L'UMPlosion fait pschitt
Les élections au Congrès de l'UMP ont donc déclaré vainqueur Xavier Bertrand devant Jean-Louis Borloo. Accessoirement, Jean-François Copé a pris en otage le parti avec 98 voix d'avance acquis dans des circonstances pour le moins floridiennes.
François Fillon aurait dû se douter de quelque chose en voyant son rival refuser de céder la barre pendant la campagne pour profiter à fond de l'appareil du parti... mais dès le départ l'ancien premier ministre s'est suicidé tout seul en entrant dans la bataille, et en s'abaissant par cette seule candidature au niveau d'un rival prêt à toutes les veuleries, jusqu'à annoncer sa victoire sans consulter au préalable son adversaire. Je me suis amusé à consulter le site de l'UMP le jour des élections, et la bannière indiquant le vote pour le Congrès renvoyait vers un discours de campagne de Copé.
Le vainqueur? Certainement pas ce repoussoir à centristes qui, après avoir conduit ses troupes défaites sur défaites, a réussi à chaparder comme un voleur de poules le droit de régner sur sa République Bananière de la Droite Décomplexée - ah, la tronche d'enterrement de Raffarin à ses côtés lorsqu'il s'est autoproclamé vainqueur valait largement le faux sourire crispé de Pécresse quelques minutes plus tard au chevet de Fillon!
Le vainqueur? Certainement pas les Socialistes: comme en témoigne la tout aussi ridicule "élection" d'Harlem Désir, ils n'ont guère fait mieux depuis 2008 et la mémorable bataille Royal-Aubry. Tout juste Hollande peut-il se féliciter que la nouvelle perte du triple A (Moody's) soit reléguée à la rubrique chiens écrasés.
Le vainqueur? Le Front National se félicite naturellement de la "victoire" de "Mini-me" Sarkozy et de la foncée droit dans le mur de l'ex-parti de rassemblement républicain à droite, mais c'est clairement Jean-Louis Borloo, désormais rejoint par François Bayrou, qui présente désormais la seule alternative crédible à la gauche républicaine avec son UDI.
Au milieu des ruines de l'UMP, les moins-perdants sont ceux qui n'ont pas participé à la mascarade. Alain Juppé, et plus encore Xavier Bertrand, candidat déjà déclaré à 2017. Nicolas Sarkozy y verra peut-être une opportunité, mais il est encore plus grillé que Giscard pour espérer revenir, et encore plus aveuglé par l'ambition pour comprendre que c'est fini pour de bon.
Pour François Fillon, la traversée du désert a donc commencé. Probablement pas à Saint Chamond, tant cet homme vient de prouver son manque de sagesse. Mais que diable allait-il faire dans cette galère au lieu de prendre du recul et du repos, laisser les sous-lieutenants s'étriper, et risquer tout son crédit pour diriger un navire en perdition?
En tout cas, ce spectaculaire fiasco scelle définitivement le sort de l'UMP, qui n'a comme prévu* pas résisté à la seconde candidature Sarkozy, de même que le Parti Républicain américain avait implosé suite à la victoire de Bush et Cheney en 2004.
Cet UMP post-Muruora rejoint donc l'archipel du PS dans ce qu'il convient d'appeler un paysage politique français éparpillé façon puzzle.
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* voir "La France dit non au changement"
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Stephane