20110824

DSK pas encore 'non coupable' - tout juste OJSimpsonisé

Comme on pouvait s'y attendre, Cyrus Vance Jr a jeté l'éponge et les charges contre Dominique Strauss-Kahn par peur de perdre son job de D.A. à Manhattan.

Car selon toute vraisemblance et bien "au-delà du doute raisonnable", en lisant entre les lignes de sa conférence de presse, le procureur ne croit pas l'ex-patron du FMI innocent, mais le système judiciaire américain coupable de ce non-lieu en raison du profil insuffisamment parfait de la victime présumée (redevenue par glissement sémantique "l'accusatrice" dans tous les médias français).

Sont donc jugés coupables :
- Cyrus Vance Jr : coupable de couardise dans l'emballement final, mais aussi et dès le départ coupable de légèreté au moment de briefer Nafissatou Diallo dès les premiers instants de l'affaire
- Kenneth Thomson : coupable d'avoir orchestré sa propre promotion au détriment de sa cliente
- le système judiciaire américain : coupable de mélanger les genres en contradiction même avec les fondements de la démocratie et de la séparation des pouvoirs - non, un procureur ne doit pas être élu directement par le peuple et faire campagne comme un vulgaire politicien

DSK n'est pas encore 'non coupable' : tout simplement hors de portée du système pénal américain et OJSimpsonisé (OJsimpsonized) par la grâce du même avocat qui avait évité la prison à la star du foot US

Au-delà de la victime présumée, une nouvelle victime avérée : les victimes de viols et d'agressions sexuelles. Avec cette jurisprudence Nafissatou Diallo, soit vous êtes une sainte, soit la justice vous traîtera comme une prostituée.

blogules 2011 (en V.O. : "DSK is not 'not guilty' : US Justice's standards are poor")

20110822

Egypte - Israel : le dessous des cartes

Des attentats terroristes en provenance de Gaza, Bibi Netanyahu pratiquant l'escalade au quart de tour... malheureusement, sauf une surprise à quelques jours de l'offensive pacifiste de la Palestine à l'ONU : une fois de plus, les radicaux des deux bords relancent leur partie de ping-pong dès que les modérés menacent de faire entendre leur voix*.

Le gouvernement Israélien saute d'autant plus sur l'occasion qu'il est challengé de l'intérieur sur le front économique : les "indignés" israéliens défilent comme les autres peuples aux quatre coins du monde.

Il est peut-être aussi temps pour Netanyahu de revigorer le Hamas et le Hezbollah, ses meilleurs ennemis connaissant un petit coup de mou à l'image de leur sponsor syrien Assad. Pas d'inquiétude en revanche sur l'ex (futur ?) front Egyptien : la Muslim Brotherhood n'avait pas attendu ce meurtrier coup de pouce de Tel Aviv - une bavure plus que "regrettable" - pour reprendre des couleurs. Comme prévu, hélas**, les Islamistes gagnent du terrain dès que les révolutions populaires s'essoufflent en Egypte ou en Tunisie face aux réalités politiques (gabégie, corruption, inorganisation démocratique) et surtout aux réalités économiques.

Même espoir et inquiétude en Libye : Muammar al Gaddafi tombera bientôt, et l'avenir dira si le pays lui survivra.

Quoi qu'il arrive, on se dirige vers une redistribution des cartes au niveau mondial. Au sens fort, avec de nouveaux pays et de nouvelles frontières. Une nouvelle phase commence après un demi-siècle de post-colonisation, la notion de nation comme celle de peuple évolue à toute vitesse, de nouvelles communautés économiques et politiques se dessinent***, et sur le plan social l'humanité se découvre enfin une forme de vécu commun. Rien de bien précis à ce stade, mais je ne pense pas que cela prenne plusieurs décennies pour que l'on passe vraiment à quelque chose d'autre.

blogules 2011

* les "radicaux" étant également au pouvoir en Israel, pour rappel : "
persiste et signe"
** voir "
Le rideau de sable et la renaissance musulmane"
*** point positif : la notion de fair market (voir "
Mondialisation : du "free market" au "fair market".") progresse inexorablement

20110817

Sarko : deux ans après Le Grand Emprunt, La Petite Lessive

En août 2009, notre hyper hype président adoré nous avait concocté un joli Grand Emprunt pour écoper les fuites de Bercy pendant l'été*. Deux ans après, Nico revient avec Angie en guest star pour nous essayer de nous fourguer un baril de lessive au prix de deux. Objectif : éviter à la France de perdre sa notation d'andouillette haut de gamme.

La vibrante déclaration de Valérie Pécresse à l'Assemblée la semaine dernière avait clairement annoncé la couleur :
- Les chiffres de la croissance ne vont pas être bons, mais
- Messieurs et Mesdames de S&P & co., soyez rassurés sur les priorités de notre Gouvernement : on restera dans les clous sur la dette quoi qu'il arrive
- on est prêts à tailler dans le vif si nécessaire, même sur 2012, quitte à sacrifier la sacrosainte règle d'or des coûteuses promesses de campagne (libre aux candidats aux primaires du PS de prolonger la tradition du demain on rase gratis**)

De fait, les chiffres de la croissance ne sont pas bons puisqu'il n'y a plus de croissance. Et ce zero pointé, presque flatteur, pourrait être corrigé à la baisse d'ici quelques mois, le temps pour l'opinion publique de se refaire à l'idée de vivre en récession.

Le pire, c'est que ça pourrait franchement être pire. On n'ose imaginer quelle note présenterait la nation si la réforme des retraîtes n'avait pas été bouclée, si le taux de renouvellement des fonctionnaires avait été maintenu, ou pire encore, si Sainte Ségolène des deux Cloches avait mené à bien son programme à géométrie variable de 2007.

La bonne nouvelle, c'est qu'il n'y a pas de Tea Party pour torpiller ce qu'il reste de navire. Les premières mesures évoquées hier par Nico et Angie feraient bondir Michele Bachmann et ses amis : la délocalisation de Bercy à Bruxelles ou une taxe Tobin sur les transactions financières, pas très libéral tout ça.

Après l'échec cinglant de la carte sécuritaire (un tremplin gentillement mis à la disposition de Marine Le Pen), Sarko joue son avant-dernier atout pour 2012. Pas encore l'arme atomique, puisque le dernier atout en question reste l'état de guerre ou d'attaque terroriste majeure, mais du gros calibre tout de même : là aussi, la survie de la nation est en jeu.

Nico doit nous faire comprendre que c'est un job pour Superdupont. Pas pour la fille du père la rigueur Delors.

Le problème, c'est que Superdupont a perdu son bérêt (Lagarde partie sous d'autres cieux) et son triptyque baguette-camembert-pinard (Borloo en plein syndrôme d'Iznogoud). Aucun poids lourd, donc, mais un tandem Baroin-Pécresse en guise de pénultième fusible avant Fillon (l'éternel ultime recours), avec en prime Herman van Rompuy promu gardien du temple***...

Alors ce sera Sarko, seul, face à l'Anti-France, en grand pourfendeur de la dette****.

Impressionnant, mais au lieu de nettoyer les écuries d'Augias, Monsieur Propre se propose simplement de passer un petit coup de torchon sale sur les niches fiscales, histoire de grapiller une poignée de milliards d'Euros. Et pour rester dans les références mythologiques, les Français et les Allemands vont en profiter pour arrêter de remplir le tonneau des Danaïdes grecques parce que finalement, c'était pas une si bonne idée que ça d'y déverser ce qu'il nous restait de non-économies.


blogules 2011

* voir "
Sarkozy: le grand emprunt"
** notez le saut sémantique au rayon Gilette depuis 2007 et le fameux "j'y pense en me rasant"
*** décidément difficile de ne pas parler religion avec ce lascar (voir "
Herman van Rompuy, les haikus, l'humour et la religion")
**** ça sent l'album de la comtesse, mais cherchez plutôt du côté du mur du çon

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