12 candidats, combien d'apotres, combien de salopards ?
Blogule blanc aux bulletins blancs avec ce petit sujet de bac blanc :
Si l'abstention s'élève à 30% et si le cycliste part de A à 18 heures en roulant à 30 km / h, sachant qu'il y a 12 candidats dont un quart de trotskystes, un tiers de femmes, et une moitié d'Hollande, attendu que la baignoire se vide de dix litres toutes les minutes, de quel pourcentage les bulletins blancs auront-ils besoin a minima pour faire de ce treizième candidat le premier parti de France ?
Je ne suis pas tenu aux contraintes de la CSA sur l'égalité de traîtement des douze candidats mais vous aurez tout de même droit à une bio sans OGM de chacun d'entre eux :
François Bayrou (UDF) - il en a rêvé, il va enfin pouvoir en profiter : à lui d'exploiter l'égalité du temps de parole avec des suggestions moins ségolènesques que ce "Grand Ministère des Attentes de la Société Française", un séisme d'amplitude 11 sur l'échelle de Démagochter (même Roland Castro n'avait pas oser l'inclure dans les 89 propositions de son Mouvement de l'Utopie Concrète - à croire que FB vise les rares voix des candidats à moins de 500 parainnages - Corine Lepage hier, Nicolas Miguet demain ?).
Olivier Besancenot (LCR) - le facteur sonne toujours deux fois, et ne vous fiez pas à sa bouille sympathique de Gaston Lagaffe : ce krypto trotsko colissimo va foutre le feu à votre boîte à lettre si vous ne votez pas pour sa révolution du grand matin de la veille du lendemain qui chante.
José Bové (Pour une Alternative Antilibérale) - Bové fait partie des pro-antis : l'alternative antilibérale, en ce qui le concerne, c'est d'éviter à la source la libéralisation et donc, dans un premier temps, d'éviter d'entrer en prison. Le plein air présente d'autres dangers : s'il ne débroussaille pas sa moustache d'ici l'été, l'affreux Jojo s'expose à un feu de forêt carabiné.
Marie-George Buffet (PC) - sans doute le meilleur candidat du PCF depuis l'ère pré-Marchaisienne et le plus sincère, ce Buffet a du coffre. Son objectif : enrayer l'asymptote du parti vers le zéro absolu pour négocier un portefeuille garni dans un gouvernement de programme commun (le programme en question : supprimer le capital travail en France et renforcer le capital des autres pays, supprimer l'ISF à force de faire fuir les riches, et surtout repeindre le dôme Place du Colonel Fabien).
Arlette Laguiller (LO) - LCL, demandez en plus à votre argent. L'ex Crédit Lyonnais a pu financer la retraîte de la mère de tous les candidats sur les seules économies réalisées sur le poste photocopies.
Jean-Marie Le Pen (FN) - De père marin et de fille Marine, Le Pen a vu le jour en 1928, à une époque où Hitler faisait 2,6% en Allemagne. L'un comme l'autre ont besoin d'entretenir un climat de haîne et de crise pour s'épanouir. Le krach de 1929 aura été la chance du premier, le second joue à fond la carte de la mondialisation pour s'imposer.
Frédéric Nihous (CPNT) - Chasse, Pêche, Nature et Tradition, Famille et Patrie, Palombe et Truite, Fromage et Fromage... le programme fleure bon le terroir, mais son porte parole émet des effluves inquiétantes : avec sa tête de videur de boîte de nuit et son flingue à la main, Nihous devrait même être interdit de circuler en forêt - il a dû provoquer pas mal de fausses couches chez les rats musqués.
Ségolène Royal (PS) : l'imposteur en chef vient de réhabiliter Montebourg et sa Sixième République. Histoire de rajouter une couche de couleur changement sur le traditionnel bâti en briques roses - un épais mélange de paille, de poutre, et de bouse d'éléphant séchée. Histoire, aussi, de répliquer à l'identité nationale version Sarko : moi aussi, je peux focaliser l'actualité en balançant des formules choc. Maintenant qu'on se retrouve tous les deux dans la nasse avec les dix autres nases, il va falloir ressortir les bonnes vieilles recettes de la réclame radio pour se faire entendre. Un débat sur le fond ? Pour quoi faire ? Et surtout, pour dire quoi ?
Nicolas Sarkozy (UMP) : Simone veille sur son image, Jacques ne tardera pas à l'adouber, Le Petit Nicolas va lui aussi reprendre sa liberté. Il souhaite abandonner tous ses mandats pour se consacrer à la quête du Graal, et il pourrait bien se retrouver sans aucun mandat à la fin. Un mois pour s'élever au-dessus des partis, il va bien lui falloir ça avec son mètre cinquante huit.
Gérard Schivardi (Parti des Travailleurs) - sans doute le trotskyste le plus doué en marketing, Schivardi a focalisé ses efforts sur les prescripteurs plutôt que sur les clients finaux. Mais si les maires l'ont choisi, ses pairs préfèreront sans doute Bové.
Philippe de Villiers (MPF) - en marketing (décidément), ça s'appelle un me-too product et ça sert à éviter qu'un concurrent bouffe tout un segment de marché. Cela se ressent jusque dans les initiales, le MPF prolonge l'UMP : vous enlevez le U d'Union, vous ajoutez le F de Front National, vous prenez un aristo dégénéré pour couronner le tout et vous agitez. Il fut un temps où ça se Vendée comme des petits pains...
Dominique Voynet (Les Verts) - le parti peau de chagrin s'avère à l'image de la forêt amazonienne : tous les jours, des pans entiers de biodiversité sont détruits au profit des grandes multinationales altermondialistes (orpailleurs sans scrupules) et des petits producteurs locaux pratiquant la déforestation pour subsister (agriculture, élevage d'ovidés, bovidés et autres bovés). Comme Ségo, Domi lutte en priorité contre l'effet de serres de rapaces nichant dans son propre parti. La différence : Voynet a au moins des convictions authentiques et une certaine honnêteté intellectuelle.
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Stephane