Afghanistan, morne plaine
Ordoncques, Hamid Karzai serait officiellement sorti vainqueur du blackout du 20 août dernier.
Car le jour des élections présidentielles et régionales en Afghanistan, tous les feux de la démocratie étaient éteints : aux techniques déjà mises en oeuvre quelques semaines plus tôt en Iran (manipulations, résultats bidonnés, bourrage d'urnes...) se sont ajoutées quelques florentineries typiquement locales (alliances contre nature et cadeaux législatifs de dernière minute sur fond de corruption éhontée...), les spectaculaires démonstrations de force des Talibans (intimidations, menaces, bombardements, meurtres, mutilation de femmes ayant voté...), et surtout la complicité totale des grandes démocraties occidentales (tout le monde s'est bouché les yeux, les oreilles et le nez, les observateurs n'ont rien vu, les media ont parfaitement respecté les consignes de ne pas relater les violences...).
Résultat : une parodie de démocratie marquée par une faible participation et l'anéantissement des dernières illusions du peuple Afghan.
Le gouvernement a commencé par tester des rumeurs d'élection au premier tour de Karzai avec 68% des scrutins, un score de toute évidence aussi trafiqué que celui d'Ahmadinejad (cf "No you can't Mr Ahmadinejad") alors que pourtant, Karzai était difficilement battable au second tour par Abdullah Abdullah.
Devant l'indignation internationale, il a rétropédalé pour annoncer des premiers résultats partiels moins scandaleux : légère avance du président sortant au vu de 10% des votes, les 10% suivants étant détaillés demain. De toute évidence, le pouvoir et les puissances étrangères se sont accordé quelques jours de sursis pour bâtir un scénario de sortie de crise avant qu'elle ne dérape à l'Iranienne.
En Afghanistan, même le ridicule tue.
blogules 2009
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Stephane