle l'emporte sur le XXe


Mac est parvenu à ne pas péter les plombs... mais la caméra a fini par le trahir, vert de rage en arrière-plan, à se cramponner au dossier de sa chaise pendant qu'Obama déroulait son propre tapis rouge vers la Maison Blanche (le matériel n'a pas cédé et c'était bien là la seule différence avec Amy Poehler / Hillary Clinton pendant le premier sketch de Tina Fey / Sarah Palin sur SNL).

Peu importe. John McCain n'était pas là ce soir. On a eu droit à une espèce de débat très, très, très mal géré par Tom Brokaw*, mais le héros était Missing In Action. Inaudible, ratatiné dans une moquette aux couleurs d'un parti trop grand pour lui, sonnant creux dans toutes ses attaques comme dans toutes ses envolées supposées lyriques, scotché avec Teddy Roosevelt et Reagan quand son adversaire parlait du XXIe siècle. Ringard, fini, avec un énorme "loser" imprimé sur le front. 

Il n'a même pas osé prononcer une seule fois le mot "maverick", c'est tout dire. "I know how to" ("je sais comment faire"), ça, oui, à maintes reprises... mais sans plus de précisions. Barack Obama s'est permis de concéder ironiquement qu'effectivement, "il ne comprenait pas"... pourquoi Bush et McCain avaient engagé l'invasion de l'Irak au lieu de lutter contre le terrorisme là où il était réellement, qu'effectivement, il était en faveur d'un "gouvernement plus intrusif"... pour s'intéresser de près à ce que les grosses entreprises faisaient des faveurs qu'il leur accordait.

Barack Obama n'a rien apporté de vraiment nouveau depuis le dernier débat, mais il est autrement plus clair sur qui il est, où il veut aller et comment il compte le faire. Surtout, le public américain doit se sentir de plus en plus confortable avec l'idée de l'avoir pour Président. 

Quelques cheveux blancs de plus (merci Hurricane Hillary), un costume mieux taillé (moins de galons sur les épaules, mais quelles épaules !), et un discours sans équivoque sur son rapport aux vrais terroristes ("kill Bin Laden")... Obama en impose, il a les idées claires, il est le Commandant en Chef qu'on a envie d'écouter, le leader auquel on a envie de confier la barre dans la tempête.

Inversement, la "vision du futur" de John McCain ressemble de moins en moins à la Maison Blanche. A la limite, une "october surprise" à la Dick Cheney (genre Ben Laden sort un CD de ses greatest hits) ne suffirait pas à le sortir du trou.

McCain a perdu la bataille sur l'économie. McCain a perdu la bataille sur la santé. McCain a perdu la guerre sur l'Irak et l'Afghanistan***...

McCain a tout simplement perdu la guerre en McCainistan.


* le grand perdant du soir : incapable de respecter les règles du jeu (y compris quand McCain a serré la main d'un membre de l'audience), et ridicule sur le coup du prompteur à la fin du débat.
** merci Sarah d'avoir définitivement grillé cette cartouche contre Biden le 2 octobre
*** Il a limité la casse sur la Géorgie de son ami Sakashvili ; drôle de compensation

Ainsi fond, fond, fond l'Islande ?

Le premier allié vers lequel se tourne l'Islande s'avère la Russie.

Ni l'Europe, ni le FMI. La Russie.

Medvedev et Poutine s'exécutent avec plaisir et accordent les milliards nécessaires pour éviter la banqueroute.

Le système financier de l'Islande est peut-être en train de fondre, mais dans l'histoire la Russie se renforce sérieusement sur la route stratégique autour de ce qu'il reste de Pôle Nord.

C'est bien de regarder ce qu'il se passe en Géorgie et en Ukraine, mais l'Europe serait inspirée de regarder une carte du globe centrée sur la Russie pour éviter de toujours avoir un métro de retard.

20081003

"Golden Jet Wings" ?


NS : "Ces "Golden Parachutes" appartiennent au passé. Je vais les supprimer... et les remplacer par les "Golden Jet Wings" de Fusionman !"


... et dans l'histoire, Nico, ce sont les autres qui devront faire la Manche ?

Palin dans la peau de Ross Perot


Après quelques jours de fine tuning dans le ranch de McCain à Sedona, AZ, la dernière version de Sarah Palin a été présentée à la presse.

Moins crispé que lors de ses dernières sorties, et désormais autoproclamé expert national sur les questions énergétiques, le Gobernator d'Alaska nous a joué la partition du pitbull mâtiné de Ross Perot.

Quelques clins d'oeil forcés, une floppée de "Maverick" en veux-tu en voilà, et puis un déluge de Joe Six Pack, Hockey Mom, Heck of a lot, mainstreeter, walk-the-walk-talk-the-talk... décochés avec un accent résonnant de façon beaucoup moins "naturelle" que chez George W. Bush (ce fameux "Texan du peuple" élevé avec une cuiller d'argent dans la bouche en Nouvelle Angleterre).

Joe Biden a joué la sobriété. Comme Obama lors du débat précédent**, il a manqué d'incisivité sur l'économie - son adversaire s'inscrivait en plus totalement dans le registre de la "peur" pour gagner l'audience.

Pour le plus grand plaisir de Mme Palin de Main Street Wasilla, AK, Mr Biden s'est parfois embarqué tout seul dans le jargon d'arrière-cuisine des Sénateurs au long cours, et il a une fois de plus gaffé en s'aliénant une partie de sa base sur la question-piège du mariage gay-lesbien (Palin se félicitant de le compter dans son camp), mais il n'a pas mâché ses mots au moment de régler leurs comptes à l'héritage de George W. Bush ("un échec abject") et de son âme damnée Dick Cheney ("le Vice-Président le plus dangereux de l'Histoire").

Surtout, il est apparu comme l'authentique "natural" dans ce débat. Quand le "body language" de Sarah Palin hurlait à l'imposture, son seul moment d'émotion à lui a sonné fort et juste**. Avec lui, le soutien à Israël (un passage obligé dans toute campagne) semble venir du coeur ; avec elle, tout droit d'une brochure de l'AIPAC.

Comme prévu, Sarah Palin a plus que tenu le choc, retrouvant la confiance en soi qui avait dynamisé la base conservatrice il y a un mois. Les comtés reculés sont donc saufs pour le ticket McCain. Reste à rebâtir une dynamique de victoire sur cette nouvelle non-défaite.


* cf "
Premier débat Présidentiel - un air de déjà vu"
** l'équivalent US du "vous n'avez pas le monopole du coeur" : quand Palin joue très basiquement sur la fibre maternelle, lui a la gorge serrée au moment d'évoquer sa responsabilité d'élever seul ses enfants (il avait à l'époque considéré le suicide).

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