Rock n' knols : Google vs. Wikipedia
Chez Google, un "knol" est un morceau de connaissance ("knowledge") exposé sur une page web, l'unité de mesure habituelle de la maison. Les commentaires, publicités AdSense et autres périphériques de Google Labs sont bienvenus.
Chez Google, la connaissance ne se vérifie pas. Le Projet Knols ne suit pas une logique de contribution wiki mais une logique de contribution libre et ouverte au sens le plus terrifiant du terme : si vous écrivez que la Terre est plate et qu'elle a été créée il y a 6.000 ans, si vous assurez la promotion de votre secte ou de votre entreprise en nommant un nouveau responsable relations publiques dédié à ce nouveau media, personne ne viendra vous critiquer. En s'empilant à la suite de votre contribution, les commentaires ne feront que lui donner plus de poids et de visibilité dans les moteurs de recherche.
Chez Google, les volumes parlent, et la qualité importe peu.
Soyons clair : Google Knol est l'anti-encyclopédie, la matrice idéale pour toutes les campagnes de propagande et de désinformation, une insulte à la société de connaissance. Ce concept de knol insulte le knowledge dont il se réclame.
En présentant son dernier bébé, Big G affirme* sans scrupule : "Google ne servira en aucun cas d'éditeur, et ne cautionnera aucun contenu. Les auteurs assumeront toutes les responsabilités et tous les contrôles éditoriaux. Nous espérons que les knols incluront les opinions et points de vue d'auteurs qui mettront leur réputation en jeu. La compétition des idées est une bonne chose".
Une bonne chose pour le business de Google, sans nul doute.
On a beaucoup dit que knols devait tuer Wikipedia mais je n'en suis pas sûr : il en renforcera la crédibilité en lui opposant une caricature de modèle économique cynique et intéressé. L'objectif est avant tout de faire en sorte que Wikipedia n'apparaisse plus en haut de page pour la plupart des recherches : au lieu de gâcher son plus bel espace publicitaire pour une oeuvre quasi caritative, Big G va lui donner une nouvelle vie et en démultiplier l'efficacité avec une page à son goût et à ses couleurs. Et le plus beau est qu'il n'y a rien à faire, si ce n'est mettre à disposition la plateforme et les outils.
Clairement, Google ne met pas sa "réputation en jeu"... pour la bonne raison qu'à ce stade il n'y a probablement plus rien à sauver sur ce plan.
* http://googleblog.blogspot.com/2007/12/encouraging-people-to-contribute.html
NB : retrouvez cet article en VO sur mot-bile.
J'ai trouvé votre analyse très juste. J'espère juste qu'elle se trouvera éronée !!!
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