20081008

Second débat : le XXIe siècle l'emporte sur le XXe


Mac est parvenu à ne pas péter les plombs... mais la caméra a fini par le trahir, vert de rage en arrière-plan, à se cramponner au dossier de sa chaise pendant qu'Obama déroulait son propre tapis rouge vers la Maison Blanche (le matériel n'a pas cédé et c'était bien là la seule différence avec Amy Poehler / Hillary Clinton pendant le premier sketch de Tina Fey / Sarah Palin sur SNL).

Peu importe. John McCain n'était pas là ce soir. On a eu droit à une espèce de débat très, très, très mal géré par Tom Brokaw*, mais le héros était Missing In Action. Inaudible, ratatiné dans une moquette aux couleurs d'un parti trop grand pour lui, sonnant creux dans toutes ses attaques comme dans toutes ses envolées supposées lyriques, scotché avec Teddy Roosevelt et Reagan quand son adversaire parlait du XXIe siècle. Ringard, fini, avec un énorme "loser" imprimé sur le front. 

Il n'a même pas osé prononcer une seule fois le mot "maverick", c'est tout dire. "I know how to" ("je sais comment faire"), ça, oui, à maintes reprises... mais sans plus de précisions. Barack Obama s'est permis de concéder ironiquement qu'effectivement, "il ne comprenait pas"... pourquoi Bush et McCain avaient engagé l'invasion de l'Irak au lieu de lutter contre le terrorisme là où il était réellement, qu'effectivement, il était en faveur d'un "gouvernement plus intrusif"... pour s'intéresser de près à ce que les grosses entreprises faisaient des faveurs qu'il leur accordait.

Barack Obama n'a rien apporté de vraiment nouveau depuis le dernier débat, mais il est autrement plus clair sur qui il est, où il veut aller et comment il compte le faire. Surtout, le public américain doit se sentir de plus en plus confortable avec l'idée de l'avoir pour Président. 

Quelques cheveux blancs de plus (merci Hurricane Hillary), un costume mieux taillé (moins de galons sur les épaules, mais quelles épaules !), et un discours sans équivoque sur son rapport aux vrais terroristes ("kill Bin Laden")... Obama en impose, il a les idées claires, il est le Commandant en Chef qu'on a envie d'écouter, le leader auquel on a envie de confier la barre dans la tempête.

Inversement, la "vision du futur" de John McCain ressemble de moins en moins à la Maison Blanche. A la limite, une "october surprise" à la Dick Cheney (genre Ben Laden sort un CD de ses greatest hits) ne suffirait pas à le sortir du trou.

McCain a perdu la bataille sur l'économie. McCain a perdu la bataille sur la santé. McCain a perdu la guerre sur l'Irak et l'Afghanistan***...

McCain a tout simplement perdu la guerre en McCainistan.


* le grand perdant du soir : incapable de respecter les règles du jeu (y compris quand McCain a serré la main d'un membre de l'audience), et ridicule sur le coup du prompteur à la fin du débat.
** merci Sarah d'avoir définitivement grillé cette cartouche contre Biden le 2 octobre
*** Il a limité la casse sur la Géorgie de son ami Sakashvili ; drôle de compensation

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