De l'hémiplégie à la paralysie
La gauche est contrariée. Elle a perdu les élections, elle ne sait plus trop qui elle est vraiment. La gauche progressiste veut voir le pays réformé sans que Sarko en profite, la gauche archaïque veut voir la commune reformée sans trop se soucier de la cohérence, comme ces étudiants sans avenir* envoyés bloquer les gares de cheminots à l'avenir assuré.
La droite est contrariée. Elle a gagné les élections, obtenu le mandat pour réformer, mais a peur d'avoir à avaler la pilule du lendemain des prochaines municipales alors que ce sont des ministres de gauche qui auront tiré leur coup.
Le centre est contrarié. Le centre droit a gagné les élections mais perdu ses militants et son financement, le centre mal à droite a perdu les élections mais gagné des militants.
Les verts sont contrariés. Ils ont perdu les élections, ils se sont fait voler leurs idées, et devront encore soutenir Delanoë pour exister l'an prochain.
N'étant ni de droite ni de gauche** et donc, comme le signalait Aron, pas hémiplégique, je n'ai pas envie d'être contrarié. Et encore moins contrariant**. Comme ce qui compte au fond, c'est la vision de l'avenir et la vision de l'homme, je suggère d'abandonner l'axe gauche / droite pour retenir les deux suivants : réformateur / conservateur et humaniste / déterministe.
Or en France aujourd'hui, les ultra conservateurs se trouvent plus souvent à gauche et les déterministes à droite (je mets dans ce second panier les ultra libéraux comme les crypto Hégeliens de la dernière première heure). Et j'ai la faiblesse de croire la majorité des Français prête à faire le choix de la réforme et le choix de l'homme.
Pas de ce surhomme Duracell, mais de l'humain au sens noble du terme. Pas du pipole présidentiel, mais du citoyen responsable.
* l'université parvient toutefois à former une élite : des jeunes aux dents longues prêts à tout pour s'imposer dans la course aux meilleurs postes dans les grands groupes (partis, syndicats), qui mettent à profit cette période de stage intensif pour démontrer leur capacité à déclencher et maintenir une grève, communiquer huit heures par jour dans les media, monter des assemblées générales en moins de deux heures...
** Pierre Desproges se revendiquait gaucher contrariant, je ne suis que droitier contrarié - au sens fort du terme : droitier, j'écris de la main gauche, ce qui a toujours fasciné les graphologues (et les Champollions chargés de décrypter mes hyéroglyphes depuis que je suis passé au traîtement de texte)
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Stephane