Laïcité sélective, mémoire sélective... ci gît la République Française
Les Français ne se contentent plus d'arracher des pseudo orphelins tchadiens à leurs parents : ils envisagent désormais d'exploiter sans scrupule la mémoire des plus jeunes victimes de l'Holocauste.
Cette fois-ci, il ne s'agit plus de pallier aux carences des filières d'adoption nationales pour renflouer les caisses d'une Organisation Non Gouvernementale, mais de profiter des carences des médias nationaux pour renforcer l'habile campagne de manipulation de l'opinion orchestrée par une Organisation Para Gouvernementale ; Nicolas Sarkozy et sa garde rapprochée de théocons, au premier rang desquels la sulfureuse DirCab Emmanuelle Mignon.
Comme d'habitude, sous couverts de bons sentiments (ici, une saine pédagogie de l'horreur, là, la modernisation de la loi de 1905), l'objectif est bien la destruction massive de la République une, indivisible, et surtout apaisée.
Sur la forme, le Président de la République n'a déjà pas à parler de religion devant les représentants du CRIJF, a fortiori en évoquant l'organisation de l'Islam dans le pays.
Sur le fond, de même que sa "laïcité sélective" insulte le principe même de "laïcité"*, son système de mémoire sélective (étrenné dès son premier jour de pouvoir avec Guy Môquet) insulte le principe même de mémoire.
Le politique a le droit et le devoir d'assumer les actes commis par le pouvoir (Chirac avec les crimes de la Collaboration, l'Australie avec le traîtement infligé aux Arborigènes), mais le politique n'a pas à réécrire l'histoire, à en imposer une lecture biaisée, à instrumentaliser des individus dans un but de propagande. Manipuler par l'exemple n'a rien d'exemplaire, et au moins Staline et Goebbels avaient-ils la décence d'exploiter l'image de "héros" vivants.
Plus modestement, Sarkozy prétend privilégier une pédagogie positive à une approche culpabilisatrice, mais c'est le propre de la propagande de façonner les esprits par un discours simpliste, fort et positif. D'autant que l'objectif n'est pas de réconcilier ni de souder la nation mais d'en accélérer le déchirement. Les media évoquent le traumatisme des enfants, mais c'est bien au-delà la République que l'on terrorise.
Une fois de plus, Simone Veil au grain et évoque fort justement le risque d'attiser les conflits interreligieux. Sur un sujet aussi risqué, on doit proposer et non imposer, faire parler des historiens et non des politiques, préparer la paix et non la guerre. Ce Président a décidemment la fâcheuse habitude de fournir des munitions aux marchands de haîne*.
Les petites victimes de la Shoah ne méritaient pas cette ultime infâmie.
* cf "N'ayez pas peur" (20080118)
Pour info / action - Jean Daniel lance une pétition sur le site du Nouvel Obs : "Shoah : un appel du Nouvel Obs contre la proposition Sarkozy" (2008/02/21).
RépondreSupprimerEn parlant de pédagogie de nos enfants, nous pourrions leurs faire apprendre la dernière citation de notre président bien aimé (j'ai toujours eu la certitude qu'il se shootait) : "Casses toi, pauvre con"
RépondreSupprimerLe concombre masqué. franck