20110409

Yes, we Urtikan !

Mercredi c'est Canard, mardi c'est Urtikan.

Ce nouveau webdo satirique sans pub vient de sortir son numero zero et
table sur 3000 abonnes payants pour survivre. 4 € 90 par mois, une misere pour se payer une bonne tranche de rire. Vous pouvez rejoindre l'aventure sur Urtikan.net.

Outre Chimulus, auteur d'une formidable brève de zinc sur Borloo ("l'UMP commence à prendre l'eau ? Très peu pour moi !"), l'équipe fondatrice compte François Forcadell, James Tanay, Nicolas Got, Berth, Cambon, Deligne, Faujour, Jiho, Lacombe, Lasserpe, Mric, Mutio, Pakman, et Soulcié.

Longue vie à la diversité.

blogules 2011

20110404

Obama V2.0

Barack m'a envoyé un email sobrement titré "2012". Inutile de l'ouvrir pour comprendre de quoi il retourne : le POTUS ne veut pas causer du calendrier Maya mais de sa candidature aux présidentielles de l'an prochain.

A ce petit jeu, Obama demeure le favori. En dépit de sa claque reçue aux élections de mi-mandat. En dépit du relatif désamour dont il souffre auprès de la base "libérale au sens US" du Parti Démocrate (une base déçue par les compromis concédés lors des réformes de la santé et des finances). En dépit du regain de forme du Parti Républicain (il s'agit surtout d'un gain de formes : comme annoncé, ce parti s'avère plus éclaté que jamais).

Au rayon des satisfactions, quelques jolies breloques : un Prix Nobel, des paquets de lois ambitieux, deux nouvelles têtes modérées à la Cour Suprême, une gestion assez bonne du dossier Tunisien, et une image des States relativement restaurée à l'international malgré la formidable cagade des câbles révélés par WikiLeaks...

Au rayon des déceptions, je ressortirais une très mauvaise gestion de la communication pour la politique intérieure (totalement déconnecté du terrain, peut être trop protégé par Rahm Emanuel), et Israel pour l'international (n'a visiblement pas cherché à fâcher AIPAC pour faire passer ses lois, puis pour limiter la casse en Novembre dernier). A sa décharge, un contexte pour le moins rock'n roll : une grosse dépression sur le front économique, la pire catastrophe de l'histoire des States sur le plan écologique, le soulèvement populaire le plus vaste depuis la décolonisation sur le plan international...

Au final, le sieur Obama a gouverné au centre, plutôt convenablement, et montré certaines limites pas insurmontables pour peu qu'il se décide à changer quelques têtes dans son entourage. Dans un monde idéal, il serait confortablement réélu, puis virerait les Tim Geithner et autres Larry Summers, avant de se concentrer sur sa place dans l'Histoire et en particulier le cas Israélo-Palestinien. Largement défait, le Parti Républicain pourrait alors envisager sa réforme et un candidat pragmatique en 2016.

Dans le pire des scénarios, les Américains porteront un pseudo-Républicain populiste au pouvoir et couperont définitivement le pays en deux.

blogules 2011

20110327

Le Vélib à Séoul, c'est parti !

Du neuf sur le service de vélos en libre service de Séoul (pour les premiers "pas", voir "Seoul Velib'", Seoul Village 2008) : ça semble enfin se préciser avec un look franchement plus "Véliboïde", un site dédié (bikeseoul.com), une application mobile, et les 43 premières stations opérationnelles.

Le concept ressemble beaucoup à l'original*, destiné à permettre à un maximum de citoyens de circuler à bicyclette dans la ville, à commencer par ceux qui n'ont pas les moyens d'en avoir une:
- vous payez un abonnement très bon marché pour un jour, une semaine, ou une année (à Paris: respectivement 1, 5, et 29 EUR), mais Séoul propose en outre des packages d'un et six mois (cela donne 1.000, 3.000, 5.000, 15.000, et 30.000 KRW, à diviser environ par 1.600 pour avoir les tarifs en Euros).
- vous ne louez pas spécifiquement un vélo, mais vous avez l'accès illimité à des vélos spéciaux que vous devez prendre et déposer dans des stations spéciales
- vous ne payez rien de plus pour une course de moins de 30 mn, mais au moins 1.000 KRW par heure au-delà
- si vous avez besoin de rouler au-delà de 30 mn mais ne voulez pas payer, il vous suffit de faire une étape à une station ou de changer de monture avant chaque échéance de 30 mn pour remettre le compteur à zéro
- le service fonctionne 24 h sur 24, 7 jours sur 7, tous les jours de l'année, et il est entièrement automatisé grâce à un système de kiosques et de cartes sans contact
- bonus: les vélos sont beaucoup plus légers et bourrés d'électronique qu'à Paris, où les vols et dégradations sont hélas monnaie courante, où l'engin pèse autant qu'un tank Sherman (ça tombe bien, les collines ne manquent pas à Séoul), et où le guidon ne présente aucun écran (le vélib séoulien fera bon usage des services de localisation).

Avec ce concept, la couverture (nombre et densité de stations dans la ville) et la disponibilité (nombre de places par station, répartition harmonieuse entre les stations) sont les facteurs clef de succès. Paris a opté pour un scénario très agressif : dès le lancement du Velib' en juillet 2007, 750 stations et 7500 vélos pour une ville de 105 km2 et 300 stations de métro, et une 1000e station Velib' inaugurée avant la fin de la même année.

Séoul compte bien trois cent stations de métro, mais sur un espace six fois plus vaste que Paris, et même si les voies cyclables se multiplient**, les quartiers sont beaucoup moins bien connectés les uns aux autres : de vraies montagnes jalonnent une ville zébrée par des axes quasi autoroutiers, et le fleuve Han coupe réellement la capitale en deux (largeur moyenne à Séoul: environ 1 km). Je rêve depuis 2007 d'un Vélib séoulien (qui pourrait bien être proposé par le même prestataire***), mais je sais bien qu'il serait illusoire d'espérer le même niveau de service au démarrage.

Pour moi, depuis le départ, la seule solution serait de procéder progressivement en commençant par les hubs "bike friendly" existants, en connectant peu à peu ces sous-réseaux en forme d'étoile, et en réduisant avec le temps les trous dans la raquette.

C'est peut-être le scénario retenu par la ville de Séoul. Avec seulement 43 stations regroupées dans les quartiers de Sangam et Yeouido, ce programme ressemble moins à un vrai lancement qu'à un test grandeur nature sur deux zones assez proches l'une de l'autre, une de chaque côté du Han, et toutes deux connectées au principal réseau cyclable de la ville, le long du fleuve.

Autre indice: la quasi absence de branding et de publicité pour l'opération : je n'imagine pas un instant Seoul Metropolitan Government zapper sur cet élément essentiel du mix, ni conserver le nom / marque blanche actuel, sans logo, "공공 자전거" ("gonggong jajeongeo" ou "Vélo Public" de la Ville de Séoul)...

... Ou pire encore : recycler la mascotte Haechi, déjà à l'oeuvre sur tous les programmes vélo de la ville - voir ci contre, extrait du site
bike.seoul.go.kr (à ne pas confondre avec le précité bikeseoul.com, ni avec seoulbike.com, le site d'une expo vélo annuelle)...

Je suis sûr que nous assisterons à une accélération du projet d'ici la fin de l'année, et peut-être même déjà à l'émergence d'une marque digne de ce nom.

En attendant, il est déjà possible de tester le système, ou d'autres programmes municipaux de vélos en libre-service en Corée comme NUBIJA à Changwon (
nubija.changwon.go.kr), ou FIFTEEN à Goyang (très bien signalisé, y compris sur les grands axes autoroutiers, avec la campagne "Let's FIFTEEN!" et une appli iPhone).

blogules 2011 - voir le post original sur
Seoul Village ("Public bike rental services bloom in Seoul and around")

* Paris Velib', ou plutôt son modèle Velo'V à Lyon.
** ça commencerait presque à ressembler à un réseau :

*** comme JCDecaux (le leader mondial en vélo partagé avec son Cyclocity) opère auprès des deux capitales, je suppose qu'il est également en charge de ce projet.

20110312

Le stade ultime du libéralisme, c'est la négation du marché (le déni d'économie continue)

Vous êtes fâché(e) avec l'économie, vous pensez qu'elle ne vous aime pas, que c'est fini entre vous ou même que ça n'a jamais vraiment commencé ? Le moment est probablement venu pour vous de regarder cette étrange inconnue d'un oeil nouveau et pour ce faire, je suggère un rappel, un constat, et une urgence.

1) Un rappel : l'économie, ça n'est pas sale, et la crise actuelle n'est pas une crise économique mais une crise de l'économie

L'économie, ce ne sont pas que des mathématiques et des colonnes de chiffres. Pour moi, le mot "économie" couvre l'ensemble des sciences et techniques facilitant la compréhension des impacts d'un système ou d'une activité (ex un individu, une société, un organisme vivant...) sur son environnement*.

L'économie peut et doit donc avoir recours aux maths, à la physique, ou à la biologie, mais aussi aux sciences sociales, à l'histoire, à la politique, à la psychologie, à l'ethnologie, à l'écologie... C'est ce qui fait son charme, et c'est ce qui explique que j'ai préféré cette voie à des études plus hémiplégiques (à l'époque, il fallait être soit "scientifique", soit "littéraire")**.

Comme la politique, l'économie est fondamentalement une matière noble et une dimension essentielle de l'humain. C'est notre façon d'assumer cette dimension qui n'est généralement pas à la hauteur. Et la refuser ne présente guère plus d'intérêt : l'"anéconomie" n'a pas plus d'avenir que l'anarchie. Ce n'est pas une forme de courage mais bien au contraire une preuve de paresse intellectuelle, un refus d'assumer son humanité.

Une fois de plus, nous ne surmontrons la dépression actuelle qu'en nous ouvrant à l'économie et non en cherchant à la fuir parce que nous oublions ce ce qu'elle signifie pour l'avenir de cette planète (voir cf "
Du free market au fair market" ou "This is not a financial crisis").

Et qui sait ? Peut-être revenir vers la res economica nous aidera à nous réconcilier avec la res publica.

2) Un constat : depuis 2008, le déni d'économie s'est encore aggravé

Les interventions gouvernementales de 2008-2009 ont certes limité la casse mais en aucun cas résolu le problème à la source.

Le constat de l'époque vaut toujours : il y a presque toujours autant d'argent gourmand à la recherche de retours faciles, mais plus de solutions faciles... à moins de créer artificiellement des objets purement financiers totalement déconnectés des réalités économiques (pour ne pas dire totalement déconnectés des réalités légales). Pire : les habituelles valeurs père de famille et autres formules "garanties" par les institutionnels ne garantissent même plus un retour supérieur à l'inflation. Dans un style différent des années 2007-2008, c'est plus que jamais la panique.

En marge des valeurs refuges habituels désormais sous stéroïdes (immobilier, or...), les microbulles continuent donc à se multiplier, en particulier grâce à des comportements que je qualifierais de "joueurs de casino petit bras", où de gros investisseurs multiplient les petites mises risquées dans l'espoir de toucher le jackpot, de ressentir même furtivement la poussée d'adrénaline du "gros rapport". D'où le retour en grâce des start-up internet, d'où la délocalisation des bulles immobilières, d'où l'apparition de nouvelles loteries plus ou moins exotiques, comme ces investissements dans des centres de formation de joueurs de baseball au fin fond des Caraïbes. Autant parier sur le temps qu'il fera au mariage de Wales et Middleton, ou sur la boîte dont surgira le prochain Sokol, Ebbers, Madoff, Lay...

Au passage : je parlais d'adrénaline mais il existe de fait une forme d'addiction, un phénomène évoqué dans l'excellent documentaire de Charles H. Ferguson "Inside Job". On n'y apprend pas grand chose (à part peut-être pour ceux qui croyaient des Tim Geithner ou autres Larry Summers capables d'aider Obama à réformer le système...) mais c'est efficace, pédagogique et ludique, avec des interviews souvent pertinentes et pleines d'humour.

3) Une urgence : exposer les impostures et restaurer le respect mutuel pour mieux réformer


Quand j'entends les défenseurs de la déréglementation dire qu'il faut laisser le marché s'autoréguler je me marre doucement. Ces experts passent le plus clair de leur temps à fausser le jeu de l'ensembles des acteurs : concurrents, régulateurs, clients, partenaires, analystes... et bien sûr eux-mêmes. Qu'est-ce qu'un dérivatif si ce n'est un moyen de s'affranchir des lois du marché ? On ne manage pas le risque en le masquant derrière des écrans de fumée.

Cela ne s'appelle pas le progrès, mais une fuite en avant. Ce n'est plus du jeu, mais le refus de jouer. De la pure destruction de valeur et de valeurs.

En fait, le stade ultime du libéralisme, c'est la négation du marché.

On était en droit d'espérer un minimum de ressaisissement après les claques de ces derniers temps mais même au fond du trou, ces grands malades continuent à creuser leurs propres tombes avec les ongles. Une fois de plus, ce spectacle effrayant ne durera pas éternellement.

Sans attendre la prochaine claque, l'heure est venue d'établir un minimum de respect. Respect de la loi, respect du métier, respect de la séparation et de l'équilibre des pouvoirs entre les différents acteurs, privé, public, autorités de régulation, médias, analystes, investisseurs... Interdire le cumul des rôles, supprimer les zônes d'ombre et bien sûr les zônes de non-droit, instaurer une totale transparence sur les méthodes, les outils, les nominations, les flux, les financements... en un mot, renforcer le marché en exposant les imposteurs qui prétendent vouloir le libérer.

blogules 2011

* voir "
define: economy" dans les archives

** décidément réfractaire à toute hémiplégie, j'avais à l'examen d'entrée renvoyé dos à dos socialisme et capitalisme comme deux dinosaures du XIXe siècle.

Egalement : "
Mondialisation : du "free market" au "fair market"", "La Faillite nous voilà", "2008, année de crise ou d'espoir ?"...

20110301

La Sarkozie pousse la bulle Hollande

A l'heure où le Sud renvoie dos à dos les idéologues d'ici et d'ailleurs*, ce qu'il reste de notre République Française affiche un bilan pour le moins embarrassant : un président élu pour moderniser le pays mais occupé à démonter les fondements mêmes de la république*, une opposition républicaine incapable de s'inscrire dans la proposition, ou alors en ressortant des utopies d'un autre âge**, et une opposition anti-républicaine (FN, fondamentalistes) du coup totalement remise en selle.

Dans la perspective 2012, les positions sont actuellement les suivantes:
- Marine Le Pen se voit ouvrir un boulevard vers le second tour
- Dominique Strauss-Kahn fait la course en tête dans les sondages en tandem avec Martine Aubry, mais le délicat chantier de l'impossible synthèse entre progressisme light et passeisme démago n'a pas encore été démarré
- l'inéluctable implosion de l'UMP est en marche : les républicains se cherchent un champion (Borloo mieux placé que Villepin pour fédérer au niveau des électeurs comme des élus, même si DDV prouve dans Le Monde qu'il n'a rien perdu de ses talents d'orateur), les Sarkophiles se posent des questions, et Copé prend date pour 2017 en reprenant les mêmes recettes éventées que le tenant du titre.
- les écolos ne parviennent pas à concilier ambitions présidentielles et projet de société, et pourtant Eva Joly présente un potentiel autrement intéressant que Nicolas Hulot

Dans ce contexte, Nicolas Sarkozy semble ne plus pouvoir compter sur lui-même, et désormais miser sur une nouvelle crise planétaire ou une nouvelle cagade du PS. Dans ce contexte, je me suis bien gondolé en lisant le "dossier" du Point sur François Hollande, "l'invité surprise de 2012, l'homme qui fait peur à Sarkozy... et à Strauss-Kahn" : cinq ans après, les armes de désinformation massive de la Sarkozie nous refont le coup de la Ségobulle, avec un candidat baudruche choisi par Le Petit Nicolas pour torpiller ses vrais concurrents.

Gonflé à l'hélium, voilà le sympathique Corrézien reformaté pour récupérer les nostalgiques de son ex comme de l'ex de Sarko, les prolos comme les bobos...

Pour éviter le 21 avril à l'envers, un hamster qui se marre ?

blogules 2011

* voir "
Le rideau de sable et la renaissance musulmane".
** voir "
Traître à la nation" et "Reconstruire d'accord, mais en étant constructif".

20110214

Révolutions volcaniques

Eyjafjallajökull aurait-il joué un rôle dans les soulèvements populaires agitant le monde arabo-musulman ?

Par ses projections en début d'année dernière, l'imprononçable volcan islandais ne s'est peut-être pas contenté de perturber le trafic aérien européen au printemps et le climat global par la suite. Il a probablement apporté sa contribution aux désastreuses récoltes en Russie comme sous d'autres latitudes, et donc à la crise alimentaire internationale.

Après tout, l'éruption en 1783 de la chaîne volcanique de Laki, également en Islande, avait totalement déréglé le climat européen, apauvrissant la classe paysanne française au point où le phénomène est désormais reconnu pour son rôle dans la Révolution Française.

Mais sans attendre 1789, dès 1783, un pays perdait un sixième de sa population dans une terrible famine causée par ces dérèglements climatiques.

Le nom de ce pays ? L'Egypte...

Le climat n'est bien évidemment pas le facteur déterminant des soulèvements populaires actuels. Tout au plus la goutte de cendre qui met le feu au Nil. Mais peut-être que dans quelques décennies, les historiens nous confirmeront que ce facteur est effectivement passé deux fois.


blogules 2011

20110211

Impressions papier hanji

L'Atelier des Cahiers publie une anthologie de nouvelles sur le pays du matin calme. Quatre auteures coréennes, six auteurs Français, dix regards qui parfois se croisent... mais au final un même constat heureux : la Corée reste insaisissable.

Très prochainement sur ces lignes : plus de détails sur la sortie de cet opuscule, dans lequel mes (rares) lecteurs retrouveront "de Vermis Seoulis" (qui pour rappel figure également dans mes misérables
"dragédies").

Impressions papier hanji - Dix nouvelles franco-coréennes
Editions Atelier des Cahiers 2010 - Collection Littératures
ISBN 978-2-9529286-4-9
303 pages - 15.000 wons / 12 euros
. Alain ROBBE-GRILLET ("Mon double coréen")
. KIM Da-eun ("Madame")
. Antoine COPPOLA ("La véritable histoire de Li Jin et de son horrible sacrifice")
. CHOI Myeong-jeong ("Pojangmacha")
. Eric SZCZUREK ("La joueuse de Baduk")
. Stéphane MOT ("de Vermis Seoulis")
. KIM Ae-ran ("Le couteau de ma mère")
. François LAUT ("Jours d'après")
. EUN Hee-kyung ("La voleuse de fraises")
. Michel LOUYOT ("Le poète sans nom")


Stephane - blogules 2011


ADDENDUM 20110304

Pour vous procurer ce livre, consultez le site de l'editeur (www.atelierdescahiers.com) : liste des points de vente sur Seoul et Paris, commande en ligne via Paypal...

20110204

Le rideau de sable et la renaissance musulmane

Quelle que soit l'issue des mouvements démocratiques dans le monde arabo-musulman, cette décennie commence bien mieux que sa devancière : le nauséabond ping-pong entre fondamentalistes islamistes et chrétiens (voir "Universal Declaration of Independence from Fundamentalism") laisse enfin place à une expression franche et massive de la majorité jusqu'ici silencieuse - celle des modérés. Et plus que jamais, je suis confiant dans l'avènement d'une véritable renaissance musulmane : le retour d'un humanisme tolérant, ouvert sur les sciences, respectueux des droits des hommes et des femmes, et à l'origine d'un foisonnement culturel dans tous les domaines.

Le rideau de sable n'est pas encore tombé, et si ces mouvements proto-révolutionnaires rappellent la fin des années 80 en Europe de l'Est, les situations ne sauraient être plus différentes.

Cette fois il ne s'agit pas de l'effondrement transnational d'un système corrompu et d'une idéologie dépassée avec la bénédition "top down" d'un leader réformiste (Gorbachev), mais d'une succession de soulèvements "bottom up" / "grassroot" contre des despotes locaux, des régimes corrompus mais non fondés sur une véritable idéologie.

Le peuple est dans la rue, mais ses revendications sont universelles : le respect des droits des citoyens, la fin de la corruption et de la répression... Ce n'est donc pas le moment d'imposer une nouvelle idéologie et c'est bien pour cela que les Frères musulmans se la jouent profil bas au Caire : eux ont déjà sous le coude l'organisation parallèle solidement implantée dans le pays, et naturellement une idéologie peu compatible avec les aspirations de la majorité silencieuse.

Alors les Frères jouent la montre en avançant leurs pions : si l'immense majorité se contrefiche des idéologies et refuse le choix entre la dictature et le fondamentalisme, l'immense majorité préfère l'ordre au chaos, et pour peu que l'incertitude s'installe dans la durée ou que les cliques au pouvoir* jouent les prolongations...

Israel observe naturellement de très près ses "amis" dans la région en pleine tempête : la Jordanie et l'Egypte pourraient basculer avec la bénédiction des radicaux. Que ces radicaux soient Islamistes ou Sionnistes, naturellement : en réprimant violemment la fronde populaire sur ses terres, le régime Iranien a certes retardé l'inéluctable de quelques années, mais aussi renforcé les faucons à Tel Aviv... et ces jours-ci, les leaders israéliens verraient presque d'un bon oeil une Egypte moins conciliante. De quoi légitimer leur propre régime corrompu, fondé lui aussi sur une idéologie dépassée. Pas une dictature, certes, mais pas une bande de gars très bien non plus (voir "
Israel ouvertement sur la voie du fascisme" suivi de "Persiste et signe").

Barack Obama est un type plutôt bien. Malheureusement, ces jours-ci, le POTUS ne semble pas en charge des affaires étrangères des Etats-Unis, à en juger par le gouffre béant entre ce qu'il dit et ce que son pays fait. Et ce brave homme n'a même pas un guichet unique style Gorby auquel s'adresser pour demander à ce que ce fichu rideau de sable soit déchiré...

A quoi faut-il s'attendre ? Probablement à plus de troubles et d'incertitudes, mais quelque part cette période de transition a commencé après la Seconde Guerre Mondiale et les guerres d'indépendance, et nous nous situons donc plus près de la fin que du début. A terme, je serais plutôt optimiste : je vois émerger des sociétés enfin libérées des pires déviances politiques et religieuses, et rayonner cette renaissance musulmane que j'appelle de tous mes voeux à chaque fois qu'on me ressort cette imposture du choc des civilisations.

Dans l'immédiat, la plupart des dictateurs du globe doivent avoir reçu le message de ces soulèvements pacifistes à travers le monde arabo-musulman. Mais les supposées grandes démocraties doivent également en tirer quelques leçons : si elles applaudissent les mouvements démocratiques et l'auto-détermination des peuples comme au Sud Soudan, elles doivent se demander ce que signifie être une nation dans ce monde globalisé, ce qui fédèrera encore leurs propres membres dans ce millénium en réseau.

Quoi qu'il en soit et plus que jamais, chaque individu aspirera à plus d'universalité (en tant qu'être humain) et de personnalité (ce qui définit son identité).

blogules 2011 - également en VO

Ben Ali comme Moubarak étaient déjà des caïds en bout de course : au-delà de leur mort politique annoncée, il s'agit de nettoyer un entourage controlant l'essentiel du pouvoir et de la valeur produite dans le pays.

20101228

Bonne Année 2012

Cela devient une tradition* : impossible de vous souhaiter une bonne année au vu de ce qui va se produire en 2011 !

Janvier 2011: le volcan Eyjafjallajokull entre en inruption. Lors de ce phénomène rarissime, des milliards de tonnes de CO2 sont réabsorbées, provoquant d'importants bouleversements climatiques. Au passage, le volcan aspire quelques 5.167 avions en plein vol. Les actions d'Airbus remontent : "même avec un ou deux moteurs Rolls Royce en moins, nos A380 restent trop lourds pour Eyjaffie".

Février 2011 : la Coupe du Monde de Cricket tient en haleine l'Angleterre et ses anciennes colonies. Indifférent, le reste du monde peut néanmoins vérifier que cette haleine sent le Earl Grey.

Mars 2011 : Kim Jong-il s'étouffe avec un pretzel au gimchi. Deux jours plus tard, son fils Kim Jong-un est assassiné par le chef des services secrets. L'Armée Rouge prend le contrôle de Pyeongyang et des millions de Nord Coréens fuient vers le Sud, des milliers perdant la vie sur des mines dans la Zone Démilitarisée. Trois semaines plus tard, le Sud annonce que selon certaines sources concordantes, Kim Jong-il pourrait avoir attrapé un rhume.

Avril 2011 : le Prince William épouse Kate Middleton. Harry joue aux wedding crashers déguisé en SS. Indifférents, les 8.000 convives peuvent néanmoins vérifier que son haleine sent le gin-vodka-lipton.

Mai 2011 : WikiLeaks expose la liste des MST de Julian Assange. Le recueil de 800 pages devient aussitôt un best seller mondial.

Juin 2011 : le taux d'inflation dépasse le taux de croissance en Chine, et les bulles immobilières éclatent un peu partout en Asie. Le dollar reprend 2% au yuan : un Renminbi ne vaut désormais plus que 34.548.997 USD.

Juillet 2011 : accompagné au piano par Condi Rice, Vladimir Poutine remporte Russians Got Talent 2011 en chantant un touchant "I Dreamed a Stalin Dream".

Août 2011 : harcelée par un agent du fisc fan de Harry Potter, J.K. Rowling ressuscite le sorcier pour une nouvelle série de 7 livres. Daniel Radcliffe refuse de remettre ça, mais remplacera Johnny Depp pour les deux prochaines aventures de Jack Sparrow après l'échec retentissant de "Pirates des Caraïbes: La Fontaine de Jouvence" au box office. "J'en ai franchement ma claque des heptalogies", avoue Radcliffe. "Ces Pirates ne sortent que par paquets de 3, et j'aurais même le temps de travailler pour une autre franchise les années paires. D'ailleurs, je crois que Georges Lucas pense déjà à moi pour sa prochaine prépostantépénulquel de Star Wars : il m'a dit que j'avais suffisamment de talent pour jouer R2-D2"

Septembre 2011 : En dépit de sondages annonçant un second tour Martine-Marine, Nicolas Sarkozy entre officiellement en campagne pour les présidentielles de 2012, mais aux Etats-Unis. "C'est simple: je viens pour casser la Barack. Je vous l'avais promis: tout est devenu possible".

Octobre 2011 : la Grèce est rachetée par un groupement de sociétés de poker en ligne basé à Macao qui refusera à la France la même bouée de sauvetage : "nous faisons dans le spéculatif, pas dans le caritatif".

Novembre 2011 : Dominique Strauss Kahn quitte le FMI pour participer aux primaires du MoDem, mais perd face à Ségolène Royal. Au rayon Verts, Nicolas Hulot doit abandonner après son hospitalisation : à force de se tâter, l'ancien mentor de Jacques Chirac a chopé un tennis elbow avec un petit p.

Décembre 2011 : Obama annonce que comme prévu, il n'y a désormais plus le moindre soldat américain sur le sol irakien à la fin 2011. L'Irak a en effet officiellement cessé d'exister le 5 décembre suite à son annexion par l'Iran.


blogules 2010

* voir "
Bonne Année 2011", "Bonne Année 2010", "Bonne Année 2009"... et en VO : "Happy New Year 2012" (Dec 2010), "Happy New Year 2011" (Dec 2009), "Happy New Year 2010" (Jan 2009)

20101203

Wikileakéfié

L'Agence Fausse Presse de blogules a récupéré chez PipiLeaks ces câbles secret-défense où plusieurs ambassadeurs américains livrent leurs impressions sur les grands de ce monde:

- Nicolas Sarkozy* : "Ce complexé parano amoureux des States, ou plutôt obsédé par l'envie d'être aimé par Tom Cruise, terrorise ses collaborateurs qui n'osent plus le contredire. Il les remplace un à un par des Oompas Loompas qui l'appellent "Votre Altesse", "Votre Grandeur", ou "Dear Ladder". Lui-même ne s'exprime désormais qu'à la troisième personne."

- Sylvio Berlusconi : "Comme de nombreux chefs d'état, un teenager attardé obsédé par ses succès féminins... qu'en dépit de nombreux passages sous le bistouri, il est depuis un moment obligé de monnayer. Nous a chargé d'embrasser Don Vito de sa part, et de le remercier pour sa dernière livraison d'Ukrainiennes."

- Mahmoud Ahmadinejad : "Un psychopathe narcissique totalement illuminé. Devrait très bien s'entendre avec notre président George W. Bush."

- Tony Blair : "Très sympa et chaleureux mais limite collant et un poil agité. A insisté pour nous montrer ses stigmates d'autoflagellation, et nous a relancé pour la séance de spiritisme avec Churchill promise par le POTUS."

- Vladimir Poutine : "Quand il rentre dans la pièce la température chute de dix degrés. Chacun de ses muscles est si tendu qu'il passe son temps à les régler comme des cordes de piano. Fascinant à observer : son visage ne bouge pas d'un pouce, mais toutes les cinq à six secondes vous entendez un 'pling' ou un 'plong'."

- Muammar al Gaddafi : "Pas pu le rencontrer : l'ascenseur est resté coincé entre le quatrième et le cinquième étage de sa tente."

- Hu Jintao / Wen Jiabao : "Le premier a le sens de l'humour d'une porte de prison. Pas étonnant qu'il veuille se débarrasser du second, un brillant petit bonhomme tout sourire. Mais la dernière fois que j'ai pris le thé avec Wen (comme d'habitude une après midi très agréable), j'ai découvert en rentrant chez moi qu'il m'avait planté huit cent aiguilles d'acupuncture un peu partout dans le dos."

- Saddam Hussein : "N'a pas compris qu'on l'envoie au casse-pipe après tout ce qu'il a fait pour nous et nous pour lui. N'a pas aimé notre cadeau d'adieu, pourtant une belle cravate de chanvre signée Lanvin."


blogules 2010

* par "grands de ce monde", j'entendais VIP avec ses entrées au Fouquet's

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