D-Day - Discours Day
Nicolas Sarkozy a visiblement mieux préparé son discours que Barack Obama (et bien sûr Stephen Harper, encore transparent dans les deux langues hier), mais tout le monde s'est fait griller par Gordon Brown, visiblement inspiré par le contexte hautement historique : ses dernières heures à Downing Street.
Le Petit Nicolas a briefé Claude Guéant : je passe juste après l'épître de Barrie aux Egyptiens (voir "Obama 117 - le Caire, nid d'espoirs" sur blogules : "State of The World Union : The Obama Doctrine"), alors sors moi quelque chose de grand, coco.
Résultat : un récit homérique formaté pour le public américain, qui serait passé de façon beaucoup plus naturelle dans la bouche d'un Tom Hanks (présent hier) que dans celle d'un Président de la République Française dont les concitoyens n'ont pas vraiment l'habitude de ce genre d'usines à émotions totalement artificielles.
Gordon a pris le relais avec une livraison solide, concrète, bien en perspective, un poil trop messianique sur la fin peut-être. Et s'il a laissé échappé un lapsus sur Obama beach, le futur-ex Premier a parfaitement contrôlé sa citation de Churchill, un habile rappel historique : on est ici tous les 4 aujourd'hui et nos 4 armées ont oeuvré au succès du Débarquement mais soyons clairs, seules 3 nations ont contribué à sa conception.
Le Prince Charles a apprécié le tâcle après l'affront fait à sa mère, oubliée au moment d'envoyer les invitations pour ce 65e anniversaire du Jour-J.
Mais il était dit que la royauté britannique devait tomber dans le trou normand : Barack Obama a un peu avalé le protocole de travers en lâchant un "Prince Charles" presqu'aussi familier que "he Charlie". L'émotion d'avoir remporté le concours très relevé des oreilles les plus décollées, sans doute.
Autant le dire tout de suite : That One est passé à côté. Son discours bâclé a bien failli décoller à un moment, mais pour mieux retomber par la suite. Un quasi non-événement au regard de ses étapes précédentes au Caire et à Buchenwald. L'essentiel dans ce discours de portée nationale était visiblement de motiver les troupes en Irak et en Afghanistan, et de jouer la carte de la proximité avec les vétérans de toutes générations.
Hier, on aura sans surprise parlé de la construction de l'Europe, mais au présent pour un Président en campagne à la veille d'une élection (Sarko), à l'imparfait pour un Premier Ministre au lendemain d'une défaite (Brown), au passé antérieur pour un POTUS nostalgique de l'époque où l'Amérique finançait le monde (Obama n'évoquant pas l'Union Européenne mais le Plan Marshall et l'OTAN), et à une sorte de plus qu'imparfait du gérondif pour l'improbable arbitre du jour (Harper).
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Stephane