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20160716

Urgence d'Etat

Cinq actes terroristes depuis le début de l'année, une courbe du chômage incapable de s'inverser, un président à 12% dans les sondages, un Front National requinqué par le Brexit et la panique sécuritaire, des Bleus éjectés de leur Euro... et pourtant, il y a pire ailleurs.

Si la France est dans la dèche, l'Irak abrite toujours une partie du territoire contrôlé par Daech, et a subi 22 attaques terroristes depuis le 1er janvier. Mais la communauté internationale s'en fout, donc pas de problème pour gérer les changements de hashtags et de profils Facebook. Et puis on ne parle même pas de 'terrorisme' : il suffit de dire 'Irak', et tout est dit. L'Histoire, elle, continue à s'écrire : sur un banc des accusés vidé depuis longtemps de l'ombre de Saddam est venu s'assoir Tony Blair, guidé par la plume de Sir John Chilcot.

Toujours au Royaume Uni, l'Histoire a déjà trouvé une place à David Cameron et sa désastreuse campagne contre le Brexit. A Theresa May d'assurer le service après vente, et aux leaders européens de montrer qu'ils sont capables de remettre de l'ordre dans leur grand machin. Par 'leaders européens' je ne veux pas dire les Junker ou les Tusk (encore moins les José Manuel Barroso - voir 'Constitutionless'), mais les Merkel et compagnie - une bien brillante 7ème compagnie en vérité, avec Hollande dans le rôle du bénêt Pithiviers, et Matteo Renzi dans celui d'un Tassin qui risque fort de se faire éjecter du char avec son référendum d'octobre sur la Constitution.


Avec Matteo Renzi et François Hollande, l'Europe est prête à corriger le tir
Si ça peut vous rassurer, il y a vraiment pire ailleurs. Regardez le Japon : les électeurs ont fini par donner à Shinzo Abe la majorité des deux tiers dans les deux chambres, et il ne leur reste plus qu'à lui accorder le rêve de sa vie, la fin de la démocratie dans l'archipel (voir "Japan ust voted for its Peacexit - or is it Democracexit").

Y'a pire ailleurs, je vous dis : Donald Trump a choisi Mike Pence comme co-listier. Pour donner le change (en pence, bien sûr) au Tea Party, mais aussi parce que le Gouverneur de l'Indiana est pro-invasion de l'Irak, pro-Guantanamo, anti-avortement, anti-gay, et qu'il qualifie le réchauffement climatique de 'mythe'.

Y'a pire ailleurs : depuis que Rodrigo Duterte a été élu, plus de 110 personnes ont déjà été tuées en dehors de tout cadre légal au nom de sa lutte contre la drogue (qui inclut une lutte contre les drogués). Ca peut donner dans la Mer de Chine méridionale, où ce fou furieux va vouloir faire respecter par une Chine pas du genre à se laisser marcher sur les pieds le jugement favorable de l'UNCLOS , avec comme garde-fous potentiels Shinzo Abe et Donald Trump.

Et les Nations Unies, ne les oublions pas. Des nations aussi unies que les Etats d'Amérique et le Royaume britannique.

De quoi nous plaignons nous, franchement, nous les Français ? Nous avons la chance d'avoir un meneur hors pair, un gagneur plein d'expérience. Alors suivons notre Didier Deschamps Elysées et marchons, marchons*, qu'un sang impur abreuve nos sillons.


14 Juillet 2016: après Polytechnique, HEC et l'Université de Nantes défilent sur les Champs

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* En Marche! dirait l'autre (voir "Macron - Le French Blair En Marche Forcee")

20140630

Cerné

Dans quelques heures je vais encore devoir veiller tard à Séoul pour suivre la France jouer une place en quarts de finale de Coupe du Monde contre le Nigéria.

Pendant ce temps-là, les écolières de Chibok sont toujours captives, mais le seul message qui compte aux yeux de Didier Deschamps reste celui destiné aux attaquants des Bleus: "Bring Back Our Goals".

Pendant ce temps-là, le Japon replonge dans le bon vieux fascisme d'avant-guerre (l'"ABEIGNomics" de Shinzo*), mais l'Italien à la tête de l'équipe s'appelle Alberto Zaccheroni, pas Benito Mussolini.

Pendant ce temps-là, l'Irak se casse la gueule, mais de toute façon le pays n'était même pas qualifié. 

Pendant ce temps-là, les Etats-Unis sombrent avec cette décision de la Cour Suprême qui autorise les entreprises à ne pas couvrir des traitements pour des raisons religieuses (typiquement l'avortement, mais ça peut déborder sur autant de sujets qu'il y a de façons de lire les textes saints), mais l'important est que le 'soccer' réalise enfin des scores d'audience dignes d'un sport majeur.

Nous sommes cernés, mais ne voyons rien. A commencer par moi, avec ces valises sous les yeux à faire pâlir d'envie les époux Balkany à la frontière suisse.

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* "Abductors talking abductions - Revisionists talking revisions"

20130320

Invasion de l'Irak: les 3 impostures de "L'Héritage Bush"

10 ans déjà depuis l'invasion de l'Irak... je vais essayer de ne pas trop répéter mes mantras habituelles, mais au cas où vous avez loupé les épisodes précédents, je vous invite à prendre connaissance des 3 messages suivants:


***


1) L'invasion de l'Irak était destinée à répandre le fondamentalisme dans le monde, pas la démocratie en Irak:

Conservez toujours ceci à l'esprit: "George W. Bush n'a pas agit en tant que Président des Etats Unis d'Amérique dans l'intérêt de son pays, ni même en Républicain dans l'intérêt de son parti, mais avant tout en fondamentaliste dans l'intérêt du fondamentalisme."

J'ai écrit mon "Universal Declaration of Independence from Fundamentalism"* pour exposer cette imposture Bush et au-delà, celle du fondamentalisme, ce projet politique totalitaire déguisé en projet religieux universel, à la fois le pire ennemi de la démocratie et le pire ennemi de la religion.

Comme je l'ai rappelé pour le 5ème anniversaire de cette mascarade ("Iraq - 5 years of success for fundamentalists"), l'invasion de l'Irak fut un triomphe dans le sens où comme prévu, elle a renforcé les fondamentalistes partout dans le monde. Dubya avait donc mérité de poser devant la banderole "Mission accomplie".

Et nous pouvons nous estimer heureux d'avoir évité le pire, parce que ces fous furieux avaient l'intention d'aller encore plus loin (voir "Iran : who wants war and why" / "Iran : qui veut la guerre et pourquoi").


***


2) Le pétrole n'était qu'un moyen de corrompre, pas le but du jeu. Et l'affaiblissement de la démocratie en Amérique n'était pas qu'un dommage collatéral:

Pour la faire simple: les théocons ont fixé l'agenda avec l'aide des néocons (et quel tandem plus adéquat pour la tâche que Bush-Cheney?), et vendu la guerre aux paléocons**.

En d'autres termes: le but ultime du jeu est d'anéantir la démocratie (l'objectif des théocons et autres fascistes), et la justification morale une intervention pour libérer un pays de son dictateur (un objectif néocon tout ce qu'il y a de plus classique), mais pour lancer une guerre, la bénédiction des lobbies pétroliers et militaro-industriels est nécessaire (un travail pour nos bons vieux paléocons).

Seul manquait un alibi pour passer à l'action dès que possible. Un danger clair et immédiat. C'est le rôle des mensonges et fabrications éhontés autour des Armes de Destruction Massive et des liens prétendus entre Saddam Hussein et Osama Ben Laden.

Bien sûr, il y avait toujours le risque de voir un journaliste curieux faire son boulot, ou un citoyen désireux d'exercer son droit à la transparence.

Le Patriot Act étant entré en vigueur plus d'un an avant l'invasion, le principal problème venait des media, et c'est là que l'Administration Bush a offert un pacte aux grands du secteur: si vous ne nous attaquez pas avant les élections de 2004***, nous vous aiderons à consolider votre pouvoir. A la tête du régulateur (FCC), le fils de Colin Powell a fait de son mieux pour affaiblir les lois anti-monopole dans les media, et de fait la concentration s'est opérée à ce moment clef de l'histoire de la presse traditionnelle, des diffuseurs radio-TV, et des media internet. Michael Powell a été jusqu'à monter un forum bidon quelques semaines avant l'invasion, comme pour rassurer tout le monde sur ses bonnes intentions. Il a par la suite rejoint la célèbre RAND Corporation.

Notons que ce procédé "pas de bâton contre carotte" a été repris par Nicolas Sarkozy avec les media en France (voir "Armes de Désinformation Massive - Redux"), et avec plus de succès par Lee Myung-bak en Corée du Sud.

D'une façon générale, l'Administration Bush a cherché systématiquement - avec certes plus ou moins de succès - à modifier l'équilibre et la séparation des pouvoirs à la base de la démocratie:
. exécutif? pouvoirs abusifs multipliés, opacité maximale, y compris vis à vis des Républicains
. législatif? corruption généralisée, production de lois anti-démocratiques à la pelle
. judiciaire? promotion de la torture, négation de tous les droits élémentaires
. media? complaisante au mieux, en charge de la propagande officielle au pire (FoxNews)
. netizens? noyés sous la propagande, les électeurs suivent docilement. les réfractaires font l'objet de surveillance par big brother
. ....
. et bien sûr, la priorité des priorités pour les théocons: anéantir la laïcité, ce pilier essentiel de la démocratie. A nouveau: mélanger la religion avec la politique, l'éducation, ou la science, c'est le meilleur moyen d'attaquer à la fois la démocratie et la religion (voir "Non à la Burqa = Non au fondamentalisme... Chrétien y compris" / "France, secularism and burqa : a political issue, not a religious one").

Naturellement, il y avait aussi beaucoup d'argent en jeu. Pour les lobbies religieux luttant contre la séparation de l'église et de l'état comme pour les lobbies pétroliers ou militaro-industriels. Et le pillage des ressources naturelles irakiennes ne constitue qu'un pan d'un système qui a également converti des excédents budgétaires record en déficits records (entre autres missions vitales: soutenir les copains comme Halliburton, une action caritative qui s'est même poursuivi dans un autre Golfe, après Kathrina - voir "Red blogule to Halliburton and the 40 thieves").

Mais la corruption a frappé bien plus loin, au coeur des fondamentaux de la démocratie.
 

***


3) Le Printemps Arabe ne doit rien à la Guerre en Irak, bien au contraire:

 
George W. Bush et son fan club essayent de nous vendre le Printemps Arabe comme la conséquence de son aventure en Irak, une "guerre de libération" qui a "fait rayonner la démocratie dans la région", mais cette imposture est totalement inacceptable.
 
Premièrement, la croisade de Bush a surtout contribué à réduire au silence les modérés et à renforcer les islamistes radicaux, les confortant comme seule force politique capable de prendre le pouvoir à la chute des régimes en place.
 
Deuxièmement, son invasion illégale et à des fins anti-démocratiques ne saurait être comparée avec des mouvements populaires d'auto-détermination portée par des idéaux universels de liberté et de démocratie. L'idéal de nation de Bush est la théocratie, un idéal partagé par les islamistes, et certainement pas par les authentiques combatants de la liberté.
 
Troisièmement, l'Administration Bush a bien servi d'exemple dans la région, mais pas dans le monde arabe (voir "Israel accepted as true the choice between its security and its ideals", "Persiste et signe" et "Le rideau de sable et la renaissance musulmane").


 
***

Dix ans après, la justice n'a toujours pas été rendue, et je pense que les derniers mots de Tomas Young (dans "The Last Letter") méritent d'être reproduits ici:
"Un message à George W. Bush et Dick Cheney de la part d'un Vétéran sur le point de mourir": "J'espère que vous serez trainés en justice. Mais surtout j'espère, dans votre intérêt, que vous trouverez le courage moral pour faire face à ce que vous avez fait pour moi et pour beaucoup, beaucoup d'autres qui méritaient de vivre. J'espère qu'avant que votre temps sur terre touche à sa fin, comme il se termine pour moi, vous trouverez la force de caractère pour vous présenter devant le public Américain et devant le monde, et en particulier devant le peuple irakien, et implorer leur pardon".

Et comme toujours, il est de notre devoir à tous d'exposer et de dénoncer les impostures, de siffler hors jeu chaque fois qu'un gouvernement essaye d'affaiblir la séparation des pouvoirs ou de jouer avec les fondamentaux de la démocratie.


blogules 2013
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* "Déclaration Universelle d'Indépendance Contre le Fondamentalisme", prolonge et complète "En finir avec le fondamentalisme"
** voir aussi "Neocons, theocons et paleocons"... NB: si les "anticons" évoluaient alors encore sous la surface radar, ils ne constituent en rien un modèle démocratique: "le Tea Party n'est pas une alternative au duo Parti Républicain - Parti Démocrate, mais la négation même de la république, la négation même de la démocratie (voir "Grand Old Parting - enter the anticons")
*** Souvent même jusqu'aux élections 2008 (see "The Silence of the Lambs (War in Iraq and US networks)"). Et certains collabos ont eu le culot de donner des leçons à Bush après une telle disgrâce (voir "What Fareed Zakaria got wrong")!

20090508

Armes de Désinformation Massive - Redux

Je m'étonne que l'on s'étonne de l'opération "Pétrole contre Pourriture" (ou plutôt "Subventions contre Soumission") menée par Sarkozy auprès de la presse française, en particulier dans la foulée des Etats Généraux de la Presse Ecrite de janvier dernier*.

Une fois de plus, depuis 2005 et plus encore depuis son entrée en fonction à la tête de l'Etat, Le Petit Nicolas n'a fait que reproduire la stratégie victorieuse de George W. Bush entre 2001 et 2004 : mettre les majors des media dans sa poche en l'échange de promesses législatives (en l'occurence : des lois antitrust plus souples afin de renforcer leur mainmise). C'est ainsi que les media, contre-pouvoirs essentiels de la démocratie, se sont transformés en Armes de Désinformation Massive au service de la propagande d'Etat et en soutien à l'invasion de l'Irak dans la prétendue "War on Terror". C'est aussi pour cela que le candidat GWB n'a pas fait l'objet d'attaques en règle lors de la campagne de 2004, alors même que tous les scandales de son administration avaient été révélés (la torture, les mensonges...). Dans ce concert abject, même les media traditionnellement "libéraux" comme le NYT ou Newsweek ont tout bonnement baissé leur pantalon. Le symbole de cette époque honteuse demeure pour moi Fareed Zakaria : une plume indépendante osant prôner la modération et le respect mutuel au lendemain du 11 Septembre, et devenue quelques mois plus tard un supporter très motivé de Bush dans son projet d'invasion de l'Irak. Entretemps, Zakaria a été invité à la Maison Blanche et à la réunion annuelle du Bilderberg... Il héritera par la suite d'un poste prestigieux à la tête de l'éditorial pour Newsweek International.

Pour les majors US, la "récompense" survindra le 2 Juin 2003, le régulateur levant des barrières essentielles à la concentration sur chaque marché régional : part de marché maximale relevée de 35 à 45%, possibilité de contrôler à la fois une chaîne TV locale et un titre de presse régionale, abandon des logiques d'"intérêt public", relâchement des notions d'information...

A la tête de la FCC à l'époque : Michael Powell, le fils de Colin. Ce forfait allait être jugé contraire à la loi (la FCC retournera à la charge à un an des élections 2008...), mais il est intéressant de rappeler qu'il eut lieu un mois après le fameux "Mission Accomplished" de W.

Une fois Bush élu (je refuse d'écrire "réelu"), le pacte de non-agression arriva à son terme, et les majors purent s'en donner à coeur joie. Tous les films critiques sur la guerre en Irak ont été diffusés à partir de 2005-2006. On se souvient comment Michael Moore avait peiné à distribuer son Fahrenheit 9/11 par des circuits indépendants...

Signe des temps : le mois dernier, DOJ d'Eric Holder a refusé d'assouplir les lois antitrust et les lois spécifiques aux participations dans les media pour aider la presse US face à l'inéluctable dématérialisation des media écrits.

A méditer pour les dirigeants de la presse française aujourd'hui : si le jugement des actionnaires s'avère impitoyable, celui de l'Histoire se révèle indélébile.



* cf hier "Le jour où Sarkozy a acheté la presse" (Frédéric Filloux sur Slate)

20081206

Baggy Truthers

Comme on pouvait s'y attendre, mes récentes révélations exclusives (cf "11 Septembre français : l'incroyable vérité") n'ont pas été du goût des révisionnistes du 9/11 (le seul le vrai).

J'ai déjà eu l'occasion de dénoncer les marchands de haîne qui, tout en exploitant la masse des citoyens s'interrogeant de bonne foi sur l'affaire, font à la fois le jeu des terroristes et celui de l’Administration la plus abjecte de l’Histoire (cf "
Propagande + contre-propagande = tout bénef pour les extrémistes").

Dans cet étrange marigot évoluent des fondamentalistes auto-proclamés détenteurs de La Vérité sur l'affaire... sans doute doivent-ils leur nom de baptême "Truthers" au même gars qui a eu l'idée d'appeler "pro-life" les "anti-IVG". Et comme chez les fondamentalismes religieux, il existe une infinité de Vérités, de chapelles, et de prédicateurs enflammés. La différence c'est que chacun publie son propre Livre Sacré.

A la décharge du 9/11 Truther, le rapport de la 9/11 Commission s'avère une pantalonnade aux yeux de tout le monde à commencer par ses auteurs mais cela, on le savait dès le départ: le Congrès Républicain et la Maison Blanche ont traîné des pieds pendant plus d’un an avant de l’accorder sous conditions et le résultat, totalement édulcoré, a été publié au milieu de l’été 2004 sans égratiner le moins du monde le duo Bush-Cheney à quelques mois des élections.

A sa décharge également : le dossier comprend tous les ingrédients pour échaffauder les théories les plus folles. Les services secrets d'orient et d'occident savaient qu'une attaque allait avoir lieu et en avaient informé l'exécutif US, les néocons attendaient un prétexte pour dégourdir les jambes des GIs, l'opération s'est appuyé sur les soutiens de la nébuleuse al Qaeda dans de nombreux pays, et l'opinion publique a été bombardée par les Armes de Désinformation Massive de Dubya tout au long des dernières années... de quoi pondre un bon petit thriller de derrière les fagots (je ne me gène d'ailleurs pas pour échaffauder mes propres théories du complot quand ça m'amuse - pas lucratives, mais ça défoule).

Ordoncques, nos chers Truthers veulent faire toute la lumière sur le 11 Septembre. Enfin presque toute, puisqu'ils refusent de voir des débris d'avion autour du Pentagone, ou de trouver les liens de causalité entre les crashs et la destruction du WTC, ou encore d'imaginer qu'un paisible barbu soignant sa goutte dans les montagnes Afghanes puisse avoir le moindre lien avec cette tragédie.

Comme le résumait assez pertinement hier Michelle Malkin, "la vérité toute nue ne fera jamais douter un Truther"*.

Les Truthers produisent en revanche tous les jours un volume impressionnant de nouveaux documents, de nouvelles analyses et de nouvelles théories, au point de submerger les faits avérés sous une avalanche d'affirmations que l'on pourrait qualifier de gratuites si elles ne généraient un chiffre d'affaires suffisamment conséquent pour susciter les nouvelles vocations de prophètes en herbe**.


Essayer de discuter avec un Truther, c'est un peu comme subir la visite d'un Témoin de Jéhovah : au bout d'une minute on regrette déjà d'avoir ouvert la porte, le type déroule tout l'argumentaire, a une réponse toute faite à toutes les objections, et ne repartira pas tant qu'il n'aura pas convaincu ou au moins arraché la promesse de lire les tonnes de brochures avec lesquelles il est venu.

Et ça marche : le mouvement convertit de plus en plus de monde, et par l'effet réseau, les "sceptiques" deviennent statistiquement ceux qui persistent à refuser la nouvelle vérité. Plus on en parle, plus ça devient crédible. Vers la fin 2006, plus d'un tiers des Américains croyait le Gouvernement coupable des attentats (cf "Why the 9/11 Conspiracy Theories Won't Go Away" - Time Magazine 20060903). Cette propagande alternative atteignait alors les niveaux de la propagande officielle au moment de la campagne présidentielle de 2004. Par "propagande officielle", j'entends le spin monté par les néocons et théocons (c'est Saddam qui est derrière tout cela), pas les faits avérés (c'est al Qaeda qui a fait le coup).

La grande masse des "croyants" n'a évidemment rien à voir avec la minorité d'extrémistes (de gauche et de droite) qui a mis au point ce mouvement perpétuel que désormais plus rien ne peut arrêter. La fin n'est pas de révéler la vérité mais de tenir au chaud des masses de fidèles très remontés contre l'ordre établi, la démocratie, et la justice, et donc prêts à basculer pour d'autres types de projets.

Dans le meilleur des mondes possibles pour les ultra-conservateurs, le Parti Démocrate, qui était parvenu à se débarrasser des scories du passé et des "ultra-libéraux" plus ou moins nihilistes responsables de ses innombrables défaites électorales, pourrait se retrouver aussi profondément déchiré que le Parti Républicain avec ses encombrants fondamentalistes religieux (cf "
GOP : Time to Split"). Quelque part, dans l'histoire, c'est l'extrème droite US à bout de souffle qui ressusciterait l'extrème gauche US.

Non content de mettre en danger la démocratie, le mouvement affaiblit la foi des Américains en leur système judiciaire. Les pétitions se multiplient, mais les actions en justice n'aboutissent pas et pour cause.

Car les Truthers demandent justice très haut et très fort, mais faut croire qu'ils sont trop sûrs de leur coup pour l'obtenir.

Pourtant, au pays où les avocats sont rois et la Constitution autorise toutes les dérives***, chacun peut librement porter en justice qui il veut**** et/ou défendre les idées qu'il veut.

Le jour où quelqu’un aura réellement les preuves qu'al Qaeda n’a pas commis les attaques du 11 septembre, et qu'il aura réellement l'intention de porter sa Vérite en justice, il y arrivera.

Reste à savoir qui gagnera la course du siècle : les fondamentalistes qui attendent la venue du Messie du WTC, ou ceux qui veulent provoquer le retour du Christ ou du Mahdi***** ?


* "The plain truth will never mollify a Truther. There’s always a convoluted excuse – some inconsequential discrepancy to seize on, some photographic “evidence” to magnify into a blur of meaningless pixels – that will rationalize irrationality." ("Truthers to the left of me, truthers to the right" 20081205).
NB: oui, je sais, je suis abonné aux e-mails de Karl Rove, et je n'hésite pas à naviguer sur des mers et des sites a priori hostiles comme celui de cette très conservatrice partenaire de FOX News... mais ça fait voir du pays et il m'arrive même de ramener des souvenirs de voyage, tenez regardez cette ravissante pub trouvée sur la homepage de Malkin - c'est déjà Noël chez Santa GOP ! =>

** Le modèle économique s'avère donc éminemment plus viable que les théories en question. Celle du "false flag" (une pratique pourtant régulièrement employée par l'Oncle Sam ou le Cousin Langley), prête à sourire pour qui se souvient des efforts inhumains déployés par l'Administration BC pour tenter de lier les attentats du 9/11 avec l'Irak de Saddam, la cible prioritaire des théocons. Les théocons sont fous, mais pas stupides au point de se tromper dans le scénario de leur superproduction.

*** cf "
Blogule rouge au premier amendement - Les sorciers de Salem"

**** cf
récemment et pour mon plus grand plaisir Cheney et Gonzales (pas sur le dossier que j'attendais, mais l’Administration Bush finira bien par repondre devant l’Histoire de ses innombrables exactions)

***** cf "Iran : who wants war and why"

20081008

Second débat : le XXIe siècle l'emporte sur le XXe


Mac est parvenu à ne pas péter les plombs... mais la caméra a fini par le trahir, vert de rage en arrière-plan, à se cramponner au dossier de sa chaise pendant qu'Obama déroulait son propre tapis rouge vers la Maison Blanche (le matériel n'a pas cédé et c'était bien là la seule différence avec Amy Poehler / Hillary Clinton pendant le premier sketch de Tina Fey / Sarah Palin sur SNL).

Peu importe. John McCain n'était pas là ce soir. On a eu droit à une espèce de débat très, très, très mal géré par Tom Brokaw*, mais le héros était Missing In Action. Inaudible, ratatiné dans une moquette aux couleurs d'un parti trop grand pour lui, sonnant creux dans toutes ses attaques comme dans toutes ses envolées supposées lyriques, scotché avec Teddy Roosevelt et Reagan quand son adversaire parlait du XXIe siècle. Ringard, fini, avec un énorme "loser" imprimé sur le front. 

Il n'a même pas osé prononcer une seule fois le mot "maverick", c'est tout dire. "I know how to" ("je sais comment faire"), ça, oui, à maintes reprises... mais sans plus de précisions. Barack Obama s'est permis de concéder ironiquement qu'effectivement, "il ne comprenait pas"... pourquoi Bush et McCain avaient engagé l'invasion de l'Irak au lieu de lutter contre le terrorisme là où il était réellement, qu'effectivement, il était en faveur d'un "gouvernement plus intrusif"... pour s'intéresser de près à ce que les grosses entreprises faisaient des faveurs qu'il leur accordait.

Barack Obama n'a rien apporté de vraiment nouveau depuis le dernier débat, mais il est autrement plus clair sur qui il est, où il veut aller et comment il compte le faire. Surtout, le public américain doit se sentir de plus en plus confortable avec l'idée de l'avoir pour Président. 

Quelques cheveux blancs de plus (merci Hurricane Hillary), un costume mieux taillé (moins de galons sur les épaules, mais quelles épaules !), et un discours sans équivoque sur son rapport aux vrais terroristes ("kill Bin Laden")... Obama en impose, il a les idées claires, il est le Commandant en Chef qu'on a envie d'écouter, le leader auquel on a envie de confier la barre dans la tempête.

Inversement, la "vision du futur" de John McCain ressemble de moins en moins à la Maison Blanche. A la limite, une "october surprise" à la Dick Cheney (genre Ben Laden sort un CD de ses greatest hits) ne suffirait pas à le sortir du trou.

McCain a perdu la bataille sur l'économie. McCain a perdu la bataille sur la santé. McCain a perdu la guerre sur l'Irak et l'Afghanistan***...

McCain a tout simplement perdu la guerre en McCainistan.


* le grand perdant du soir : incapable de respecter les règles du jeu (y compris quand McCain a serré la main d'un membre de l'audience), et ridicule sur le coup du prompteur à la fin du débat.
** merci Sarah d'avoir définitivement grillé cette cartouche contre Biden le 2 octobre
*** Il a limité la casse sur la Géorgie de son ami Sakashvili ; drôle de compensation

20080927

Premier débat Présidentiel - un air de déjà vu

John McCain n'a pas perdu le premier débat présidentiel, et cela peut être considéré comme une victoire compte tenu des circonstances.

Barack Obama a gentillement évité de s'étonner de sa présence alors que le plan de sauvetage de ses amis financiers n'est pas encore signé, ou de lui signaler que, pour changer les mauvaises habitudes de Wall Street, il serait plus urgent de virer ses nombreux conseillers lobbyistes (qu'il a choisi et nommé) que le patron de la SEC (que le Président des Etats Unis n'a pas le pouvoir de virer). Dommage qu'Obama n'ait pas été plus incisif sur l'économie. Il a mis du temps à se mettre en jambe, accusant visiblement le contrecoup de la fatigue (merci Dubya pour les heures de vol inutiles).

John a tiré le "meilleur" ou plutôt le maximum du peu dont il disposait, mais toujours en restant scotché au raz des pâquerettes et dans le registre émotionnel* là où Barack essayait de tirer le débat vers le haut et le registre rationel. A propos de l'Irak, McCain a focalisé son discours sur la "surge strategy", et Obama lui a rappelé que cela relevait du tactique et non du stratégique : la vraie question n'était pas pour ou contre plus de troupes en Irak mais bien plus fondamentalement pour ou contre l'invasion de l'Irak.

Si Obama a été plus présidentiel sur les affaires étrangères, le grand public aura pu se laisser abuser par la roublardise de son adversaire, étalant sa connaissance des théâtres des opérations comme autant de blessures de guerre.

J'ai franchement eu l'impression de revoir les débats Bush-Kerry, le fourbe malin comme un singe gagnant le public sur la forme face à un sage doté d'une véritable vision et de véritables valeurs morales, mais un peu trop professoral, un peu trop respectueux de son adversaire et de l'électeur, et donc forcément un peu trop sur la défensive.

Le candidat Républicain a usé et abusé des grosses ficelles à la Rove / Schmidt, par exemple en retournant de façon mensongère contre leur auteur les attaques portées sur lui de façon légitime : le "McCain ne comprend pas" / "he just doesn't get it"
asséné par le Sénateur de l'Illinois à la Convention Démocrate revenant plusieurs fois dans sa bouche comme "Obama ne comprend pas".

J'ai bien peur que ce soit l'électeur américain qui ne comprenne pas : il risque de se faire avoir une fois de plus, mais
cette fois-ci, il n'y aura plus de séance de rattrapage.

* avec le vocabulaire typiquement bushien dont raffolent les fondamentalistes ("evil", "greed", "Holocaust"...)

20080509

Propagande d'Etat - le Pentagone exposé

Maintenant que les Primaires US semblent sur le point de se boucler*, on peut retourner au devoir d'inventaire des années Bush vis à vis de l'Histoire.

Si sur l'échelle de Richter de l'infâmie, la propagande d'Etat (maintes fois dénoncée ici comme des Armes de Désinformation Massive) n'atteint pas les sommets d'Abu Ghraïb, elle reflète parfaitement la conception de la démocratie du ticket Bush-Cheney.

Devant l'insistance du New York Times et sous la surveillance du toujours vigilant Center for Media and Democracy, le Pentagone a été poussé à publier des documents relatifs à son programme d'analystes militaires.**

Dans la masse de ces "spécialistes" destinés dès le début 2002 à "vendre" l'idée d'une guerre en Irak aux media, aux décideurs et au-delà à l'opinion publique US, on notera la présence d'un conseiller de Hillary.***

Ce pays a effectivement besoin de changement...

* après l'humiliation d'avant hier (cf "
Obama - Pelosi vs Operation Chaos"), laissons HRC l'emporter en WV et au KY avant de jeter formellement l'éponge après le 20 mai - le 3/4 juin au plus tard
**
http://www.dod.mil/pubs/foi/milanalysts - sur le programme en question, excellente récap du CMD sur http://www.sourcewatch.org/index.php?title=Pentagon_military_analyst_program. Pour rappel, le CMD nous avait déjà livré un excellent brûlot sur le sujet (cf "White blogule to The Best War Ever - Lies, damned lies, and the mess in Iraq" - 20060915)
*** un lecteur du PR Watch a levé le lièvre
http://www.prwatch.org/node/7299#comment-3005

20080301

3:10 pour Yuma et New York

Dans la guerre des Sénateurs, le Kid de l'Illinois vient de renvoyer le Old Timer de l'Arizona et la Calamity Jane de New York dans les cordes.

Mis en doute sur sa capacité à gérer les urgences du "téléphone rouge", Barack Obama s'avère un répondeur hors pair. On savait déjà que sa voix portait fort, il prouve maintenant que ses oreilles décollées servent à quelque chose - à capter la moindre faille de ses adversaires aujourd'hui, à être vraiment à l'écoute de ses concitoyens demain (et pas au sens Echelon du terme, comme le Président actuel).

Dans la dernière ligne droite avant les primaires décisives au Texas et dans l'Ohio, l'équipe de Hillary a diffusé un spot pour le moins anxiogène et digne de Terminator : au milieu de la nuit, un téléphone sonne avec insistance. Il est trois heures du matin et les enfants dorment, sans savoir la terrible menace qui pèse sur leur existence même. "Votre vote décidera de qui répondra à ce coup de fil". Sous entendu : c'est le téléphone rouge, qui symbolise la négociation avec les plus grands Chefs d'Etat et au-delà la décision de l'usage de l'arme nucléaire, vous votez pour le Commandant en Chef, celui qui doit décider seul à tout moment de la journée et de la nuit, vous devez voter pour quelqu'un d'expérience comme le Sénateur Clinton.

En réponse, Obama a décroché... un uppercut de toute beauté : "en fait, on a déjà eu un moment "téléphone rouge" : c'était la décision d'envahir l'Irak. Le Sénateur Clinton a donné la mauvaise réponse. George Bush a donné la mauvaise réponse. John McCain a donné la mauvaise réponse".

Boum, boum, boum - K.O., la concurrence... Les puristes apprécieront le titre accordé à la seule Hillary et l'ordre d'apparition à l'écran : Clinton veut la première place ? La voilà, qu'elle assume... on voit le résultat de façon encore plus éclatante.

Cité en troisième, John McCain avait déjà eu droit à un mauvais moment sur le ring. Rebondissant sur une remarque d'Obama, qui n'écartait pas de nouvelles opérations en Irak si al Qaeda revenait après le retraît des troupes américaines, le Sénateur de l'Arizona avait claironné : "j'ai des nouvelles : al Qaeda est en Irak (...), et ça s'appelle 'al Qaeda en Irak'."

La réplique du Sénateur de l'Illinois : "j'ai des nouvelles pour John McCain, c'est qu'il n'y avait aucune trace d'al Qaeda en Irak jusqu'à ce que George Bush et John McCain decident de l'envahir."

Ouille.

Cela fait penser à un certain Cassius Clay. Au-delà de la grande gueule et du jeu de jambes, le monde a compris qu'il avait affaire à un sacré puncheur.

Et à la différence de Mohammed Ali, cet homme n'aura probablement pas besoin de se convertir à l'Islam ni de changer de nom pour parler de paix.

20071117

Blair et Sarkozy - reformes et indulgences

A mes yeux, le personnage de Blair se cerne réellement à travers deux actes fondateurs, deux actes d'allégeance décisifs. Je ne parle pas du plus célèbre (envers Bush dans le cadre de sa croisade suicidaire en Irak), mais de deux autres, qui permettent de mieux le saisir de part et d'autre de ses mandats de Premier Ministre :

- le premier acte d'allégeance, avant de prendre le pouvoir et pour le prendre : se compromettre avec Murdoch

- le second acte d'allégeance, juste après avoir rendu le pouvoir : se convertir au Catholicisme Romain version Benoît XVI*

A juste titre, Blair bénéficie d'une réputation de réformateur et Murdoch de conservateur, mais ce que je retiens de Blair, c'est le décalage entre son très pragmatique esprit de réforme et son très utopique mysticisme... et Murdoch n'est pas omnubilé que par l'argent - ce Citizen Kane a le talent méconnu de soutenir des candidats "habités" ; des theocons aussi réputés que Pat Robertson ou George W. Bush. Des illuminés très dangereux, mais des leaders inspirés pour le Pape le plus controversé depuis la Seconde Guerre Mondiale...

Raison de plus pour surveiller de près Nicolas Sarkozy, ce grand admirateur de Tony Blair le réformateur, ce grand ami de Bush le manipulateur, ce grand soutien de Ratzinger le contempteur de la Loi de 1905.

* cf "Tony Blair - La Cherry sur le catho" (20070626)

20071031

Scoop : une execution, ça fait mal

Contre l'avis de ses membres les plus conservateurs (Samuel A. Alito Jr. et Antonin Scalia), la Cour Suprême a décidé de suspendre l'exécution d'un condamné à mort au Mississipi en attendant de statuer sur un autre cas au Kentucky*. Pas sur le fond de la culpabilité du condamné, mais sur la forme de l'exécution : le cocktail chimique provoquant la mort par injection provoquerait des douleurs assimilables à une punition "cruelle et inhabituelle" et violerait ainsi le 8e amendement de la Constitution**.

Si je me réjouis naturellement de ce mini moratoire sur la peine de mort, il me semblerait tout aussi utile de se pencher sur d'autres cas de "cruel and unusual punishments" pratiquées par les Etats-Unis, en particulier dans le cadre de la prétendue lutte contre le terrorisme.

Le sulfureux Alberto Gonzales a décidément quitté à temps l'Administration Bush : si on commence à prendre des pincettes pour des criminels jugés en plus ou moins bonne et dûe forme par la justice américaine, que penser des anonymes enlevés illégalement, privés de tout droit et torturés aux quatre coins du monde avec la bénédiction des membres les plus éminents du gouvernement à commencer par un Commandeur en Chef anciennement Gouverneur du Texas et détenteur à ce titre des records d'exécutions capitales, avec le soutien sans faille de son conseiller de l'époque, un certain Alberto Gonzales ?

Envoyer des boys se faire déchiqueter en Irak au nom de la liberté et de la démocratie mais avec l'intention de renforcer la haîne, le terrorisme et le fondamentalisme, cela n'aurait rien de cruel et d'inhabituel ?

Exécuter l'esprit critique d'un peuple tout entier en lui diffusant Fox News ou Rush Limbaugh à longueur de journée, cela n'aurait rien de cruel et d'inhabituel ?

En attendant, la chaise électrique n'aurait pour sa part rien de cruel et d'inhabituel... il est vrai qu'à l'ère du S.U.V. roi, une petite pointe de consommation d'électricité ne change pas vraiment la donne.

* Baze vs. Rees, et non Raze vs. Bees. La piqûre fatale attendra donc (ô taon suspends ton vol).

** "Excessive bail shall not be required, nor excessive fines imposed, nor cruel and unusual punishments inflicted"

20070928

Iran : qui veut la guerre et pourquoi

D'éminents leaders de la communauté internationale veulent voir l'Iran entrer en guerre avec Israël à n'importe quel prix et sous n'importe quel motif, mais pas n'importe quand : alors que cette guerre présente tous les risques et que rien ne justifie l'urgence et la précipitation, ils mettent tout en oeuvre pour qu'elle éclate avant la fin du second (et théoriquement dernier) mandat de George W. Bush. Après avoir longtemps rêvé de la déclencher avant la fin de l'année, ils semblent aujourd'hui résignés à attendre le printemps prochain.

Ne cherchez pas d'explication rationnelle à cette guerre, il n'y en a pas.

Comme pour l'Irak, la question des Armes de Destruction Massive n'est qu'un prétexte et ne présente aucune importance dans la motivation. Comme pour l'Irak, il ne s'agit pas non plus d'un projet néoconservateur de promotion de la démocratie par le renversement d'un dangereux dictateur. Comme pour l'Irak, l'argent et le pétrole ne constituent même pas le coeur du projet.

Sans surprise, on observe les mêmes phénomènes à l'approche du conflit : une opinion publique américaine manipulée par des Armes de Désinformation Massive présentant le pays comme un Empire du Mal gouverné par un "Nouvel Hitler", Dick Cheney travaillant sur des scénarios de type "false flag" pour "provoquer une provocation" et justifier le déclenchement des combats, des faucons fabricant des "preuves" irréfutables (mais réfutées par la communauté des renseignements) de trafics illégaux de matières radioactives via des pays au ban des nations (1), un danger d'holocauste nucléaire "clair et immédiat" selon les spin doctors, incertain et à horizon cinq à huit ans au plus tôt selon l'organisme d'inspection international... et naturellement les mêmes avertissements des experts en géopolitique : attention à cette guerre, elle présente tous les risques, il serait suicidaire d'agir dans la précipitation, et il est contre-productif de jeter de l'huile sur le feu - une telle guerre constituerait une erreur stratégique majeure, une tragédie pour l'Iran et son peuple comme pour l'avenir de la démocratie dans la région, un désastre pour la lutte contre le terrorisme international, et au contraire un coup de pouce décisif pour les fondamentalistes de tous poils et pour les ennemis de la démocratie partout dans le monde.

Comme pour l'Irak, la catastrophe annoncée aura lieu parce qu'il ne s'agira pas d'une erreur stratégique mais bien d'un choix délibéré, en connaissance de cause, par des fondamentalistes en faveur du fondamentalisme, par des fascistes en faveur du fascisme, par des promoteurs de la haîne et du climat de terreur en faveur de la haîne et du climat de terreur.

Comme pour l'Irak, la guerre de l'Iran est une guerre de religion. Pas un choc de civilisation entre Orient et Occident mais une guerre menée par les fondamentalistes d'orient contre les modérés d'orient et par les fondamentalistes d'occident contre les modérés d'occident. Ceux qui souhaitent le plus ardemment le conflit sont bien des fondamentalistes, et parmi les plus illuminés : des Islamistes persuadés que le conflit va provoquer le retour du Mahdi, des fondamentalistes Chrétiens convaincus qu'il entraînera la seconde venue du Christ. Leurs prophécies délirantes se rejoignent dans un scénario apocalyptique où le conflit final entre Israël et l'Iran débouche sur le Jugement Dernier et le règne ultime de Dieu. Pas le Dieu d'amour et de respect défendu par les grandes religions monothéistes, mais une caricature conçue par les esprits dérangés d'une minorité de fanatiques traditionnellement cantonnée dans l'underground religieux et depuis le 11 septembre 2001 plus présente que jamais dans les médias et les plus hautes sphères du pouvoir en Iran comme aux Etats-Unis et en Israël (2).

A la différence de l'Irak, cette farce tragique ne débouchera pas "que" sur quelques centaines de milliers de morts inutiles : un conflit entre Iran et Israël ne pourrait qu'entraîner des centaines de millions de victimes.

Confortablement vautrés dans leur canapé, John et Jane Smith observent sur leur petit écran des fous furieux jouer le rôle de leaders responsables agissant au service des peuples qui les ont porté au pouvoir : Ahmadinejad et Bush font la même prière et appellent de leurs voeux le même bain de sang pour des raisons similaires.

John et Jane Smith se plaignent de la façon dont Bush gère la guerre en Irak mais n'hésiteront pas à le suivre dans une nouvelle croisade mille fois plus suicidaire et meurtrière : leur révérend leur a dressé un portraît saisissant du grand satan perse dans un prêche très mobilisateur.

John et Jane Smith, horrifiés devant le spectacle d'un Président ayant une affaire avec une interne à la Maison Blanche, ne bronchent pas quand leur Président insulte régulièrement toutes les valeurs qui ont fait des Etats-Unis une démocratie modèle dans le passé. Il ne leur viendrait pas à l'esprit d'exiger une procédure de double impeachment contre le Président et le Vice Président de la propagande éhontée, des témoignages mensongers, des preuves fabriquées, des enlèvements illégaux, de la suppression de droits et du déni permanent de justice, du refus des conventions internationales et même de la torture officialisée.

John et Jane Smith ont le sort du monde entre leurs mains... mais ils ne les occupent qu'avec leur télécommande et leur bol de pop corn en attendant avec impatience les premières images du prochain feu d'artifice.

(1) un cas de transfert de technologie nucléraire volontaire à l'Iran a toutefois été prouvé, et le pays paria n'est autre que... les Etats-Unis. Dans une prétendue opération de désinformation, de faux secrets scientifiques ont été communiqués à des chercheurs Iraniens qui loin d'être entraînés sur de fausses pistes, ont au contraire gagné du temps.




(2) cf "En finir avec le fondamentalisme" (20070627)

20070902

Il y a six ans, une première tour s'effondre

Ahmed Chah Massoud est tombé le 9 septembre 2001. Une première victime vite oubliée sous le choc des attaques portées deux jours plus tard au coeur de l'hyperpuissance américaine. Avec Massoud disparait l'une des plus belles promesses de paix pour l'avenir d'un pays décidément peu épargné par la folie des hommes... et déjà privé de son passé par les mêmes méthodes expéditives (dynamitage des Bouddahs de Bamyan).

Désormais, le seul moyen de déloger les Talibans d'Afghanistan sera d'avoir recours à une puissance étrangère. Oussama ben Laden choisit ses ennemis et à un Musulman modéré et respecté de tous non seulement pour son courage et son humanité, mais aussi pour l'authenticité de sa foi et de l'amour de son pays, il préfère une armée occidentale plus en phase avec l'image qu'il souhaite donner à sa croisade... avec si possible à sa tête un digne héritier des croisés médiévaux les plus fanatiques.

Le 11 septembre 2001, ben Laden lance par voie des airs une invitation au fondamentaliste chrétien récemment porté à la tête des Etats-Unis. George W. Bush répondra au-delà de ses espérances en reprenant le registre de vocabulaire des croisades (1), et en proposant d'étendre leur terrain de jeu commun à de nouveaux horizons : non seulement j'accepte le rôle du Grand Satan, mais en plus je vous aide à faire basculer le monde musulman de votre côté. Et pour optimiser les dégats, je détruis tout espoir de résolution du conflit Israëlo-Palestinien et j'ouvre un nouveau front au coeur du Moyen-Orient ; au meilleur endroit pour attiser les haînes entre Sunnites et Chiites. En échange, vous m'aiderez à faire basculer mon pays sous mon autorité et à terme vers une théocratie plus garante de la pérennité de nos idéologies respectives, vous m'aiderez à faire rayonner ces idées dans un occident qui a depuis trop longtemps oublié les vertus de l'obscurantisme.

Bush ne reculera devant rien pour parvenir à ses fins en Irak : Armes de Désinformation Massive, fabrication de fausses preuves, élimination politique de témoins génants ou à charge (Wilson)... Encore aujourd'hui, une part importante de la population américaine demeure persuadée que Saddam Hussein était impliqué dans les attentats du 11 septembre.

Certes, Dubya a dû se résoudre à donner le change à la communauté internationale en s'occupant en priorité du cas Afghan... mais son aventure en Irak syphonera bien vite la plupart des ressources initialement prévues pour le sauvetage du pays martyr, et depuis le début des hostilités jusqu'à aujourd'hui, son administration n'aura de cesse de torpiller le travail de fond sur le terrain, quitte à saboter le travail de conquête des coeurs par ses "alliés" britanniques en multipliant les bombardements abusifs (2).

"Mission accomplie" pour le président préféré des fondamentalistes US (3) : les Talibans regagnent le terrain perdu en Afghanistan comme au Pakistan, la culture de pavot atteint des sommets records, Karzaï peine à contrôler une zône de la taille d'un timbre poste... et la collection automne-hiver redonne tout son éclat à la burqa bleu ciel.

Profitant de l'apathie de ses concitoyens et des derniers mois qui lui restent à la tête d'un pays supposé démocratie modèle (4), Bush s'apprête à réaliser l'oeuvre de sa vie : le déclenchement d'une guerre embrasant l'ensemble du Moyen-Orient autour de l'Iran et d'Israël et destinée, à en croire les fondamentalistes les plus fanatiques au sein des trois principales religions monothéistes, provoquer le retour du Christ et du Mahdi.

On pourrait en rire. Comme de ces aimables farfelus oeuvrant à la diffusion en Europe des théories néo-créationnistes de l'Intelligent Design. Comme de l'absurdité et de la confondante bêtise des thèses défendues par des intégristes de tous poils.

Mais c'est de survie qu'il est question. De la démocratie et de ses défenseurs. Nous n'avons pas sauvé Massoud au coeur des montagnes afghanes, serons-nous au moins capables d'aider les Mohamed Sifaoui qui risquent leur vie au quotidien au coeur de nos villes (5) ? Au lieu de faire le jeu des fondamentalistes en bâtissant des forteresses et autres murs de démarcation, saurons-nous repenser notre village global pour supprimer les injustices qui font leur lit ?

Les années qui viennent seront décisives. Soit nous parvenons à infléchir le cours imposé par les adversaires de la démocratie en redonnant la voix et le pouvoir aux modérés, soit nous acceptons pour les décennies qui viennent le retour à un ordre médiéval.



(1) "We will rid the world of the evil-doers (...) This crusade, this war on terrorism is going to take a while" - cf conférence du 16 septembre 2001 : www.whitehouse.gov/news/releases/2001/09/20010916-2.html
(2) "British Criticize Air Attacks in Afghan Region" : http://www.nytimes.com/2007/08/09/world/asia/09casualties.html
(3) cf épisodes précédents - "En finir avec le fondamentalisme" et "Universal Declaration of Independence From Fundamentalism"
(4) ... mais pratiquant l'enlèvement illégal de citoyens non-américains sur un sol étranger (ex. dernièrement des Iraniens en Irak ; typiquement le genre d'initiatives de paix dont la région a besoin)
(5) "Ces Musulmans qui disent non à l'Islamisme" mardi dernier sur Arte

20070718

Retour a Ground Zero

"Ben Laden déterminé à frapper les US".

Pour passer du mémo interne à la conférence de presse du Department of Homeland Security, il aura fallu attendre six ans, laisser des milliers de civils américains périr le 9 septembre 2001, et faire mourir des milliers de militaires américains et des centaines de milliers de civils irakiens dans une guerre hors sujet...

Comme prévu dès le départ, cette guerre contre le terrorisme est un échec total : l'Administration Bush a délibérément aidé les islamistes à recruter des millions de nouveaux sympathisans et des milliers de nouveaux terroristes. Elle leur a même fourni un nouveau terrain d'entraînement grandeur nature : que les troupes US quittent l'Irak ou non, ces brillants élèves se feront un plaisir de mettre en oeuvre ces leçons culturelles sur l'Irak au profit glorieuse nation Amerikastan (et pendant qu'on y est de toutes les nations). Cela sera peut-être moins spectaculaire que l'attaque aérienne de 9/11 mais beaucoup plus efficace pour une vraie terreur au quotidien.

Comme prévu dès le départ, au lieu de mener la guerre juste aux sources du terrorisme (pauvreté, injustices...), l'Administration Bush a délibérément alimenté la haîne, renforcé les injustices, et anéanti tout espoir de paix au Moyen-Orient, en particulier entre Israël, la Palestine et leurs voisins.

L'imposteur en charge de cette prétendue guerre au terrorisme propose maintenant de parler de la paix, avec le discours de paix qui le caractérise depuis le début : êtes vous avec ou contre nous ? êtes vous bon ou diabolique ? allez-vous fuir comme des lâches ou nous aider à déloger du pouvoir ce Saddam ou ce Hamas que nous avons tout fait pour mettre au pouvoir ?

20070607

Heiligendammned ! Blogule rouge au sommet Vladubya 2007

Vladimir Poutine et George W. Bush sont de grands démocrates.
Vlad fera élire l'année prochaine une marionette destinée à modifier la Constitution et tenir Sa place au chaud jusqu'à Son retour triomphal. Pharaon pourra alors renommer les planètes à Sa Gloire, ressusciter Gandhi pour avoir enfin quelqu'un de valable avec lequel discuter, et à l'occasion jouer avec Son kit de parfait petit chimiste (une goutte de Poutinium 210 sur une larme de journaliste ça donne quoi ?).
Dubya a obtenu les fonds nécessaires à ses emplettes en Irak. Gonflé à bloc, il envisage désormais de répandre un peu de démocratie en Iran (bombes à fragmentation, torture, propagande..., il a comme d'habitude le choix des armes interdites). Inch' Allah, les Perses n'auront plus à attendre le prochain tremblement de terre pour voir Bam et leurs autres trésors nationaux réduits en poussière. Les fondamentalistes sont grands et Bush est leur prophète.

Vladimir Poutine et George W. Bush sont de grands défenseurs de l'environnement.
Avec eux, défense de toucher aux sujets périphériques initialement prévus au programme de ce 33e G8 (lutte contre le réchauffement climatique, les abus des hedge funds...). Ces Lider Minimo ont décidé de changer l'agenda en dernière minute en ressortant des cartons les menaces de guerre nucléaire. Rien de tel qu'un bon vieux ennemi historique (Nazi, Soviet) pour reléguer au second plan les questions qui fâchent.
Les deux superpuissances du XXe siècle agissent comme si rien ne s'était passé depuis vingt ans. Le problème c'est qu'ils ne dictent plus l'agenda de ce monde ; ils se contentent de régner en dictateurs sur leur petit monde en faisant fi du reste.

20070315

Kurdistan, l'autre Irak - blogule rouge aux theocons US

"Kurdistan - The Other Iraq". Ce slogan relevé par le PRWatch sonne certainement mieux que "The Other Other Vietnam", mais je me demande si cela ne présage pas d'une désastreuse répétition des erreurs commises sur l'ensemble du pays. Erreurs qui, pour rappel, n'en étaient pas mais constituaient des choix délibérés.

A travers la Kurdistan Development Corporation, le gouvernement régional du Kurdistan irakien vient d'ouvrir un bureau de représentation à Washington avec à sa tête Qubad al-Talabani, le fils du président Jalal Talabani. Si officiellement, il s'agit de promouvoir les investissements et le tourisme dans la région, l'autonomie voire l'indépendance du Kurdistan figurent nécessairement au programme.
J'éprouve beaucoup de sympathie pour les Kurdes et je leur souhaite l'avenir paisible auquel ils aspirent depuis si longtemps, mais j'émets quelques doutes sur le type de soutien recherché à DC.

On se souvient de l'intense lobbying pro-Irakien mené entre les deux guerres, et surtout du choix délibéré par les theocons US des factions les mieux armées pour causer le maximum de dégats. La partition de l'Irak et le renforcement des fondamentalistes dans la région (et en particulier en Iran et en Israel) était non seulement prévus mais souhaités.

Si j'étais un fondamentaliste US, je ne laisserais certainement pas émerger un Kurdistan démocratique et pacifique au beau milieu de mon terrain de jeu. Au contraire, j'en profiterais pour créer un nouveau pôle d'instabilité dans la région irakienne la plus épargnée par le chaos ambiant. Surtout, j'en profiterai pour exacerber les nationalistes et les fondamentalistes turcs puisque, et nous le constatons chaque jour, la radicalisation de la Turquie constitue le meilleur vecteur de la renaissance du fondamentalisme chrétien en Europe.

Comme pour l'invasion de l'Irak, l'enjeu dépasse largement les champs pétrolifères de Kirkuk : l'objectif est ni plus ni moins de se débarasser de la laïcité en Turquie.

20070101

Blogule blanc a 2007 - bonne annee a vous tous

Bonne année à vous tous.

Vous ? Vous êtes plus de 100.000 à vous oxygéner les blogules depuis 2003.
Vous venez de Séoul, New York et Paris. Paris, France, mais aussi Paris, Texas et Paris, Tennessee. Vous venez également de Tanzanie et d'Azerbaïdjan, des Iles Cayman et de Guinée Equatoriale. Vous venez d'Iran, de Cuba et d'Irak.

En fait, vous venez de plus de 150 pays, et certains d'entre vous vont même jusqu'à représenter leur pays...

  • Ces misérables pages ont ainsi été admirées depuis quelques bureaux gouvernementaux de France (Premier Ministre, Ministères de la Défense, de l’Intérieur, de l’Agriculture, des Finances, de la Culture, de l’Education, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Secrétariat Général des Armées, Mission Interministerielle de Lutte Contre les Drogues et la Toxicomanie (!)...),
  • des Etats-Unis (au niveau fédéral - Secretary Of Defense, US Department Of Defense, US Department Of Transport, US Departement Of State, US Department of Veterans Affairs, US Centcom, USASOC / United States Army Special Operations Command , The National Ground Intelligence Center, Project and Contracting Office for Iraq, NASA, US House of Representatives, US Senate ... - comme au niveau des Etats - States of Indiana, Louisiana, Maryland, Mississipi, New Jersey, Ohio, Pennsylvania, Tennessee, Texas, Wisconsin...),
  • et de quelques autres pays, aussi : Abu Dhabi Investment Authority (UAE), Autorités Fédérales de la Confédération Helvétique (CH), Bundesregierung (DEU), Ministères des Finances, de la Santé...(BRA), Ministère de l'Industrie (CUB), Etat du Grand Duché du Luxembourg (LUX), Government of Malaysia (MLY), South African Government (RSA), UK Government, Ministry Of Defence... (UK), Ministerio de Defensa de Espana (ESP), Ministère des Finances et des Investissements Extérieurs (MAR), Ministère de l’Intérieur (BEL), Ministerie van defensie, Ministerie van Verkeer en Waterstaat (NED), Ministerul Economiei si Comertului (ROM), Ministry of Communications (KUW), (UK), Ministry Of Education (THA), Ministry Of Education (TWN), Ministry Of Education (SIN), Ministère de la Santé et des Services Sociaux, de l'Agriculture... (CAN), (USA), Senado (CHL), Ministerio da Saude (POR), Secrétariat d'Etat à la Recherche Scientifique et Technologique (TUN), Gouvernement du Brunei (BRU)...

... voire plusieurs pays à la fois...

  • Communauté Européenne (LUX), Union Européeenne (BEL), EUROCONTROL - European Organisation for the Safety of Air Navigation (BEL), EASA - European Aviation Safety Agency (DEU), ESA - European Space Agency (ESP et FRA), UNESCO (FRA), UNESCO-IHE Institute for Water Education (NED), INTAS (BEL), Institut d’Etudes de Securite de l’Union europeenne (FRA), OTAN / NATO (BEL), The North Atlantic Treaty Organization Consultation, Command and Control Agency (NED), OCDE (FRA), UNEP – United Nations Environment Program (KEN), UNEP – Energy Branch (FRA), UNLB - United Nations Logistics Base (ITA), UNMIK Kosova - United Nations Interim Administration Mission in Kosovo (KOS), WHO / OMS (CH), The World Bank Group (USA, DC), The United Nations Volunteers (DEU), The United Nations Organization (USA, NY)...

Ce media indépendant a enfin le plaisir d'accueillir quelques media plus ou moins indépendants sur ses lignes :

  • de France : AFP, Bayard Presse, Canal France International, Canal Plus, Editions Philippe Amaury SA, Editions Atlas, Editions Heimdal, Editis, L’Est Républicain, Eurosport, France 2, France Citevision, France Televisions, Groupe Contact, Groupe Express Expansion, Groupe Les Echos, Groupe Tests, Hachette Livre, Hachette Filipacchi Presse, International Herald Tribune (FRA), Mediamétrie, Milan Presse, Le Monde, Motor Presse France, Pearson Education France, Prisma Presse, Le Progrès, La Provence, Radio Campus, Radio France, Le Republicain Lorrain, La République du Centre, RTL France, Societe du Journal de l’Union, Sports Media et Stratégie, TF1, TPS, TV3V - Television des 3 Vallees, TV Rennes, 20 Minutes France, La Voix du Lyon ...
  • des USA : American Media Inc (FL), CBS Broadcasting (NY), CMP Media (TX), Deseret News (UT), Discovery (MD), Disney (CA), Elsevier Science Inc (NY), Educational and Professional Publishing Group of The McGraw-Hill Companies, Inc (IA), Forum Communications Company (ND), Fox Inc (NY), Fox Sports Interactive Media Inc (NE), HBO - Home Box Office, Inc (NY), MediaNews Group (CO), MSNtv (WA), The New York Times (NY), Nauticom Sports Network (PA), New Press Gazette Corp (MO), Perseus Books LLC (CO), The Providence Journal (RI), Saint Petersburg Times (FL), Sony Pictures Entertainment (CA), Star Tribune (MN), Time Inc (NY), Tower Productions Inc (IL), Turner Broadcasting System (GA), Viacom (NY), Warner Brothers Entertainment (CA), The Washington Times Corp (DC), WDAY TV (ND)...
  • mais aussi : Afrique du Sud (South African Broadcasting Corporation...), Algérie (TeleDiffusion d'Algérie...), Allemagne (RTL Plus Deutschland Fernsehen, Westdeutscher Rundfunk Köln...), Bangladesh (Prothom Alo...), Brunei (Radio Television Brunei...), Corée du Sud (Chosun Ilbo, dong A , Hanvit Broadcasting, SBS, Sudokwon Ilbo…), Canada (The Columbian, Corus Entertainment Inc...), Danemark (Aktieselskabet Dagbladet Politiken, Danmarks Radio, Ritzaus Bureau...), Espagne (Retevision...), Finlande (Helsinki Television Oy…), Hongrie (Sanoma Budapest Publishing Ltd...), Italie (Infostrada Sports, RAI...), Japon (Asahi Shimbun, Nippon Television Network Company, Sankei Shimbun, Nikkan Gendai...), Lituanie (UAB Balticum TV, Baltkom TV, Lietuvos Radijo ir Televizijos Centras...), Malte (Medialink Communications…), Norvège (Bohusläningens AB, Shibsted...), Pays Bas (Prosper Business Media BV, Security Press BV...), Royaume Uni (BBC, British Sky Broadcasting Group Plc, Discovery Europe, Elsevier Science Ltd, The PA Group, Independent News Media UK, LexisNexis, Pearson Plc, The Unique Broadcasting Company, Haymarket Publishing Group, VidZone TV...), Russie (Channel One Russia…), Suisse (Edipresse, Neue Zürcher Zeitung, Television Suisse Romande...), Thaïlande (Siam Sport...), Turquie (Kanal D...), Ukraine (Express Radio Network...)...

20061112

Blogule blanc aux Dems - la seule sortie possible de l'Irak

Sitôt Rumsfeld débarqué, Dubya a refilé la patate chaude irakienne aux Démocrates. Ceux-ci ont valeur à se dégriser vite fait de leur nette victoire aux élections de mi-mandat pour faire le ménage.

J'ai suggéré trois temps :

- une formulation claire d'excuses à l'attention de la communauté internationale et surtout du peuple irakien : l'Amérique a échoué parce qu'elle a renié sa propre identité, elle doit maintenant regagner le respect en redevenant respectueuse de ses propres valeurs. Les forces présentes en Irak ne doivent donc plus être considérées comme des forces d'occupation et d'invasion. Un mandat dans ce sens pourrait être à titre temporaire émis par le Congrès avec un appel du pied vers l'ONU - à défaut de renforts, une mini bénédiction permettrait de sauver la face et la vie des soldats sur place.

- ce délai sera mis à profit pour remettre à plat la stratégie, en commençant par la vision stratégique et la compréhension du contexte, de l'environnement, des dynamiques d'acteurs. Je vois bien un commando de congressmen faire la tournée des popotes (en excluant aucune partie ouverte au dialogue, y compris en Iran)*. Qui veut quoi, quels sont les éventuels terrains d'entente, où se situent précisément les différents, quels sont les scénarios... tout ceci entend un premier retrait d'Irak : le retrait de la méthode et de la doctrine Bush (vous êtes soit avec soit contre nous, je refuse de discuter avec l'"ennemi" que je cherche à détruire). Face à de nouveaux visages, même certaines têtes bien connues de Washington pourraient se dévoiler sous un autre jour. Cette démarche n'abaisse pas l'Amérique et lui permet au contraire de confirmer sa neutralité tout en mettant une pression amicale sur ses partenaires : les USA n'endossant plus le costume du bouc émissaire, les fronts vont pouvoir bouger et les véritables fauteurs de trouble seront contraints de jouer à découvert.

- cette démarche participative facilitera le 3e temps, celui de la mise en oeuvre d'une stratégie de sortie en Irak. Le peuple Américain doit cependant comprendre une chose : il lui sera impossible de quitter le pays avant d'avoir réparé les dégâts causés. La charge peut lui sembler immense mais il ne pourra pas dire qu'il n'ait pas été prévenu** des conséquences de cette guerre.

* James Baker n'avait aucun mandat populaire
** cf épisodes précédents (
2003, 2004, 2005...)

20061019

Blogule rouge au President qui "sauve des vies"

George W. Bush a fièrement signé le certificat de décès de l'Habeas Corpus sur un bureau décoré d'un splendide panneau "Protect Amerika" que n'aurait pas renié Joseph Goebbels. Dubya a même osé déclarer qu'il s'agissait d'"une rare occasion où un président peut signer une loi dont il sait qu'elle sauvera des vies américaines".
Va dire ça aux familles des 2.783 soldats américains "sauvés" d'une vie en Irak*. Je ne mentionne pas les victimes non décédées (entre 30 et 50.000 blessés graves) ni bien sûr les 43.937 à 48.783 civils irakiens tués à cause de l'invasion ordonnée par ce président compatissant**.
Le fait est que Mr Bush n'a jamais eu l'occasion de sauver des vies américaines. Au-delà de la sienne, comme il le fit brillamment pendant la
guerre du Vietnam.
Non seulement les vies américaines ne sont pas sauvées, l'âme de ce pays est répétitivement et délibérément torturée et violée par ce sulfureux gouvernement.
En ce qui me concerne, je ne sais pas trop si je dois revenir aux
Etats-Unis. J'aime ce pays mais je ne me sens pas très à l'aise quand je dois signer avant de débarquer un papier me faisant renoncer à mes droits. Je ne me sens pas trop en sécurité sous un régime fasciste où n'importe qui peut désormais être enlevé, n'importe où et n'importe quand, déporté, privé de tout droit et de toute justice, torturé et même, comble de l'ignominie, "supersized" puisque dans ces pays, même les résidents de Guantanamo deviennent obèses en raison de la malbouffe et du manque d'exercice.


* Iraq Coalition Casualty Count -
Icasualties.org.
**
IraqBodyCount.net. Le Président Bush a déclaré The Lancet "non crédible" pour avoir estimé à 650.000 le nombre total de morts parmi les Irakiens, mais ce journal était déjà "non crédible" pour promouvoir la science au détriment du créationisme, de l'intelligent design et d'autres théories révisionistes.

20060915

Blogule rouge a Benoit XVI - I smelled a Ratz

J'avais hélas raison de me méfier de la nomination du Cardinal Ratzinger à la tête du Vatican* : sa citation hier à Ratisbonne de la Controverse de Manuel II Paléologue (relative à la violence dans l'Islam) n'a absolument rien de fortuit et s'inscrit d'ailleurs dans le cadre du discours raisonné d'un théologien auprès d'érudits. Faire écho à une vision médiévale et réductrice de l'Islam à ce moment de l'Histoire, quelques jours à peine après avoir réhabilité des traditionalistes et à quelques semaines d'un déplacement en Turquie relève de la pure provocation. Inutile de préciser qu'à l'heure de lancer ses attaques sur la France le GSPC boit du petit lait.
Pour ceux qui en doutaient, l'Eglise a malheureusement fait le choix de la surenchère au moment où il était crucial (sans jeu de mot) de se démarquer du fondamentalisme. Au lieu de tendre la main aux modérés de toutes confessions, Benito XVI tend le bras vers les radicaux et attire délibérément sur l'Eglise les foudres des Islamistes.

Car comme pour Bush avec l'Irak, il ne s'agit pas une erreur stratégique mais bien d'un choix délibéré et totalement justifié de la part de fondamentalistes agissant contre les intérêts mêmes des peuples dont ils ont la responsabilité.

Non seulement je regrette d'avoir été baptisé, mais j'invite les catholiques du monde entier à exprimer leur indignation et à prendre leurs distances avec un Pape aussi dangereux pour la paix des peuples.



* "
Red blogule to the Red Army - I smell a Ratz" (20050420)

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