Juppé, "le moins mauvais d'entre nous" ?

Incorrigible Sarkozy. Omnubilé par un second destin présidentiel qui ne viendra jamais, il torpille une seconde fois son propre camp après sa bataille perdue d'avance de 2012. Comme on pouvait s'y attendre (voir "Liliane, fais les valises de billets (Sarko revient parmi les siens)"), voici les pré-primaires de l'UMP ramenées à l'âge de pierre par la simple présence de Nicolas; à côté de la révolution de Jouyet, du couac sur le mariage pour tous et des sifflets de Bordeaux, le duel Copé-Fillon passerait presque pour un moment de grâce.

Comme Bayrou avant lui mais dans un style différent, Fillon a prouvé qu'il n'était pas un animal politique capable de forcer son destin. Or la Présidence ne s'offre qu'à des prédateurs - à part bien sûr lorsque le mâle dominant se suicide, auquel cas même Flanby peut devenir le roi de la jungle.

Si Juppé n'est pas un prédateur, il a bâti l'UMP, un grand machin bien loin de son avatar actuel, mais capable de ratisser large. Si Juppé n'est pas un combattant, il sait assumer les cicatrices et les bottes qui vont avec. Et si Juppé n'est pas le prochain mâle dominant, il le sait, et en fait même son argument de campagne. 

Demain, Sarkozy peut se retrouver à la tête d'un parti, mais d'un FN Light privé de sa substance. Gérard Larcher a prévenu qu'il quitterait le navire si les primaires n'étaient pas ouvertes au centre. Et à ce moment-là, Juppé n'aurait même pas besoin de parti pour se présenter en 2017.

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