Royal demasquee - blogule rouge a la faussitude
Quelqu'un s'est enfin dévoué pour dégonfler la ségosphère-ségobulle, pour mettre le candidat Royal face à ses propres contradictions et face à son propre néant. Et sans verser dans "l'ignoble machisme" ni l'attaque personnelle : Nicolas Sarkozy a simplement déroulé sa vision et son projet, et répondu à chacune des questions qui lui était posé avec calme, respect, et un sens aigü de la pédagogie.
Le professeur Royal, en revanche, serait probablement recalée à l'Education Nationale. Pas de plan clair, pas de conviction, trop floue, et surtout trop autocratique, refusant d'écouter l'autre et lui déniant même le droit de répondre. Non contente d'endormir toute l'assistance avec son monologue breveté "démocratie participative" (je parle, vous écoutez), Ségolène Royal a en effet régulièrement décrété l'interdiction de débat, l'illégalité de la contradiction (vous n'avez pas le droit de répondre). Royal avait déjà évité le vrai débat lors des primaires au PS et escamoté celui avec François Bayrou*, elle a donc essayé de passer une fois de plus entre les gouttes hier.
Mais Ségo a exposé de façon éclatante à la France entière l'élément de sa personnalité qui fait le moins débat : autocratique, refusant la contradiction, omnubilé par l'image qu'elle veut donner d'elle même, le candidat PS ne s'est toujours pas livré réellement.
Car sa montée de sève sur l'éducation des handicapés n'avait rien de naturel : dans sa préparation fiévreuse du débat, elle a revu tous les débats présidentiels passés, et toutes les émissions auxquelles Sarko a participé, et elle l'a donc déjà vu faire ce même numéro larmoyant sur le même sujet et avec les mêmes termes (la dernière fois c'était déjà face à Arlette Chabot, qui se l'est donc cogné deux fois en moins d'une semaine).
Ségo avait donc choisi à l'avance de frapper à ce moment précis, de placer la formule "tout n'est pas possible" à ce moment précis, de brandir sa "colère saine" à ce moment précis ; histoire de marquer les esprits sur la forme à défaut de pouvoir le faire sur le fond (pour info : non seulement Sarko n'est pas responsable de la "démolition" de sa loi, mais c'est le gouvernement Raffarin qui a rendu obligatoire l'accueil de ces élèves).
L'histoire retiendra donc cette image, et les médias la diffuseront en boucle comme ils l'ont fait auparavant avec son autre grand moment de faussitude, face à cet homme pleurant dans son fauteuil roulant... Le genre de truc qui cartonne pendant les campagnes électorales américaines, là où excelle un autre grand imposteur : George W. Bush.
La différence entre Bush et Royal, c'est que Bush est plus intelligent, qu'il contrôle mieux son personnage et son jeu d'acteur. Royal se laisse souvent emporter mais pas au sens où Sarko l'entend : elle se laisse griser par son propre verbiage, et si personne ne l'arrête quand elle sort une invraisemblance elle pousse encore plus loin le bouchon, avec un culot et un applomb déroutants. A défaut d'être convaincue, elle se persuade de sa propre existence et de son propre charisme en s'écoutant scander ses slogans les plus creux - elle ne nous a rien épargné hier, si ce n'est la "femme debout", Sarko ayant désamorcé le pétard mouillé en utilisant le terme le premier, et surtout en y mettant un peu de sens.
La France est-elle vraiment dupe ? Va-t-elle se faire avoir comme les militants socialistes de progrès, qui regrettent aujourd'hui de ne pas avoir choisi leur seul candidat convaincu et crédible (DSK) ? Va-t-elle se faire avoir comme les électeurs de gauche, piégés au premier tour par le vote futile ?
La France est malade, en état de manque d'espoir. Ségolène vient vers les Français et leur dit : "je vous écoute, vous en voulez plus ? en voilà une nouvelle dose, ça vous rendra encore plus faibles et dépendants par la suite mais je vous aurai au moins rendu le sourire aujourd'hui". Nicolas vient vers les Français et leur dit : "j'écoute réelement ce que vous dites, mais aussi ce que vous n'avouez pas toujours dire à voix haute : "sortez moi de là". Je ne vous enfoncerai pas dans votre misère, je vous aiderai à vous en sortir." C'est un peu moins vendeur, mais aussi un peu moins infantilisant et un peu plus digne de l'engagement politique.
Finie la rigolade : on élit le Président de la République, ici. Homme ou femme, là n'est pas la question : il faut une personne d'action, de conviction et d'engagement. J'attends des Français qu'ils votent un peu plus intelligemment que les Américains en 2004 et ne se laissent pas berner par la faussitude du candidat Royal.
* cf "Le troisieme gnome - blogule rouge a la nouvelle IVe Republique " (20070428)
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Stephane