Affichage des articles dont le libellé est Luc van den Brande. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Luc van den Brande. Afficher tous les articles

20091121

Herman van Rompuy, les haikus, l'humour et la religion

Le nouveau Président du Conseil européen est loué pour ses qualités de négociateur, son humour et son goût pour les haikus, mais ce qui m'intéresse avant tout de savoir, c'est quel a été le véritable critère de choix déterminant pour la nomination de Herman van Rompuy.

J'ai bien peur d'avoir la réponse.

Si je m'étais fortement opposé à une nomination de Blair à ce nouveau poste prestigieux, c'était moins pour son rôle dans l'invasion de l'Irak que pour son appartenance au clan des fondamentalistes Chrétiens qui, après avoir
contribué à mettre à feu et à sang le monde en partenariat avec leurs collègues islamistes, sont en train de mettre le grappin sur la politique continentale (voir "Tony Blair : un Fondamentaliste Président de l'Europe ?").

Or si HVR passe pour un modéré et "déteste les extrémistes", il a la fâcheuse tendance à prôner une relation fusionnelle entre politique et religion.

A la base, son appartenance au CD&V (Christen-Democratisch en Vlaams), le parti démocrate-chrétien flamand belge, signale un mélange des genres. Certes, les PDC européens présentent généralement des plateformes plutôt saines et équilibrées tant sur les plans politiques, économiques et sociaux... mais par construction, ils illustrent une vision de la politique soumise à une pensée religieuse, incompatible avec le principe même d'une démocratie républicaine laïque.

Difficile de parler de fondamentalisme à ce stade, je vous le concède volontiers. Je note toutefois que l'ami Van Rompuy, qui s'écharpe régulièrement avec Luc Van den Brande sur l'avenir politique de la Belgique, soutient son collègue du CD&V au niveau européen, là où cet ayatollah défend le plus efficacement la destruction de l'idéal démocratique en assurant la
promotion de l'Intelligent Design.

De plus, ce modéré qui "déteste les extrémistes" n'hésite pas à employer le discours des ultra-conservateurs fondamentalistes chrétiens partisans de la ligne dure en Europe. Les Turcs n'ont pas oublié sa sortie à l'occasion des débats sur l'entrée de leur pays dans l'Union : "les valeurs universelles de l’Europe, et qui sont aussi des valeurs fondamentales du christianisme, perdront de leur vigueur avec l’entrée d’un grand pays islamique tel que la Turquie".

Par ailleurs, le sieur Herman Van Rompuy ne montre son KUL que sous un certain angle : si tout le monde sait qu'il a été diplômé en économie à l'Université Catholique de Louvain (Katholieke Universiteit Leuven), moins nombreux sont ceux qui savent qu'il a aussi brillé en philosophie. Et que là aussi, il apprécie le mélange des genres.

En effet, si Monseigneur Van Rompuy affirme ne pas avoir fait campagne pour le poste de Président du Conseil européen, il donnait bien, en toute candeur, une conférence sur la dernière encyclique d'un certain Benoît XVI sur la Doctrine sociale de l’Eglise. Conférence qui ressemble bigrement à un examen de passage... le 19 Octobre 2009, un mois pile poil avant sa nomination.

Dans ce texte ("
Conférence de Herman Rompuy sur Caritas in Veritate", en ligne sur LaCroix.com), l'expert en économie et en philosophie Van Rompuy parle d'amour et d'humanisme, mais aussi et surtout, comme Benoît XVI, de politique :

. "Aucun régime politique, aucune organisation sociale et aucun système économique ne peut revendiquer la réalisation du salut ultime" - tout cela n'a aucune valeur face à la foi
. "Selon la Doctrine sociale, la communauté politique est au service de la société civile dont elle est née. Cette société civile représente l’ensemble des relations et des biens, culturels ou associatifs, qui sont relativement indépendants de la politique et de l’économie" - la politique ne saurait se placer au-dessus de tout, il existe quelque part le besoin de matérialiser un pouvoir supérieur
. "Le principe de subsidiarité est contraignant, chaque homme devant avoir la chance d’apporter sa contribution à la construction du bien-être et de la prospérité. La question difficile est cependant de savoir comment nous pouvons, aujourd’hui, réaliser ce principe au sein d’une Europe unifiée et dans un monde globalisé, où de plus en plus de décisions sont prises à un haut niveau inaccessible pour l’homme concret, sachant que, pourtant, elles sont déterminantes pour le bien-être et la prospérité de son environnement, de son travail et de sa responsabilité" - c'est marrant mais les religions sont à la fois pertinentes pour adresser ce sujet, et déjà organisées pour faire face à des contraintes de subsidiarité, au plus proche des individus.
. HvR prolonge très clairement l'appel de Benoît XVI, en reprenant les termes les plus directs de son encyclique : "Il est urgent que soit mise en place une véritable Autorité politique mondiale telle qu’elle a déjà été esquissée par mon Prédécesseur, le bienheureux Jean XXIII".


Pour rappel, dans "Caritas in Veritate", Ratzie écrivait "Le développement intégral des peuples et la collaboration internationale exigent que soit institué un degré supérieur d’organisation à l’échelle internationale de type subsidiaire pour la gouvernance de la mondialisation et que soit finalement mis en place un ordre social conforme à l’ordre moral et au lien entre les sphères morale et sociale, entre le politique et la sphère économique et civile que prévoyait déjà le Statut des Nations Unies". J'ai déjà évoqué l'habileté du discours de ce fondamentaliste qui milite ardemment pour le retour de la religion au coeur de l'éducation, de la science et de la politique, les fondements de la démocratie (voir entre autres "Le mauvais plan de Benoît XVI"). Et il suffisait de le voir l'autre jour exulter à la tribune de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture) pour comprendre ce qu'il entend par "une véritable Autorité politique mondiale" : une autorité politique où les autorités religieuses aient toute leur place. Il a dans cette perspective le soutien de Ban Ki-moon à l'ONU (discret sur sa propre foi mais militant acharné des dialogues inter-religieux dans le cadre des institutions dont il a la charge), et désormais de Herman van Rompuy au Conseil européen, en complément de sa dream team actuelle (Barroso, van den Brande & Co). Je suis curieux de savoir si ce "démocrate chrétien" sera plutôt "démocrate" ou "chrétien" au moment de défendre la Cour Européenne des Droits de l'Homme face aux prochaine attaques des fondamentalistes*...

Décidément un "Drôle de moine ce Van Rompuy", pour reprendre les termes de Paul Piret (in La Libre Belgique du 19/11/2009).

Maintenant, s'il n'était guère difficile de trouver le talon d'Herman Achille Van Rompuy, je n'ai pour le moment rien trouvé de bien suspect dans le profil de Cathy Ashton, alias Lady Catherine, a.k.a Baroness Ashton of Upholland, notre premier Haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.

blogules 2009

* voir "La Cour Européenne des Droits de l'Homme crucifie les fondamentalistes" puis "Traditions, conservatismes, obscurantismes et fondamentalismes"

---
ADDENDUM

Dans la version Anglaise de ce post sur blogules en V.O. ("Herman van Rompuy, haikus, humor and religion"), je développe plus clairement le sujet, en particulier à travers un parallèle entre cette conférence de Van Rompuy pour Benoît XVI et celle de John McCain au Discovery Institute, en amont de sa campagne de séduction des theocons US.

SM

20090716

Tony Blair : un Fondamentaliste Président de l'Europe ?

Sans surprise, Tony Blair a fait son coming out comme candidat à la Présidence de l'Union Européenne.

Le problème c'est qu'auparavant, il a fait son coming out comme nouveau converti au Christianisme, et que pour certains (dont je fais partie), il a tout du "born again" fondamentaliste à l'Américaine.

Après avoir partagé ses visions illuminées et ses prières avec le très fondamentaliste George W. Bush, après avoir courtisé le très fondamentaliste Benoît XVI (voir "Tony Blair - la Cherry sur le Catho"), Le Très Honourable Anthony Charles Lynton Blair (ça jette un peu plus que son simple blase à la Pif le chien) va être accueilli à bras ouverts par le très fondamentaliste Luc van den Brande, qui avait réussi à censurer le rapport Lengagne sur le noyautage des gouvernements européens par le lobbie créationiste / Intelligent Design .

Alors le père Tony peut toujours faire campagne sur de nobles causes consensuelles (il vient de publier "Technology for a Low Carbon Future" sur son site tonyblairoffice.org), il n'abuse personne : cet homme a pour mission d'ouvrir les vannes pour les fondamentalismes en Europe, et de transformer le vieux continent en havre de paix pour les sectes et megachurches US.

Tony Blair, porteur de la voix de l'Europe ? J'entends surtout résonner son silence pendant les campagnes d'Olmert au Liban et à Gaza.

Il serait tout simplement dramatique que l'Europe soit représentée par un ticket Tony Blair - Jose Manuel Barroso.

Sinon, d'autres nouvelles "politiques" ? Le nouveau Président de l'Assemblée Européenne, Jerzy Buzek, est un ancien de Solidarnosc (ligne directe avec Ben 16) et fréquente l'Eglise Evangélique d'Augsburg.

Amen.

NB: initialement publié sur blogules en V.O.

20080118

N'ayez pas peur

Les soutiens de Sarkozy troublés par ses prises de position sur la laïcité ne doivent surtout pas avoir peur d'exprimer leur désaccord : ils ont le droit de perdre une élection, mais surtout le devoir de ne pas trahir leur pays.

Ne nous y trompons pas : le fondamentalisme Chrétien est de retour en Europe, et l'année 2008 pourrait bien s'avérer décisive pour la démocratie sur le continent et en particulier en France, qui héritera d'ailleurs de la présidence tournante cet été. Encouragés par les percées obscurantistes aux Etats-Unis sous la férule d'un président plaçant ses intérêts de fanatique avant ceux de son pays et même ceux de son parti, capitalisant sur la montée des fondamentalistes au sein des autres grandes religions pour entretenir le climat de peur et de haîne indispensable à leur survie, ces partisans d'un grand retour en arrière testent subtilement les résistances du "vieux continent" et placent des banderilles suivant un calendrier savamment rythmé.

Comme aux Etats-Unis, les éléments les plus dangereux ne sont pas les épouvantails habituels, ces ayatollahs prônant ouvertement la suprématie du religieux sur le politique : cette stratégie basique a échoué au XIXe siècle et n'aurait aucune chance au XXIe. A l'image du créationnisme relooké en Intelligent Design par le Discovery Institute (1), le fondamentalisme suit désormais une stratégie pervasive et diffuse, avance masqué derrière des écrans de fumée, et mène en parallèle d'un intense lobbying de véritables opérations de guerilla marketing.

Comme aux Etats-Unis, ces ennemis de la démocratie, de la liberté et de la paix excellent dans l'art de la propagande pour se présenter comme des défenseurs de la démocratie, de la liberté et de la paix. D'un côté, ils usent de formules choc pour imprimer leurs principaux mensonges dans les esprits les plus crédules (c'est un choc de civilisations, nous sommes en guerre, nous agissons pour le dialogue et pour la paix, nous voulons moderniser la laïcité...). De l'autre, ils abusent de formules alambiquées et de discours inaccessibles au commun des mortels pour semer la confusion dans les esprits et faire passer leur programme médiéval pour une démarche de progrès (2).

Comme aux Etats-Unis, leur montée en puissance s'accélère avec des relais plus influents que jamais dans les cercles médiatiques et politiques. Et puisque le fondamentalisme soumet la politique à la religion, la couleur politique est secondaire. Les relais ne se trouvent plus seulement à la droite de la droite (comme récemment encore avec Luc van den Brande - 3) : on a vu comment l'ultra conservateur Rupert Murdoch pouvait apporter tout son soutien au candidat Travailliste Tony Blair - parce qu'il avait décelé en lui le futur Born Again facilement influençable, prêt à partir en croisade pour une cause mystique ?

Depuis maintenant plusieurs années, les faux incidents et les vraies provocations se multiplient aux Pays-Bas, en Italie, en France ou en Espagne (4), et bien sûr au niveau européen, comme l'attestent le lobby en faveur d'une mention des racines chrétiennes dans la Constitution (5) ou plus récemment la censure du rapport Lengagne dénonçant les attaques créationnistes contre la démocratie (3). Les réactions les plus vives déclenchent une mise en veille temporaire, l'absence de réaction encourage à pousser le bouchon un peu plus loin et un peu plus vite.

En publiant "La République, les religions, l’espérance" la veille des Présidentielles américaines 2004, le Ministre des Cultes Nicolas Sarkozy avait poussé le bouchon un peu loin. La levée de boucliers pour protéger la Loi de 1905 lui avait clairement indiqué les territoires à éviter pour sa campagne présidentielle. Le candidat Sarkozy a donc dû montrer patte blanche pour obtenir son investiture, et affirmer clairement sa volonté de défendre la laïcité.

Nous savons aujourd'hui quel sens il donnait à ce terme. Le président Sarkozy défend la laïcité comme le président Bush défend la démocratie, et si personne ne dit stop, il risque d'obtenir les mêmes résultats. Le Chrétien François Bayrou, qui a milité en faveur d'une Constitution Européenne laïque et sans référence aux racines chrétiennes, a totalement raison de comparer sa "laïcité positive" à la vision fondamentaliste de Bush. Mais des voix se sont élevé avec fermeté à travers tout l'hémicycle, à gauche comme à droite, pour dénoncer les récents dérapages contrôlés du président en Arabie Saoudite.

Ce n'est peut-être pas un hasard si Nicolas Sarkozy souhaite s'engager dans les élections locales cette année : plus que jamais dans notre histoire, les municipales 2008 ont valeur de test national. Pas tant pour déterminer les vainqueurs entre gauche et droite ou entre gouvernement et opposition, mais entre défenseurs de la république et de la démocratie d'un côté, et candidats soutenus par les fondamentalistes de l'autre.

Comme aux Etats-Unis, il deviendra de plus en plus commun de voir un candidat saupoudrer son discours politique de références appartenant au registre de la religion et de la foi. De nombreux candidats risquent de se voir proposer un choix comparable à celui imposé aux Républicains en 2004 : faire allégeance à une administration corrompue ou se voir refuser l'investiture présidentielle. Risquer de ne pas pouvoir se présenter, ou risquer d'être élu pour servir une cause amorale.

Parmi eux sans doute, des croyants tiraillés par leur conscience : si je dis non je me fais accuser de mauvais chrétien et si je dis oui je vend mon âme. Pour paraphraser le prédécesseur de Benoît XVI je leur dirai "n'ayez pas peur". Le fondamentalisme relève de la politique et non de la religion. Si vous avez réellement la foi et si vous êtes réellement démocrate et républicain, affirmez le en dénonçant l'imposture morale qui vous est proposée ; en déclarant votre indépendance contre le fondamentalisme (6).

Il est temps d'inverser la charge de la preuve. Ce n'est pas aux politiques de prouver leur bonne foi mais aux fondamentalistes de faire leur "coming out" : si vous considérez que la religion a quelque part une place dans la politique, la science ou l'éducation, assumez le clairement et fondez un parti religieux comme il en existe dans de nombreux pays. Mais ne cherchez pas à tromper le public en vous réclamant de la démocratie ou de la république.

Oui, la laïcité respecte les religions, mais elle respecte tout autant la démocratie, parce que justement elle respecte la séparation du religieux du politique. Oui, la France a un héritage chrétien, mais ce n'est pas son seul héritage religieux et il n'a pas toujours été positif (guerres de religions, croisades, colonisation, collaboration...)... et si la France a aujourd'hui valeur d'exemple dans le monde, c'est pour son héritage d'une république laïque, moderne et apaisée aux antipodes de ce qu'entend la "laïcité positive".

S'il est désormais clair que Nicolas Sarkozy a rompu ses engagements de campagne et qu'il agit en faveur des fondamentalismes, j'ai encore du mal à le situer sur un plan personnel : est-il "simplement" un être amoral prêt à toutes les compromissions pour parvenir à ses fins ou avons-nous réellement affaire à un mystique convaincu ?

D'une façon générale, notre Hyper-hype-président ne fait guère d'efforts pour masquer sa totale absence de scrupules : il est prêt à protéger les scientologues pour devenir l'ami de Tom Cruise, à prostituer la république dans les bras d'un dictateur pour faire briller Cécilia en Libye, ou encore à nier l'existence de Taïwan pour signer des contrats en Chine (7)...

Mais notre ancien Ministre des Faux Cultes (8) a aussi la fâcheuse habitude de s'entourer de mystiques. Sarko n'est pas l'ami des Etats-Unis mais l'ami de certains personnages sulfureux : le scientologue Tom Cruise, le fondamentaliste Bush. Sarko n'est pas l'ami d'Israël mais l'ami des partisans de la ligne dure à Tel Aviv comme à New York et Paris. Sarko ne lutte pas contre le terrorisme mais en attise les flammes à la source en favorisant le basculement vers les extrêmes par les actes (ex logique de rupture par la suppression des polices de proximité en faveur d'opérations commandos purement répressives, abandon de la position d'équilibre de la France dans le conflit Israëlo-Palestinien) comme par la parole (ex privilégier le registre belliciste au registre diplomatique vis à vis de l'Iran). Plus grave encore, les theocons sont au Château : comme à la Maison Blanche, ce club hyperinfluent verrouille les points d'entrée et de sortie stratégiques de l'Elysée.

Puisque Nicolas Sarkozy s'obstine à revenir à la charge sur le territoire hautement sensible de la religion, il est temps de lui demander clairement de faire son "coming out". Pas sa parade nuptiale à Disneyland, mais sa position vis à vis du fondamentalisme religieux, et en particulier sa volonté de maintenir les frontières entre politique et religion (remises en cause de la laïcité), science / éducation et religion (impostures créationnistes / intelligent design)...

Comme George W. Bush, Nicolas Sarkozy a l'occasion de laisser une trace majeure dans l'Histoire de l'Occident. Comme lui, il risque que cette trace soit une tâche indélébile en inscrivant son mandat sur le terrain de la religion.

---

(1) cf "
En finir avec l'Intelligent Design" (20070905)
(2) champion toute catégorie : Benoît XVI - cf "
Le coming out de Benoit XVI" (20071007)
(3) cf "
Red blogule to Luc van den Brande" (20070627)
(4) nos voisins peuvent se féliciter du courage de Zapatero qui dès son serment d'investiture a tenu à affirmer la séparation du politique et du religieux
(5) au-delà du lobby très puissant des fondamentalistes chrétiens, celui d'autres partisans du choc des civilisations, toujours prompts à cristalliser les haînes et dresser les communautés les unes contre les autres
(6) cf "
Universal Declaration of Independence From Fundamentalism" (20070809)
(7) cf "
Merde in Taiwan" (20071127)
(8) cf "
Blogule rouge au ministre des faux cultes" (20050619)

20070905

En finir avec l'Intelligent Design

L'imposture de l'I.D. se nourrit de confusion et à l'heure de la multiplication d'articles - écrans de fumée, quelques rappels salutaires s'imposent :
1 - les Créationnismes et l’Intelligent Design sont des fondamentalismes
2 - le débat I.D. – évolution est un leurre : la véritable question posée à la société est « démocratie ou théocratie ? », et pour les croyants « voulez-vous continuer à vivre votre foi comme vous l’entendez ou préférez-vous le retour au fondamentalisme religieux » ?
3 - la démocratie, mais aussi les grandes religions sont en danger – nous devons réagir avec fermeté et confiance pour exposer ces dangereuses impostures

***

1) Les Créationnismes et l'Intelligent Design sont des fondamentalismes


Le mystère de la foi échappe à la science et réciproquement. Pour une bonne raison : les démarches ne relèvent pas du même domaine, et à chaque fois que l’un cherche à s’accaparer l’autre, cela se termine mal pour la démocratie.

Pourtant, certains fanatiques souhaitent le retour au Moyen-Age, à cette époque des croisades où la foi n’était pas une démarche personnelle libre et sincère mais une caricature imposée par des fondamentalistes dans un climat de terreur.

Une fois de plus (1), le fondamentalisme n’a rien à voir avec la religion (l’alibi) mais tout à voir avec la politique (l’objectif) : il vise à soumettre l'ensemble de la société à une vision monolithique et à des principes stricts. Dans ce contexte et comme tout contre-pouvoir potentiel, la science ne peut exister en-dehors de la religion (ou plutôt en dehors d’une idéologie caricaturant la religion). Si cette vision simpliste était communément acceptée par des peuples maintenus dans l’ignorance pendant les périodes noires de l'obscurantisme, elle ne peut évidemment pas s'imposer du jour au lendemain dans une société moderne.

C’est pourquoi les Créationnistes ont dû « évoluer » (!) pour survivre. Et après plus d’un siècle de profil bas, le néo-Créationnisme marque leur retour à des ambitions plus conquérantes, à travers des initiatives nettement plus subtiles et progressives comme l’Intelligent Design.

Initialement, le terme de créationnisme couvre l'ensemble des thèses expliquant pour une religion donnée la création de l’univers par un ou plusieurs dieux. Les Créationnistes se distinguent de la masse des authentiques croyants (en un Dieu créateur) par leur volonté d’imposer leur vision à l’ensemble de la société, et en particulier d’inféoder la science à leur idéologie politique.

La question de la création est en tous points fondamentale dans une vision du monde, et pour l’immense majorité des croyants, la croyance en un Dieu créateur donne un sens à la vie. Mais elle relève du mystère de la foi alors que pour les Créationnistes au contraire, elle s’inscrit au socle de leur programme politique, au fondement d’une doctrine radicale sensée leur conférer tous les pouvoirs sur la société.

On retrouve ces mouvements fondamentalistes dans les trois grandes religions monothéistes, avec les mêmes moyens prétendûment scientifiques (la promotion d’une idéologie révisionniste) et les mêmes fins politiques (l’établissement - ou le rétablissement suivant les pays - d’une théocratie).

Les Créationnistes ne se privent pas de jouer sur les mots dans leur ligne de défense, dans le style si vous critiquez nos thèses, vous vous attaquez à la foi de milliards de croyants. Or c'est exactement l'inverse qui se produit : la foi authentique de milliards de croyants est menacée par le retour en force du Créationnisme.

Ces mouvements fondamentalistes connaissent un spectaculaire regain à travers le monde ces dernières années, en particulier aux Etats-Unis, où les fondamentalistes chrétiens ont spécifiquement conçu l'Intelligent Design pour miner les fondements de la démocratie que sont la science, l'éducation, le débat politique, la justice, l'information... tous les lieux où doit s'épanouir l'intelligence et la liberté de jugement, les pires ennemis de leur propagande.

Ce programme ambitieux semble impossible à réaliser dans une société moderne surinformée, mais comme tous les autres fondamentalistes, les Créationnistes ont su parfaitement exploiter le foisonnement des moyens de communication et en particulier internet.

Sachant pertinement qu’ils ne pourront pas imposer leurs idées tout de go, ces fondamentalistes ont mis au point une stratégie en plusieurs étapes.

La première étape consiste à réintroduire insidieusement la religion dans le débat scientifique. Elle en avait logiquement été chassée puisque la foi n'a rien à voir avec la démarche scientifique, ce qui n'empêche évidemment pas de très grands scientifiques d'être par ailleurs d'authentiques et remarquables hommes de foi.

Réintroduire la religion au coeur du débat scientifique, c'est la principale mission de l'Intelligent Design ; la plus remarquable imposture intellectuelle des dernières années.


2) Le débat Intelligent Design - évolution est un leurre ; la véritable question posée à la société est « démocratie ou théocratie ? » et pour les croyants « souhaitez-vous continuer à vivre votre foi comme vous l’entendez ou préférez-vous le retour au fondamentalisme religieux ? »


Le néo-Créationnisme est né de l'échec des Créationnismes classiques. Ces lectures simplistes des écritures faisaient par exemple remonter la création du monde à quelques millénaires ; elles ont été totalement discréditées par les avancées de la science, en particulier au XIXème siècle où elles virent même un contre-courant fondamentaliste se créer en réaction sur la base d’une vision utopique, le scientisme, où la science en venait à contrôler la société toute entière, jusque dans la religion.

Le coup de grâce fut porté par Darwin, dont la théorie de l'évolution taillait en pièces les dogmes archaïques des Créationnistes concernant la vie sur terre.

Après des siècles de lutte pour récupérer leur position dominante du Moyen-Age, les Créationnistes voyaient la science leur échapper pour de bon. Totalement décrédibilisés, ils essayaient bien de revenir sous une forme ou une autre, mais les prétendues "sciences créationnistes" se voyaient toutes logiquement qualifier d'idéologies religieuses. Aux Etats-Unis, la Cour Suprême interdit tout aussi logiquement leur enseignement dans les écoles puisque l'Etat n'a pas le droit d'aider les religions (cf Establishment Clause dans le Premier Amendement de la Constitution US).

La seule solution pour les Créationnistes, c'était de revoir la copie, d’essayer de faire passer leur idéologie pour une forme de science moderne en l’édulcorant et en la maquillant. Impossible de revenir à la charge au troisième millénaire avec les arguments du premier !

Ces fondamentalistes ont ainsi conçu l'Intelligent Design (I.D.) et ses avatars comme un coin que l'on enfonce dans un bloc difficile à faire bouger afin de le faire éclater. De façon assez significative, le think tank à la base du mouvement, The Discovery Institute, a résumé sa stratégie de succès politique et social dans un document interne (2) appelé "The Wedge" ("le coin"). On peut parler de plan d'action marketing très abouti et pour le moins cynique. Ce mode d'emploi présente des objectifs à court, moyen et long terme très clairs, avec le triomphe de l'idéologie créationniste comme préalable au succès du fondamentalisme chrétien.

Preuve que les fins comptent plus que les moyens, ce programme politique indique comment faire une révolution dans la science avant même d’avoir la matière scientifique à la base de la révolution. Pour la bonne et simple raison que cette matière scientifique n’existe pas et que les « preuves scientifiques » devront être fabriquées de toutes pièces.

Propagande, lobbying et campagnes de désinformation… c'est du guerrilla marketing avec dans le rôle de l’adversaire à liquider une science noyée dans la confusion et les controverses artificielles, et une cible à abattre en priorité toute trouvée : Darwin et sa théorie de l'évolution.

S'attaquer à Darwin, c'est bien sûr prendre la revanche sur les siècles précédents, mais aussi rechercher la visibilité maximale : personne ne comprend rien à Einstein mais tout le monde comprend les principes de l'évolution dans ses grandes lignes. Une théorie qui rivaliserait avec celle-ci gagnerait sérieusement en crédibilité.

La première victoire de l'I.D. (et le premier volet de leur stratégie du Wedge) est de réussir à ouvrir une discussion sur le sujet dans un cadre scientifique ou apparenté, d'ouvrir l’illusion d’un débat qui mette sur le même plan la foi et la science. Il va de soi que la réflexion entre la raison et la foi mérite l'attention et passionne à juste titre les philosophes, mais une telle réflexion ne peut pas par définition s'inscrire dans la démarche scientifique.

Toute l'imposture de l'I.D. repose sur la confusion et le mélange des genres entre foi et science : faire passer des postulats de foi pour des démarches scientifiques, employer des registres de vocabulaire et des codes propres au domaine scientifique, faire parler de prétendus experts, mettre sur le même plan les doutes inhérents à la science (toute théorie peut être remise en cause à tout moment) et ceux inhérents à la foi (impossible de prouver que Dieu existe ou n’existe pas).

Les partisans de l’I.D. tiennent un double discours en interne et en externe : ils disent que la religion n’a rien à voir avec leur démarche et la bannissent de leur argumentaire, mais la placent au coeur de leur stratégie, de leurs documents et briefings à usage interne. Sur le fond, l’I.D. parle de Dieu sans le nommer : tout est pensé par une intelligence supérieure, planifié par un « designer ». La justice américaine a confirmé que cette doctrine relevait de la religion et non de la science (cas Kitzmiller contre Dover Area School en 2005), mais le lobbying créationniste ne relache pas la prise pour autant. Il bénéficie du soutien sans faille d’un fondamentaliste Chrétien de poids, George W Bush, et avec lui, la Cour Suprême peut basculer à tout instant suivant la santé de ses membres…

L’Intelligent Design est une insulte à l’intelligence et à la science, et évoque des preuves scientifiques qui n’en sont pas. Une fois dépouillé du verbiage pseudo scientifique, le discours de l'I.D. revient à dire « selon moi c'est Dieu qui a fait cela, prouvez-moi que j'ai tort ». Evidemment, la science ne peut pas apporter de preuve et surtout, ce débat ne relève pas de la science mais de la foi.

Les scientifiques étant incapables de répondre clairement à une question qui ne relève pas de leurs compétences, leur discours parait soudain moins cohérent, puis la confusion alimente la confusion et l’I.D. gagne du terrain, noyaute les milieux scientifiques et politiques (3), s’invite dans les media (cf innombrables « publications » sur le web, ou plus grave encore : diffusion controversée par Arte en octobre 2005 d’une émission sur les pseudos travaux scientifiques de la néo-créationniste Anne Dambricourt Malassé), cherche par tous les moyens à s’inviter dans les écoles (avec le soutien de Bush aux Etats-Unis, d’élus ultraconservateurs en Europe...)…

Il n'y a pas de controverse, et il ne peut y avoir de débat entre Intelligent Design et Darwinisme (le leurre proposé par les fondamentalistes pour semer la confusion) : le vrai débat se situe entre démocratie et théocratie pour la société, entre une foi moderne et libre et un retour au fondamentalisme pour les croyants.

Rentrer dans le débat entre I.D. et évolution, c’est accepter les termes imposés par les Créationnistes. Ce faux débat est un leurre et une fois que les masques tombent, la réalité saute aux yeux : ces fondamentalistes essayent de nous faire abandonner une séparation des genres au fondement même de la démocratie. Accepter des fondamentalistes que la religion soit à la source de la science, à la base de l’éducation, cela revient à accepter que le pouvoir temporel revienne à ces imposteurs de la religion.

Et une fois de plus, les véritables attaques contre la religion ne sont pas portées par les adversaires de l’I.D. mais par ses promoteurs, qui détaillent clairement comment ils doivent retourner l’opinion en commençant par leur « base naturelle », les Chrétiens, en les faisant basculer du modernisme vers l’obscurantisme. C’est bien un retour au Moyen-Age que proposent ces fanatiques. Un objectif partagé avec les créationnistes Islamistes qui ont récemment diffusé des ouvrages révisionnistes en Turquie et même en France (Atlas de la Création).


3) La démocratie, mais aussi les grandes religions sont en danger – nous devons réagir avec fermeté et confiance pour exposer ces dangereuses impostures


La volonté des Créationnistes est claire : établir une théocratie et balayer les fondements de la démocratie à commencer par la science et l’éducation.

Ce travail de fond s’avère plus facile dans des pays où la masse des croyants est plus facilement manipulable, où les thèses créationnistes bénéficient d’un bassin existant conséquent. C’est le cas dans certains pays restés dans une culture quasi féodale au Moyen-Orient, mais aussi dans une grande démocratie pour le moins tolérante envers les mouvements fondamentalistes et sectaires : les Etats-Unis.

Le basculement vers le fondamentalisme ne s’opère pas du jour au lendemain et les stratèges néo-créationnistes prévoient clairement plusieurs étapes. Inutile d’être un as du marketing pour comprendre qu’ils ont valeur à jouer en priorité sur la masse des fidèles, même si elle est a priori modérée et réfractaire à des idées radicales. Convaincre les premiers pourcents de « part de marché » fournit déjà une base conséquente, et les effets réseau facilitent l’accélération des mouvements, la démultiplication des efforts. D’autant que les convertis récents s’avèrent généralement d’excellents prosélytes.

La menace se mesure moins à la taille du coeur des fondamentalistes convaincus qu’à la taille de ce que j’appelle « l’antichambre du fondamentalisme » ; cet espace diffus où le fidèle n’est pas encore mûr pour accepter les thèses les plus radicales, mais déjà à l’aise avec ces thèses édulcorées qui l’éloignent de la démocratie, de la raison et de la modération.

Car adhérer aux thèses de l’I.D. c’est déjà abandonner l’exigence de rationnalité, mettre en doute l’enseignement auquel on a eu droit, la science et ses déclinaisons au quotidien, se rapprocher de groupes paraissant détenir « une vérité que l’on nous cache », en opposition avec « les pouvoirs établis » qui cherchent à « éviter le vrai débat »… Adhérer aux thèses de l’I.D., c’est prendre ses distances avec les propositions à la base même de la démocratie, de la science, de l’éducation…

Et quand elles entendent ces imposteurs auxquels elles font confiance se dire attaqués dans leur foi, les victimes de la manipulation se braquent et basculent plus facilement vers leurs thèses plus radicales et vers l’engagement politique.

La percée des néo-créationnistes aux Etats-Unis ne fait aucun doute : le fondamentalisme Chrétien a gagné un terrain spectaculaire à travers l’ensemble du territoire, 38% des Américains souhaitent l’abandon de l’enseignement des théories de l’évolution, et Bush milite pour que l’I.D. soit enseigné à égalité avec elles.

Leur progression en Europe et ses dangers pour la démocratie ont été dénoncés par Guy Lengagne dans un rapport scandaleusement censuré in extremis au Conseil de l’Europe par l’ultraconservateur Luc van den Brande (4). Lengagne avait le malheur de dénoncer entre autres la percée du révisionnisme au plus haut niveau du pouvoir politique, avec des attaques portées par la ministre italienne de l’enseignement et de la recherche en 2004, la ministre néerlandaise de l’éducation en 2005, le vice-ministre polonais de l’éducation en 2006...

Mais la démocratie n’est pas la seule à être menacée par ces infiltrations. Les fondamentalistes cherchent rappelons-le à faire basculer en priorité les masses de fidèles modérés, et les grandes religions sont gangrénées par des créationnistes de plus en plus influents.

Difficile de ne pas être troublé par le double jeu du Pape Benoît XVI : sa réhabilitation des intégristes a certes calmé les esprits mais aussi brusquement légitimé et gonflé la « part de marché » des créationnistes au sein de l’Eglise, et son discours de Ratisbonne a certes prôné le dialogue des religions, mais surtout encouragé sur le fond les initiatives néo-créationnistes en demandant le retour du religieux au coeur de l’université, de la foi au coeur de la raison (5). Son comportement trouble de nombreux théologiens au sein de l’Eglise, qui redoutent un retour à des pages noires de l’Histoire.

Les néo-créationnistes font donc avancer leurs pions en Europe à la fois dans les cercles religieux et dans les cercles politiques. Ils ont beau jeu d’agiter le spectre des ayatollahs de la Laïcité à un public crédule et d’opposer croyants et athées : ces fondamentalistes souhaitent contrôler les uns tout autant que les autres.

Au lieu de rentrer dans le jeu des fondamentalistes, c’est au contraire ensemble que les défenseurs de la démocratie et de la liberté de culte doivent se défendre face à ces ennemis communs : il est temps de dénoncer les impostures, les écrans de fumée et les faux débats imposés par les Créationnistes et l’Intelligent Design. Il est temps de reformuler les véritables questions qu’ils nous posent en tant que société (êtes vous pour la démocratie ou pour un retour à la théocratie ?) et en tant que croyants (souhaitez-vous continuer à vivre votre foi comme vous l’entendez ou préférez-vous un retour au fondamentalisme religieux ?).

J’invite naturellement les media à la plus grande circonspection : le respect de la liberté d’expression signifie aussi la dénonciation d’idéologies qui ne respectent pas la liberté de penser.

Et j’invite tout un chacun à faire tomber les masques dès que l’occasion se présente, en toute transparence. Lorsque je vois ou j’entends quelqu’un diffuser les thèses de l’Intelligent Design directement ou en ajoutant à la confusion par une comparaison maladroite, je lui demande s’il s’est bien renseigné sur ce mouvement, s’il sait quel est l’objectif recherché par ses promoteurs, et s’il souhaite continuer à contribuer à leur stratégie.

En général, la réponse est « non bien sûr, j’ignorais ce qu’il y avait derrière, je ne savais pas ».

Nous n’avons plus le droit de laisser les ennemis de la démocratie l’emporter parce que « nous ne savions pas ».

La connaissance doit une fois de plus l’emporter sur l’obscurantisme.

Et chacune à son niveau, la raison authentique et la foi authentique doivent dénoncer ces imposteurs qui souhaitent leur perte.

***


(1) précédents manifestes contre le fondamentalisme : « En finir avec le fondamentalisme » (
http://blogules.blogspot.com/2007/06/en-finir-avec-le-fondamentalisme.html ) et « Universal Declaration of Independence from Fundamentalism » (http://e-blogules.blogspot.com/2007/08/universal-declaration-of-independence.html )
(2) document à usage interne, mais désormais connu grâce au web (
http://en.wikipedia.org/wiki/Wedge_strategy ). Il suffit généralement de faire lire ce document aux sceptiques pour les convaincre de l'imposture... à moins qu'ils ne soient vraiment de mauvaise foi !
(3) cf « Lucy et l’obscurantisme » de Pascal Picq
(4) cf sur Agoravox « Les créationnistes poussent le temple de la démocratie européenne à la censure » (
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=26274 ) Daniel Riot (20070627), ou encore «Le créationnisme s’étend en Europe » par Jean Etienne, Guy Lengagne et Daniel Riot (20070817) – et plus modestement mon coup de gueule contre van den Brande : http://e-blogules.blogspot.com/2007/06/red-blogule-to-luc-van-den-brande.html
(5) la polémique relative à ce fameux discours n’étant elle-aussi qu’un leurre - cf « En finir avec le fondamentalisme » (1)

Copyright Stephane MOT 2003-2025 Welcome to my personal portal : blogules - blogules (VF) - mot-bile - footlog - footlog archives - Seoul Village - La Ligue des Oubliés - Dragédies - Kim Mudangnim - Citizen Came - Stephanemot.com - archives blogules - archives blogules (VF)
Copyright Stephane MOT - Attention: Armes de Désinformation Massive