20070831

Une commission pour Royal !

Cela n'aura pas été facile, mais Nicolas Sarkozy a fini par trouver une mission à la mesure de sa rivale aux récentes élections présidentielles.

On se souvient comment, dès la mi-mai, Ségolène Royal avait sèchement refusé le maroquin de Garde des Sots, qui chapeautait pourtant l'ensemble des transfuges PS du gouvernement Fillon I (et donc son biographe Eric Besson). Elle avait par la suite plus poliment décliné une "candidatude" au Fonds Monétaire de l'Internationale Socialiste (ses chances de l'emporter sur Henri Emmanuelli s'avéraient de toute façon infimes compte tenu du soutien apporté à son concurrent par l'Amicale des Anciens d'Urba). Enfin cet été, Rachida Dati s'était escrimée à "vendre" à la présidente du Conseil Régional Poitou Charentes la présidence d'une prestigieuse Commission sur la Résolution de la Surpopulation Carcérale par l'Adaptation du Droit Chinois. En vain.

Mais la dernière proposition du Président est de celles qui ne se refusent pas : détruire méthodiquement ce qu'il reste du PS et bâtir, sur la base de son courant sans colonne vertébrale ni cervelle, quelque chose de joli à voir mais totalement inoffensif pour le pouvoir en place ; un gros machin à géométrie variable pour aspirer tout l'espace médiatique à la gauche d'André Santini et à la droite d'Alain Krivine.

Cette proposition, Ségolène Royal l'a acceptée avec une joie non feinte. En bonne ancienne sherpa, elle avait déjà parfaitement préparé le terrain* avant d'entamer l'ascension.


* Cf pour mémoire, quelques épisodes précédents : "Foutagedegueulitude", "Premier bilan de la présidence de Ségolène".

20070826

Voyage avec Raymond Barre

Ma seule rencontre avec l'unique Premier Ministre de VGE (Chirac ne s'étant jamais fait vraiment remettre les clefs de Matignon) remonte aux derniers jours de la campagne du premier tour des élections présidentielles de 1988.

J'étais confortablement installé en première, attendant le départ du TGV Paris - Lyon, lorsqu'un individu de corpulence conséquente est venu s'asseoir juste devant moi - pas au centre, dans la file indienne de droite.

Je n'ai levé les yeux qu'en reconnaissant le filet velouté de sa voix : le candide candidat recommandait à ses quatre adjoints la lecture d'un bouquin et les remerciait de faire avancer les dossiers pendant que lui piquait un petit somme. La ronflette a commencé avant le départ du train et s'est achevée miraculeusement, sans aide extérieure, deux secondes avant son arrêt en gare de Lyon Perrache.

Pendant tout le trajet, les quatres cerveaux sont parvenus, à l'issue d'âpres débats, à régler une question cruciale : la date et le lieu de leur prochaine réunion commune.

Je n'ai pas été surpris de voir ce brave homme se prendre une gamelle quelques jours plus tard.

Il y a trois types d'hommes politiques : ceux qui ont la cité à l'esprit, ceux qui souhaitent être cité dans tous les esprits, et ceux qui ne vivent que pour leur parti. Raymond Barre avait trop le sens de l'intérêt général pour pouvoir concurrencer des prédateurs comme Mitterrand ou Chirac.


Et comme si cela ne suffisait pas, son intendance ne suivait pas.

20070823

Retouchez mon bourrelet, Monseigneur

Silvio Berlusconi ou Roh Moo-hyun ont eu recours à la chirurgie esthétique pendant leur mandat. Le premier pour repeupler un crâne dégarni et se vider les poches sous les yeux*, le second pour atténuer la barre coupant son front en deux moitiés bien fessues.

Au bistouri, Notre Hyperprésident préfère la palette graphique de son DirCom Arnaud Lagardère : le Journal Officiel a habilement éliminé les bourrelets disgrâcieux d'une photo de vacances du Petit Nicolas à Wolfeboro, NH.

Ainsi, non content de nous épargner le poids des mots irrévérencieux envers Le Petit Pair des Pipoles, Paris Match nous évite le choc d'une photo peu avantageuse de Sarko : d'accord pour le gilet de sauvetage sur le dos, mais pas pour cette bouée à la taille.

Surtout le jour où Xavier Darcos annonce que le mammouth doit éliminer 11.000 producteurs de mauvaises graisses.



* tout en continuant à se remplir les poches sous nos yeux

20070816

Leeum ad vitam aeternam

Deux ans après, le Leeum n'a pas pris une ride.

En fait, il n'a pas changé, et c'est un peu le problème : le temps s'est figé sur une collection certes exceptionnelle (ah les céramiques de Buncheong), mais comme prisonnière de son temple.

Parce que nous sommes en Corée, le Samsung Museum of Art se devait de pousser la mode des musées privés à un nouveau niveau. Ce n'est donc pas un mais trois architectes majeurs qui ont été réquisitionnés :
- Mario Botta a tenté le croisement de l'art céramique avec le Guggenheim de New York - le résultat évoque de l'extérieur un gigantesque pot de fleur (Botta-nique ?) et de l'intérieur un écrin dédié aux fabuleuses collections traditionnelles de la famille Lee
- Jean Nouvel a réalisé la maquette 1:3 de son (à l'époque futur) Musée Jacques Chirac, le carton-pâte en moins - en fait d'arts premiers, le "Museum 2" héberge les artistes modernes et contemporains premiers au box-office coréen et mondial
- Rem Koolhaas a habilement emboité des cubes titanesques pour masquer aux yeux des passants les expos temporaires à l'attention des enfants et des plus grands

L'ensemble, au final très harmonieux, épouse confortablement les hauteurs d'Itaewon sans trop boucher la vue des VIP alentour, et propose une vue apaisante sur le fleuve Han, gardée entre autres par deux "mamans" de Louise Bourgeois.

L'eau a coulé sous les ponts depuis ma première visite fin 2004, mais chaque oeuvre continue de me beamer son CV dès que je lui passe devant avec mon guide-PDA au cou (une marque que je ne citerai pas puisque je l'ai déjà fait). In fine, ma sélection n'a guère bougé elle non plus.

Pourtant, le Leeum s'émancipe. On ne visite plus sur seule invitation mais comme tout le monde. Et des jeunes débraillés et des enfants pas très sages commencent à insuffler de la vie dans un lieu qui n'attendait que ça pour enfin résonner.

20070814

Burger Kings a l'heure de la priere

W a reçu Sarkozy en famille - la famille Bush, s'entend, Cécilia préférant négocier avec un dictateur africain plutôt que de déjeuner avec le président de la république bananière des Etats Désunis.

La Nouvelle Angleterre n'est pas l'Afrique : ici, pas question de rencontrer les responsables de l'opposition dans le cadre de rencontres marquant la rupture et la promotion de la démocratie. Les Démocrates n'ont rien a faire dans cette rencontre privée entre amis de la Francamerique.

En vacances dans son Hotel New Hampshire, Le Petit Nicolas a donc fait un crochet par Kennebunkport, ME. Histoire de planter un baise main sur la paluche de Barbie, de déguster des spécialites locales a défriser l'arracheur d'OGM le plus poilu du Larzac, et de se laisser mener en bateau par 41 / George W. Bush en présence de 43 / George H. W. Bush.

Un soutien appuyé à un leader à bout de souffle, contesté par son propre camp, et qui voit ses lieutenants tomber un a un : Scooter Libby hier, Karl Rove aujourd'hui, Alberto Gonzales demain et si c'etait possible avant la fin du mandat s'il vous plait le Vice President le plus haïssable de l'Histoire, Lobby Dick Cheney.

Sarko a le don d'envoyer des signaux forts au moment ou Bush est menacé. Les lecteurs de ce méprisable blog se souviendront de sa sortie sur la loi de 1905 la veille des Présidentielles de 2004.

La France n'a plus grand chose à attendre de Bush le President, mais beaucoup à craindre de Bush le Fondamentaliste : son mandat n'expirera pas en Janvier 2009, et il demeure le meilleur VIP des fanatiques qui souhaitent faire basculer l'Europe dans leur gueguerre de religions. Sarko a beau avoir pris des engagements sur la défense de la laïcite en France, je me suis engagé à surveiller de près ses faits et gestes dans le domaine et allez savoir pourquoi la rencontre informelle du week-end dernier me rend un peu nerveux...

J'aimerais bien avoir la réponse à la question suivante : entre la non-poire et le non-fromage, George et Nicolas ont-ils prié ensemble ?

20070806

Débat Républicain aux Editions Pentagone

AFN Korea formatte le meilleur de la TV US pour la crème des GIs basés en Corée. Autant dire le pire de l'opium du peuple transfat à l'attention de bourrins créatinés dont la connaissance du pays se résume souvent aux bordels d'Itaewon.

Entre deux séries cuculte, deux films d'action ou deux diffusions sportives, Air Force Network délivre de précieux conseils à ses ouailles (nettoyez vous derrière les oreilles au lever, astiquez-vous bien la mitraillette avant d'aller batifoler dans la gadoue, n'harcelez pas sexuellement vos collègues, apprenez à lire et à dire bonjour...). AFN a vocation à entretenir (& entertain) le moral des troupes à longueur d'année, et à s'assurer que les boys votent conformément aux souhaits du Pentagone.

Le Débat des candidats républicains à Des Moines, IA a tourné court ce soir. L'émission d'abc animée par George Stephanopoulos (pas vraiment concerné par ces primaires) a attaqué d'emblée sur le sujet de l'avortement et le récent flip flop de Romney sur la question. L'image saute brusquement sur le WSJR / Wall Street Journal Report. Retour sur Giuliani qui commence à prendre ses distances sur Bush, et re-WSJ. Après quatre-cinq allers-et-retours, l'image se scotche sur le moins controversé sujet de l'actu financière.

Je dois me tourner sur le web pour savoir que le débat a tourné au règlement de comptes contre Dubya.

Pas vraiment une surprise...

20070728

Giselle, Cuba sous la Nef

J'avais quitté Le Grand Palais sous le joug d'Anselm Kiefer : ses ruines monumentales ont fait place à un grand échafaudage (habilement nimbé de lumière bleue pour faire plus joli et couronné de tribunes pour faire plus rentable), et ses Sternenfal aux chutes programmées des étoiles du Ballet National de Cuba.

Car Giselle est un ballet romantique, avec ses phases buccoliques, ses phases surnaturelles, et ses morts tragiques nécessairement spectaculaires. Il commence comme un épisode de Heidi ou de la petite maison dans la prairie, avec pour héros une grue bleue anorexique (Sadaise Arencibia alias Giselle) et un héros-héron grand dadais au regard aussi vif que celui d'une truite (Miguelangel Blanco dans le rôle du prince Albrecht, sans doute le fruit de générations de cosanguinité). Le document animalier embraye logiquement sur une parade nuptiale impliquant toute la basse et la haute cour, jusqu'à ce moment de grâce où la grue traverse la scène en sautant sur une seule pointe, réveillant aussitôt les stygmates de mon épine calcanéenne en phase de guérison d'une fracture mâtinée d'algodystrophie. Giselle - Sadaise en sort transfigurée, se révèle soudain une authentique comédienne au masque bouleversant de douleur (les arpions, sans doute). Le temps pour elle de sombrer dans la folie et de caner dans les bras de sa mère, et c'est la fin de l'Acte I.

Sur fond de musique cubaine, l'audience hispano-bobo se désaltère en se faisant brumiser la face et rhumiser le petit palais sous l'immense verrière du Grand.

Retour au XIXème romantique : cape au vent et fleurs à la main, Albrecht pleure Giselle sur sa tombe. Myrtha (Yolanda Correa) et ses Wilis trucident rapidement son rival Hilarion mais ce qui les excite, c'est d'avoir la peau du grand dadais (un collant visiblement chipé au Silver Surfer). Gisèle tente bien de s'interposer mais outre tombe, Sadaise a retrouvé l'expressivité de Frédérique Bel dans la minute blonde et ne peut rien contre cette horde de harpies. Albrecht devra danser jusqu'à en mourir, et nous supporter jusqu'au bout une agonie autrement moins convaincante que celle du premier acte.

Sadaise Arencibia recueille finalement plus d'applaudissements que la directrice du Ballet National de Cuba. Au premier rang, celle-ci n'aura rien vu de son ballet. Car Alicia Alonso est aveugle, ce qui explique peut-être la présence de Blanco dans le casting.

20070726

Mondialisation : du "free market" au "fair market"

La mondialisation se caractérise avant tout par la réduction à leur plus simple expression de décalages structurants pour l'économie. Décalages de temps, d'espace, d'information... le secteur le plus habitué à en profiter a logiquement dominé la scène ces derniers temps. Mais la finance pourrait bien connaitre une crise. Non pas une crise financière, mais une crise de la finance en tant que fin en soi.

Le monde de la finance a été le premier à adopter les innovations dans les transports et la communication, et la spéculation repose sur les décalages de temps, d'espace, de connaissance... mais ces outils se sont démocratisés et le nombre de spéculateurs a explosé. La masse des spéculateurs est désormais composée de non-experts, telles ces retraîtées Chinoises se retrouvant autour du thé pour papoter et boursicoter dans les officines florissant dans l'Empire du Milieu. Dans ce nouveau Far East comme partout dans le monde, les niches spéculatives naissent et explosent une à une, et les professionnels ne savent plus vraiment où planter leurs tentes. La perte de pouvoir des bourses traditionnelles ou la ruée vers les private equities reflètent autant la peur de l'irrationnel que le besoin de rematérialiser l'économie... mais même à ce niveau, les frontières explosent et les bulles se créent. Une "élite" d'experts demeure : ce que j'appellerai des "instant players" particulièrement doués pour évoluer dans un contexte aussi instable et que l'on trouve, pour le moment, plus volontiers du côté de la Tamise que de celui du Fleuve Jaune.


C'est particulièrement sensible depuis ces dernières années : il y a trop d'argent gourmand en circulation dans trop de mains pour que la fuite en avant continue bien longtemps. Devant la montée des inquiétudes, le nouveau siècle se cherche des repères à la source des grands théoriciens de l'économie des siècles précédents. La réponse ne viendra naturellement ni d'Adam Smith ni de Karl Marx mais quelque part, pour que l'économie retrouve ses lettres de noblesse, elle doit revoir ses fondamentaux (capital, valeur, moyens et fins...) et chercher plus loin.
Les signaux se multiplient qui nous laissent entrevoir l'émergence d'un consensus sur le diagnostic, du même ordre que celui qui s'est finalement imposé à propos du réchauffement climatique. D'ailleurs, l'économie au sens large n'entend-elle pas notre environnement, les impacts de notre activité, différents écosystèmes... et n'a-t-elle pas besoin de diversité pour survivre ?

Comme pour l'écologie, les avancées les plus sensibles seront probablement réalisées par les convertis les plus récents, ceux qui auront le plus longtemps résisté aux évidences dans l'espoir de conserver leurs privilèges alors qu'au contraire, c'est en embrassant le changement qu'ils gagneront sur le long terme. La plupart des mouvements dénonçant la mondialisation se contentent d'être "anti" sans proposer de solution, et la plupart des "alter-mondialistes" se contentent de recommander la fin de l'économie et donc de l'homme, ce parasite global qui aura la peau de la terre avant d'avoir déniché un autre point de chute.

Le consensus émergera sur des bases plus pragmatiques ; une économie de marché ouverte mais régulée et fondée sur le respect. Un "fair market" plus qu'un "free market". Un marché global parce que la globalisation nécessite de passer à une approche globale de notre écosystème tout entier.

Nous sommes encore loin du compte. Et dans cette période de transition où l'ultra libéralisme est montré du doigt, c'est le protectionnisme qui fait son grand retour, bien au-delà de ce qui est nécessaire (car certains pays, parmi les plus faibles, ont bien besoin d'une forme de protection), et parfois sous des formes assez subtiles. Ainsi, sous couvert de promouvoir le libre échange sur l'ensemble du globe, l'Administration Bush mène une politique multi-bilatérale centrée sur elle-même, torpillant systématiquement toute approche multilatérale : sur le même mode que "moins d'ONU, plus de Coalition of the Willing", "moins de Genève, plus d'Abu Ghraib" ou "moins de Kyoto, plus de forages en Alaska", on a donc droit à du "moins de WTO / OMC, plus de FTAs". Ces Accords de Libre Echange (Free Trade Agreements) sont en réalité asymétriques, bardés d'exceptions et protectionnistes par nature. Ils peuvent sembler bénéfiques aux Etats-Unis mais uniquement sur le court terme, et uniquement pour ceux que Bush appelait sa "base" de "Haves and Have-mores".

Paradoxalement, cette stratégie reflète une négation de la globalisation au sens où elle signifie le refus d'une approche globale de la globalisation.

Pour faire le parallèle avec les crises déchirant actuellement les grandes religions monothéistes, le plus sage n'est pas de renforcer les extrémistes de chaque camp en entrant dans leur petit jeu de guerre des civilisations, mais bien de travailler par-delà les frontières sur ce qui rapproche, avec respect et en étant prêt à faire des concessions pour éradiquer ensemble les injustices les plus fondamentales.

20070724

In memoriam Nicolas Sarkozy

A l'heure de porter en terre les 148 cm du Grand Homme, revenons sur les événements qui auront marqué son long règne au début de ce siècle.

Nicolas Sarkozy a tout simplement changé la face de la France, et pas seulement en annexant la Wallonie et les Iles Anglo-Normandes. Et si notre pays compte aujourd'hui 950 millions d'habitants, il le doit autant au déremboursement des moyens contraceptifs qu'aux naturalisations de masse ayant suivi la constitution de l'Union Méditerranéenne avec en point d'orgue l'entrée de la Turquie en Afrique.

Sous l'autorité du Petit Pair des Pipoles, l'Europe s'est stabilisée à 29 pays membres après l'éclatement de la Pologne entre Kaczynskie de l'Ouest (Jaroslavie) et Kaczynskie de l'Est (Litchie), et naturellement après l'Indépendance de la Corse. Rappelons à ce propos que ce grand pacificateur a obtenu son Prix Nobel de la Paix pour avoir réconcilié Christian Clavier et Jean Réno sur l'épineuse question de la propriété Brocciùfermentelli sur les hauteurs de Bonifacio, célébrant en personne leur remariage en l'Eglise de Scientologie de Neuilly-sur-Seine (une exclusivité Paris Match ; le poids des annonceurs, le choc des actionnaires).

L'Hyperprésident aura célébré bien d'autres mariages dans le cadre de sa politique de patriotisme économique : fusion d'Areva avec Bouygues, fusion du nouvel ensemble avec EDF, et fusion du site de Cadarache avec les mines d'uranium de Nouvelle Calédonie en passant directement par le noyau terrestre grâce à une technologie chinoise dite du syndrôme. Non content d'oeuvrer au développement durable de la radioactivité, Nicolas Sarkozy a trouvé le temps de redresser Airbus en injectant du Viagra dans le kérozène, et même de sauver Air France - KLM - Alitalia - Aeroflot de la faillite en affrêtant des charters pour tous ceux qui refusaient de Travailler Plus pour Travailler Plus, accélérant au passage le retour au plein emploi. Il a également diminué de 90% le nombre de pauvres en diminuant de 50% le seuil de pauvreté, et rééquilibré le Budget de l'Etat en ne remplaçant qu'un départ en suicide sur deux. C'est avec un autre concept audacieux qu'il obtint le Prix Nobel d'Economie, son Bouclier Social sur la TVA Identitaire lui valant en prime le titre de Docteur Honoris Causa à l'Université de Pyeongyang.

Habitué aux honneurs, Nicolas Sarkozy a également gagné le Prix Pulitzer de la Photographie pour ses séries exclusives sur Cécilia à Brégançon pendant les premières années de son règne. Rappelons que par la suite, le Fort avait été réquisitionné dans le cadre de la remise de peine de Jacques Chirac, assigné à résidence avec obligation du port d'un bracelet électronique et interdiction formelle de porter des chaussettes noires pour faciliter le contrôle.

L'Hyperprésident a profondément réformé la justice, inscrivant dans la Constitution comme droit fondamental le droit à l'IVG. Comme chacun le sait, l'Inquisition à Vitesse Grandissime permet à un individu interpelé à 17h30 en Gare du Nord de bénéficier le soir même d'un hébergement tous frais payés et à durée illimitée à Guantanamo. L'histoire retiendra une présidence marquée par l'ouverture et la fin des discriminations : un Ministre de l'Education Créationiste, un Ministre de la Culture Evangéliste, un Ministre de la Justice adepte du Vaudou, et même une animiste au Ministère du Karaoké. Mireille Mathieu demeure en effet persuadée que son micro est le plus jeune des six frères jackson.

Je ne saurais compléter cet éloge sans rendre hommage au grand sportif qui vient de nous quitter. Ce jogger invétéré a remporté 11 Tours de France consécutifs entre 2007 et 2017 sans avoir eu jamais recours au dopage, son taux anormalement élevé d'hypocrites dans son gouvernement ayant été finalement déclaré naturel compte tenu de l'altitude moyenne à laquelle évoluent nos hommes politiques. Couronnement suprême, Nicolas Sarkozy aura finalement eu le privilège de voir le PSG gagner un titre national vers la fin de son règne ; le Championnat de France CFA saison 2044-45.

20070723

Turquie : la révolution silencieuse

Couplé à la montée des nationalistes d'extrême droite (plus de 14% pour le MHP) et au renforcement des nationalistes kurdes (encore une vingtaine de députés pour le DTP), le triomphe de Recep Tayyip Erdogan (près de la moitié des suffrages pour l'AKP) ne laisse qu'une vingtaine de pourcent des suffrages au principal parti républicain. Et quand on voit ce CHP se cramponner à une caricature de kémalisme révisé, on peut se demander si la Turquie n'a pas tourné le dos pour de bon à son idéal de république laïque.

Comme on pouvait s'y attendre, les bien amicales pressions exercées par les fondamentalistes Chrétiens occidentaux sur la Turquie n'ont fait que renforcer les islamistes et les nationalistes, marginalisant les véritables défenseurs d'une démocratie exemplaire.

Erdogan a gagné grâce à ses résultats économiques et à l'indigence de son opposition. Et s'il demeure géné aux entournures par une clique militaire vieillissante, sa révolution islamiste est bien en marche et le temps joue en sa faveur (la démographie penche de son côté).

La Turquie s'affirme comme un nouveau modèle combinant modernisme économique et archaïsme religieux, où la femme n'a plus vraiment la même place, où le Bilim Arastirma Vakfi (BAV) peut librement distiller ses thèses créationistes, et où le changement se pilote depuis la base, par la pression socio-religieuse plus que par une loi qui tôt ou tard sera amenée à évoluer... sinon dans les textes du moins dans les faits.

La candidature à l'Europe prend désormais toute la saveur qu'attendaient d'elle les ennemis de la démocratie : un forum - caisse de résonnance pour toutes les haînes et toutes les peurs qu'ils orchestrent savamment depuis des années.

Aux peuples d'Europe d'éviter de rentrer dans ce jeu, aux électeurs de mettre hors jeu ceux qui jettent de l'huile sur le feu, de refuser le choc des civilisations qu'ils essayent de leur vendre. Envoyons à nos amis turcs un message d'exemplarité en refusant le retour de la religion dans la politique et du religieux dans le débat politique. A commencer par celui sur l'intégration de la Turquie en Europe.

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