Sarko triomphe - Blogule blanc aux reformes
Après le non à l'extrème droite en 2002 et le non à l'Europe en 2005, la France a fini par dire oui aux réformes. Afin d'appliquer son ambitieux programme, Nicolas Sarkozy doit maintenant obtenir une majorité claire à l'Assemblée. Et ces élections promettent un tournant important dans la politique française.
Dès jeudi prochain, François Bayrou saura si son nouveau Mouvement Démocrate parviendra à conserver son aile centre droit et les élus UDF refusant de joindre l'opposition.
Mais dès hier soir, un surréaliste remake des primaires a commencé au PS. Et cette fois-ci, promis juré, on se dit tout direct et sans langue de bois. A part pour Ségo, naturellement : la candidate refuse comme prévu d'admettre son propre échec et l'échec de l'indécision idéologique - elle revendique même le leadership de la gauche dans le prolongement de sa campagne centrée sur sa seule image et le seul refus de Sarkozy. Laurent Fabius, a comme prévu, dénoncé sa campagne en solo et appelé au rapprochement de la gauche de la gauche, dont il se définit comme le centre. Dominique Strauss-Kahn a, comme prévu, dénoncé la vacuité de la candidate et le refus du parti de se réformer, de clarifier sa vision et son idéologie, rappelant sa propre "disponibilité" à l'engager sur la voie de la modernité et de la social démocratie.
Dès hier soir également, l'extrème gauche révolutionnaire, adoubée par les appels pour le moins risqués à la résistance de Ségo en dernière semaine, a commencé à tester les autorités et la police, provoquant des incidents mineurs dans des villes majeures. Olivier Besancenot a marqué des points dans les urnes et compte bien préempter la rue et l'opposition radicale à quelque réforme que ce soit.
Dès hier soir toujours, Jean-Marie Le Pen est mort politiquement. Sarkozy l'avait déjà blessé mortellement avant le premier tour, conduisant une bonne partie de ses électeurs sur la voie de la république... mais le vieux leader extrémiste s'est tiré dessus tout seul avant le deuxième tour, appelant à une abstention massive et obtenant une participation record.
Pendant ce temps-là, Sarko s'élève au-dessus du noeud de vipères et prend quelques jours pour se débarrasser de sa peau de candidat. Il a déjà pris la posture présidentielle dans un discours brillant (je parle de son concert Salle Gaveau, pas de sa guinguette Place de la République avec la crème de la chanson ringuarde, après un habile placement produit du dernier palace de son copain baulois Lucien Barrière - à peine moins discret que la soirée Pinault de Chichi en 1995).
Sarkozy a brillamment parlé au monde (à l'exception notable du Moyen Orient et de l'Asie mais ne boudons pas notre plaisir), et Sarkozy a brillamment parlé du respect.
Le pouvoir il le voulait il l'a désormais, à lui de prouver sa capacité à changer. Le pays comme lui-même. Je serai particulièrement vigilant sur sa notion du respect de la séparation des pouvoirs (exécutif - législatif, exécutif - judiciaire, exécutif - médias, temporel - intemporel...).
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Stephane