Pour sortir du bourbier irakien, les Américains ne sont plus à une couleuvre près. Après avoir accepté la médiation de l'ONU et l'émission d'une fatwa d'un ayatollah iranien pour réussir les élections, il leur faudra peut-être avaler le retour en grâce d'Ahmad Chalabi, qui a fait son nid auprès des leaders religieux de la majorité chiite.
Aux dernières nouvelles, l'ancien chouchou des neocons avait quitté les faveurs de Bush & Co, les Américains menant une descente dans ses locaux - officiellement en raison de ses liens supposés (et avérés depuis) avec les Iraniens, mais surtout pour récupérer ses fiches sur les méfaits commis par les uns et par les autres autour de l'invasion de l'Irak.
Le visage souriant d'un habitué des couloirs du pentagone au costume bien coupé faisant meilleur effet dans l'opinion publique qu'un barbu enturbanné pour symboliser le succès de la démocratie en Irak, le jeu de ping-pong entre les frères ennemis Allawi et Chalabi reprendrait donc en faveur du second... pour peu que le premier se laisse faire, maintenant qu'il a la main sur les principaux leviers du pouvoir.
Peu importe pour Bush, qui a une autre guéguerre entre corrompus et fondamentalistes à gérer à domicile autour de son projet de budget. En tout cas, ce n'est pas le parti démocrate qui pourra le déranger : McAuliffe frise de plus en plus le ridicule à en juger par l'embarrassant appel à pétition que j'ai reçu l'autre jour par mail.