20090522

Le bonheur selon Le Clezio

Le grand homme pose son sac en souriant sous le crépitement des appareils photos, mais ne vous y trompez pas :

- j'écris "grand homme" parce qu'avec ou sans Nobel de Littérature, le père Jean-Marie Gustave Le Clézio est bien obligé de trimballer sa longue carcasse partout où il va, c'est à dire aux quatre coins du monde

- le sac en question ne provient pas de la rue Montaigne mais de l'épicier du coin. Il n'est pas en cuir mais en papier, et ne contient que le nécessaire de survie de l'écrivain (deux bouquins, un bloc notes, et la chemise protégeant son texte du jour)

- le sourire s'avère du type géné : visiblement, faire le beau devant les caméras embarrasse cet éternel modeste plutôt qu'autre chose

Parler du bonheur, en revanche, le met nettement plus à l'aise... et c'était justement le thème de la lecture organisée en son honneur par ses deux anges gardiens habituels : la Fondation Daesan et l'Ehwa Womens University. La première avait déjà eu la bonne idée de lui faire découvrir la Corée au début de ce millénaire, et fournit le lieu de cette nouvelle rencontre : le siège de la fondation et du groupe fondés par Shin Yong-ho (Kyobo Life), un important carrefour culturel abritant la première librairie internationale du pays. Quant à la seconde, Le Clézio y a enseigné pendant deux ans et y réside de nouveau ces jours-ci. Il faut dire que Monsieur n'est pas du style à accepter le barnum habituel pour V.I.P. de passage à Séoul, avec hôtel 5 étoiles grand luxe et show à l'Américaine.

Le décor semble donc idéalement planté : une simple affiche au fond d'une salle anonyme d'un étage en travaux, deux tables d'école sur une estrade, et même un bon petit effet Larsen des familles pour faire oublier qu'on est au pays de la high-tech... sans chichis, donc, mais avec tout de même une cabine de traduction en simultané et plusieurs centaines d'oreillettes pour une assistance fournie.

Tout en douceur, JMG nous conte sa traque du bonheur dans la littérature d'ici et d'ailleurs (Europe, Mexique, Turquie, Arabie, Liban...), d'hier et d'aujourd'hui, s'efface derrière des auteurs connus, méconnus ou oubliés, nous projette leur imaginaire, puis leur image sous forme d'un diaporama aux allures de Lagarde et Michard en Version Onusienne, avec en prime une carte postale de son Ile Maurice natale.

Par ses exemples, Prof Le Clézio soigne particulièrement son auditorat féminin - au-delà des réflexes acquis à Ehwa, il s'agit de dénoncer une vision du bonheur trop souvent masculine dans la littérature mondiale. L'exposé se conclut sur une notion du bonheur somme toute classique : la liberté, le couple, la famille, les bonheurs simples du quotidien.

Relativement classique également, le passage choisi dans "Ritournelle de la faim" pour une séance de lecture toujours un peu artificielle (tradition anglo-saxonne de mise en scène du texte, avec l'auteur dans le rôle de son propre lecteur). J'ai nettement préféré le second texte, extrait de "Ballaciner" : une rencontre avec Lee Jeong-hyang où la jeune réalisatrice se livre à propos de son film "Jibeuro". Une fois de plus, si Le Clezio s'efface, il agit en révélateur. Et si l'une des voix n'est pas la sienne, l'image saisissante qu'il projette de son interlocutrice vient de lui.

L'image du bonheur que je conserve de Le Clezio, c'est plutôt son personnage de Mondo. Ce petit mendiant survivant au quotidien par la grâce de la bonté humaine et de rencontres simples. Cet enfant plein de joie sait pertinement qu'un jour il se fera éliminer de ce paradis à la fois si riche et miséreux.

Le bonheur, au fond, comme l'humour, commence par l'acceptation de la mort.
(photo SM : "Ne tirez pas sur le pianiste")


20090521

L'Europe en Questions

Etes-vous prêts pour les élections européennes ? Ce test en 10 questions vous permettra de juger votre connaissance du sujet :

L'ancêtre de l'Union Européenne ?
A) Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier (CECA)
B) Union Européenne du Fer et de l'Acier (UEFA)
C) Politique Agricole Commune Synchronisée (PACS)

L'Europe des 6 à l'origine :
A) Belgique, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, RFA
B) Bretagne, Franche Comté, Ile de France, Lorraine, Pays de la Loire, Rhone Alpes
C) BNP, Fortis, ING, Lloyds, Paribas, Rabobank

Le plus grand pays de l'UE :
A) la France métropolitaine
B) le Danemark (+ Groenland)
C) le pool des traducteurs à l'assemblée (population)

La date d'entrée du Royaume-Uni dans l'Union :
A) 1973
B) 1066
C) le Royaume-Uni ne fait pas partie de l'Europe

Un père fondateur de l'Europe :
A) Jean Money
B) Jacques de l'Or
C) Paul-Henri Sparkasse

Le traîté qui redessine l'Europe :
A) Maastricht
B) Nice
C) Shenzhen

La Constitution de l'Europe :
A) demandez "VGE" à l'hospice de Chamalières
B) encore un peu faiblarde
C) 5% solide, 45% liquide, 50% gazeux

Les Français devront théoriquement se prononcer par référendum sur :
A) L'entrée de la Turquie en Europe
B) La sortie d'Erdogan devant Peres
C) La construction du futur parlement européen au milieu du Bosphore

Liberté de la presse, ouverture économique, perception de la corruption : dans quelle catégorie la France fait-elle partie du top 10 de l'UE ?
A) Aucune
B) Corruption de la presse
C) Liberté de la corruption

L'hymne officiel de l'Europe :
A) "Ode à la Joie" de Ludwig van Beethoven
B) "Hymne de l'UEFA Champions League" de George Frideric Handel adapté par Tony Britten
C) "Fairytale" de Alexander Rybak

*****

Vous avez un maximum de A : vous allez déposer votre bulletin le 7 juin et participer activement au dépouillement des bulletins le soir même
Vous avez un maximum de NON : vous allez déposer votre bombe le 7 juin et participer activement au dépouillement de vos concitoyens pendant les 5 années suivantes

20090519

Bonus écologique et malus politique

Commentaire en réponse à la question "Pourquoi attribuer un bonus écologique à des voitures ?"*
Attribuer un bonus écologique aux rares bons élèves, c'est avant tout un non-choix politique : il était politiquement impossible d'attribuer un malus écologique au reste de la classe, seule façon de motiver le changement tout en levant des moyens de financer la recherche de solutions.

Non seulement on n'encourage pas la rupture nécessaire, mais on commet un non-sens : une voiture qui émet l'équivalent du poids de deux oeufs de CO2 au kilomètre ne mérite évidemment pas un bonus écologique.

Bon... ça a le mérite d'exister, mais surtout de retarder les vrais progrès.

Un compromis pertinent à mes yeux eût été de fixer dès le départ un programme du style : pendant 7 ans on pratique le bonus pour les moins mauvais, mais après on passe au malus. A ce moment là on motive l'industrie pour accélerer le mouvement avec la perspective d'un renouvellement de parc à moyen terme, en cohérence avec les cycles du secteur.

* sur
Eco89.

20090515

Cher Karl,

Cher Karl,

Dans ta dernière livraison révisionniste bi-hebdomadaire*, tu a pointé ton gros doigt ensanglanté vers Nancy Pelosi : VOUS avez supporté le waterboarding et les EIT ("Enhanced Interrogation Techniques" ou "Techniques Avancées d'Interrogation"). VOUS avez encouragé ce que vous les Démocrates appelez de la 'torture'.

Avant toute chose, Karl : quoi qu'ait dit ou fait Pelosi, le waterboarding EST de la torture. Pas de la 'torture' entre guillemets, et certainement pas tes très édulcorées "EIT".

Deuxièmement : beaucoup d'Américains (parmi lesquels des Démocrates) ont soutenu le Patriot Act, applaudi l'invasion de l'Irak, et même voté pour George W. Bush en 2004. Mais cela ne veut pas dire qu'ils étaient en faveur du fascisme, de la torture, d'Abu Ghraib, ou de
ce dangereux fondamentaliste qui a dynamité les initiatives de paix internationales pendant 8 ans. Tu n'as sans doute pas oublié cet homme... Lui n'a cessé de louer tes bons et loyaux services à sa cause en qualité d'"Architect" ou, pour reprendre son registre plus intime et affectueux, en qualité de "Turd Blossom".

Ces votes et soutiens massifs prouvent une seule chose, Karl : l'efficacité de vos Armes de Désinformation Massive, ce système fondé sur les mensonges délibérés et une propagande éhontée. Vous avez délibérément menti à Pelosi comme à Bob Graham** et à tous les Américains, vous avez trahi non seulement les valeurs fondamentales de votre pays mais la confiance de votre peuple.

Bon là j'ai peut-être l'air un peu mécontent mais en réalité, je suis très très soulagé que tu aies évoqué le sujet.

Puisque tu as choisi de braquer les projecteurs dans cette direction, ce ne seront plus seulement les infâmies commises par l'Administration Bush qui seront exposées, mais aussi sa machine à broyer les consciences qui a rendu possible leur acceptation par un peuple supposé vivre dans une démocratie modèle.

Enfin... J'adore t'écouter donner des leçons de morale sur la torture (elles feront aussi beaucoup rire les historiens), mais je tiens également à te rappeler que l'heure est venue de t'expliquer sur tes propres crimes, et en particulier dans cette affaire d'éviction de procureurs***...

En te priant d'accepter, Cher Turd Blossom, l'expression de mon mépris le plus sincère


* voir "
Congress and Waterboarding" - Wall Street Journal (20090514) et le dossier "spam" de ma boîte à lettres
** "
Graham: CIA Gave Me False Information About Interrogation Briefings" - Sam Stein, Huffington Post (20090514)
*** "
Rove to Be Interviewed Over Attorney Firings" - David Johnston - New York Times (20090514)
---
Initialement publié sur blogules en V.O. ("
Rove v. Pelosi v. Rove v. America")

20090508

Armes de Désinformation Massive - Redux

Je m'étonne que l'on s'étonne de l'opération "Pétrole contre Pourriture" (ou plutôt "Subventions contre Soumission") menée par Sarkozy auprès de la presse française, en particulier dans la foulée des Etats Généraux de la Presse Ecrite de janvier dernier*.

Une fois de plus, depuis 2005 et plus encore depuis son entrée en fonction à la tête de l'Etat, Le Petit Nicolas n'a fait que reproduire la stratégie victorieuse de George W. Bush entre 2001 et 2004 : mettre les majors des media dans sa poche en l'échange de promesses législatives (en l'occurence : des lois antitrust plus souples afin de renforcer leur mainmise). C'est ainsi que les media, contre-pouvoirs essentiels de la démocratie, se sont transformés en Armes de Désinformation Massive au service de la propagande d'Etat et en soutien à l'invasion de l'Irak dans la prétendue "War on Terror". C'est aussi pour cela que le candidat GWB n'a pas fait l'objet d'attaques en règle lors de la campagne de 2004, alors même que tous les scandales de son administration avaient été révélés (la torture, les mensonges...). Dans ce concert abject, même les media traditionnellement "libéraux" comme le NYT ou Newsweek ont tout bonnement baissé leur pantalon. Le symbole de cette époque honteuse demeure pour moi Fareed Zakaria : une plume indépendante osant prôner la modération et le respect mutuel au lendemain du 11 Septembre, et devenue quelques mois plus tard un supporter très motivé de Bush dans son projet d'invasion de l'Irak. Entretemps, Zakaria a été invité à la Maison Blanche et à la réunion annuelle du Bilderberg... Il héritera par la suite d'un poste prestigieux à la tête de l'éditorial pour Newsweek International.

Pour les majors US, la "récompense" survindra le 2 Juin 2003, le régulateur levant des barrières essentielles à la concentration sur chaque marché régional : part de marché maximale relevée de 35 à 45%, possibilité de contrôler à la fois une chaîne TV locale et un titre de presse régionale, abandon des logiques d'"intérêt public", relâchement des notions d'information...

A la tête de la FCC à l'époque : Michael Powell, le fils de Colin. Ce forfait allait être jugé contraire à la loi (la FCC retournera à la charge à un an des élections 2008...), mais il est intéressant de rappeler qu'il eut lieu un mois après le fameux "Mission Accomplished" de W.

Une fois Bush élu (je refuse d'écrire "réelu"), le pacte de non-agression arriva à son terme, et les majors purent s'en donner à coeur joie. Tous les films critiques sur la guerre en Irak ont été diffusés à partir de 2005-2006. On se souvient comment Michael Moore avait peiné à distribuer son Fahrenheit 9/11 par des circuits indépendants...

Signe des temps : le mois dernier, DOJ d'Eric Holder a refusé d'assouplir les lois antitrust et les lois spécifiques aux participations dans les media pour aider la presse US face à l'inéluctable dématérialisation des media écrits.

A méditer pour les dirigeants de la presse française aujourd'hui : si le jugement des actionnaires s'avère impitoyable, celui de l'Histoire se révèle indélébile.



* cf hier "Le jour où Sarkozy a acheté la presse" (Frédéric Filloux sur Slate)

20090430

"Abus de pouvoir" - François Bayou (gros Plon) - Le Coup d'Etat Permanent V2

Hier, à l'occasion de la sortie d'"Abus de pouvoir", son essai sur la présidence Sarkozy, François Bayrou rendait visite à un David Pujadas visiblement aussi heureux de son scoop que terrorisé à l'idée de commettre un faux pas devant sa hiérarchie.

En fait, la mission du "journaliste" transpirait par tous ses pores : nous on assure juste le minimum syndical pour le temps d'antenne en prime-time histoire de conserver le label "démocratie", et toi tu n'es surtout pas là pour informer sur un non-événement... si polémique il y a, que ce soit sur la personnalité de Bayrou, pas sur les méthodes d'exercice du pouvoir par le Lider Maximo.

Car les dirigeants de France 2 sont prévenus : on ne badine pas impunément avec l'image de Notre Petit Pair des Pipoles. Quand l'Elysée ne traîne pas directement en justice les terroristes commercialisant des poupées vaudou à son effigie (à en croire Sarko, une secte beaucoup plus dangereuse pour la démocratie que les Scientologues), quand elle n'envoie pas une swat team pour intimider un journaliste trop indépendant, elle fait pression sur des tiers pour coller un procès à un media coupable de faire son boulot d'information (les cousins de France 3 ont finalement consenti à porter plainte pour les images "off" révélées par Rue89).

Notre Hyper Hype Président n'a évidemment pas oublié le coup d'éclat de son rival en 2006 face à Claire Chazal* : en guise de lancement de sa campagne présidentielle, Bayrou avait ouvertement dénoncé la mainmise de ses puissants copains sur les media français...

De toute évidence, TF1 n'a pas non plus oublié : "il y a des chaines sur lesquelles je ne suis pas, vous l'aurez observé" a même lâché, goguenard, le Béarnais dans sa seule saillie digne de cet acte majeur de bravitude face à la Grande Muraille de Bling.

Comme l'élève obséquieux les preuves de bonne conduite devant son professeur (de l'autre côté de l'oreillette), David a donc multiplié les attaques directes face à cet improbable Goliath médiatique : son brûlot à charge ne comprendrait que 6-7 pages de propositions par ailleurs très floues, ce ne serait qu'un simple coup "tactique" motivé par la haîne personnelle, de la "politique politicienne" avec en ligne de mire "le second tour des présidentielles 2012"...

Visiblement peu préparé à un tel tir de barrage, Bayrou n'a jamais pu vraiment dérouler son argumentaire :

0) la France va mal, et pas seulement au niveau économique et social. Les Français le sentent clairement, mais ne parviennent pas à formuler précisément leurs inquiétudes... d'où ce bouquin.

1) en fait, la République Française est en danger et son modèle unique est sur le point de perdre ses atouts les plus précieux. L'"égocratie" clanique à la sauce Sarkozy remet même en cause ce principe fondateur : "La France n'accepte pas la loi du plus fort".

2) il devient donc urgentissime de réaffirmer le modèle républicain français et de rétablir les contre-pouvoirs. A fortiori dans de telles circonstances, le droit de vote est un devoir.

3) C'est marrant, y'a des élections dans quelques semaines. Et oh, j'allais oublier : coucou, j'existe. Vous pouvez compter pour moi pour défendre les valeurs de la République. D'ailleurs c'est théoriquement le job du Président...

Enfin je reconstitue le puzzle d'après les rares bribes collectées sous le feu nourri de la mitraillette marionette à talonettes du Sévice Public.

Je n'ai pas lu le bouquin. Mais je me souviens avoir lu il y a une trentaine d'années un exemplaire usé d'un lointain prédécesseur.

En 1964, un autre François avait dénoncé les dérives anti-républicaines d'un autre Président dans un autre pamphlet également paru chez Plon. A l'époque, l'auteur évoquait "Le Coup d'Etat Permanent" au lieu d'un "Abus de pouvoir".

Mais Sarkozy n'est pas de Gaulle.

Et Bayrou n'est pas Mitterrand.

Du moins je l'espère pour lui et pour nous : je n'ai vraiment compris François Mitterrand qu'à la lecture de ces pages où, en totale contradiction avec ses nobles déclarations pro-républicaines, il exsudait une jalousie vénéneuse et un égotisme autocratique proprement terrifiant.

Ambitieux, Bayrou ? Oui, sinon il resterait le cul sur son tracteur au lieu de faire ce métier. Aigri ? Peut-être un peu (on le serait à moins après ce qu'il a subi !)... mais pas au point de perdre le sens des valeurs. Comme l'a confirmé l'épisode d'hier, cet homme joue mieux le rôle de la proie que celui du prédateur.



* voir "
Blogule blanc a Francois Bayrou en access prime time" (20060902)

20090425

La France tombe en désamour avec l'Europe (suite)

Quelques commentaires à propos du faible écho radar sur les prochaines élections européennes :

Le seul parti qui fasse campagne pour l'Europe (MoDem) est quasi interdit d’antenne.

Le PS se garde bien de braquer le projecteur sur ses propres contradictions. C’est tout de
même le 29 mai 2005 qu'il a implosé.

Quant à l’UMP, personne ne veut y faire l’apologie de l'Europe dans le climat actuel. Pour eux, ce vote sanction (a minima au niveau de la participation) ne doit pas passer pour un vote sanction contre le gouvernement mais pour un message adressé à l'Europe par chaque citoyen. Le seul avantage du scrutin est de caser quelques VIP en disgrâce... ou d'en disgrâcier encore plus certaines autres.

Pourtant ce scrutin a du sens et un timing fichtrement pertinent...

C'est pourquoi vous ne trouverez pas de programme officiel.

A part bien sûr chez les
nan-nonistes onano-nihilistes : tout faire péter, comme d'hab'.

20090418

Le complexe Sarko : je suis venu, j'ai vu, G20cu

Obama immature, Merkel à sa botte, Zapatero simplet...

Les Français traînaient déjà une sale réputation d'arrogants prétentieux et voilà que Notre Petit Pair des Pipoles délivre à la presse du monde entier (par voie d'un quarteron de parlementaires en préretraite) suffisamment de Berlusconneries pour nous faire tous passer pour des complexés aussi ridicules que lui.

Ben oui Barack a une tête de plus que lui.

Ben oui celle d'Angela est plus grosse que la sienne (d'économie, j'entends).

Ben oui Zapatero est peut-être moins intelligent que toi mais il est aussi et surtout moins con*.

Ben oui, Sarkozy à éparpillé l'UMP de Chirac façon puzzle : terminée l'Union, hadopisée la Majorité... et que dire de la Popularité ? Sacrifiée, humiliée, martyrisée : que le Che colle 82% à Le Pen passe encore, mais 74% contre Nico himself franchement là, ça la fout mal.

Notre Grand Homme a atteint son point haut le 7 mai 2007 et il en est malade. Il a pourtant tout essayé, mais du sauvetage des infirmières bulgares on ne retiendra que les caprices de Cécilia et la parade victorieuse de Khadafi en France, de l'échapée d'Ingrid le coup de génie des libérateurs colombiens, de sa tentative de récup' du G20 sa rixe avec HU Jintao lamentablement achevée par une intervention d'Obama et une désersion honteuse sur la cause Tibétaine...

Rien à faire : les Français préfèrent ce grand escroc-griffe de Chichi qui au moins pouvait regarder Bush de haut, et le monde préfère la France de Villepin à la tribune de l'ONU.


Nicolas Sarkozy en est réduit à ne louer que le seul leader international à son image : Sylvio Berlusconi, cet éternel bronzé bling-bling s'affichant aux bras de femmes plus jeunes, et corrigeant à coup de bistouris (plus courageux que la talonnette) les effets de la vieillesse.

Pathétique.


* il capte peut-être pas bien toutes les subtiliés de la haute finance, mais il a bien compris que la priorité était de protéger la constitution. l'histoire retiendra qu'il a courageusement commencé son mandat en jurant sur ce document sacré pendant que toi tu t'amusais à rallumer les guerres de religion en t'évertuant à torpiller la laïcité (cf "
N'ayez pas peur").

20090403

Le G20 twitté par les Maîtres du Monde

@barackobama.com : "uh... hum... Bon : plus que 110 caractères. Good day : on tient un accord. Bonus: évité un pugilat entre Sarko & Hu."

@nicolassarkozy.fr : "Good day : j'ai fait la une et sauvé le monde, comme d'hab'. Bonus : évité la guerre entre les US & la Chine."

@hujintao.com.cn : "Good day : sauvé Macao & HK, rachété les US, coupé liens entre France & Dalai Lama. Bonus: en ai profité pour espionner UK."

@gordonbrown.co.uk : "Good day : j'ai gardé le menton bien haut, et la mâchoire pas trop bas."

@tayyiperdogan.com.tr : "Good day : Shimon Peres n'était pas là."

@robertzoellick.us : "Good day : si un Bushite comme moi se fait augmenter, y'a toujours de l'espoir pour l'argent facile."

@bankimoon.un.org : "Good day : si seulement on avait les mêmes au Conseil de Sécurité..."

@abhisitvejjajiva.com.th : "Good day : j'étais juste derrière Obama sur la photo. Bad day : son sourire a éclipsé le mien."

@taroaso.co.jp : "Good day : personne ne m'a surpris à siroter mon saké."

@dmitrymedvedev.ru : "Good day : j'ai tenu la jambe de ces abrutis pendant que Vlad atomisait la Géorgie. Même eu l'autographe d'Obama."

@stephenharper.ca : "Bad day : coincé aux toilettes pendant la photo officielle."

@mbtious.co.kr : "Good day : Kim Jong-il a réussi à m'obtenir une itw avec BO."

@lula.com.br : "Good day : j'ai été employé comme bodyguard par Brown et la Reine. Tenu ce fou furieux de Frenchie à distance de Barack."

@angelamerkel.de : "Good day : assise à côté d'Oby au dîner, loin de Sarko sur la photo de famille."

@dskimf.com : "Good day : j'ai un budget pour acheter des fleurs à Michelle Obama."

@silvioberlusconi.it : "Good day : sur les images, je parais plus jeune qu'Obama et Medvedev réunis."

@kevinrudd.com.au : "G'day and seeya."

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initialement publié sur blogules en V.O.

20090402

Corées : place au foot !

Sept ans après, retour au Sangam World Cup Stadium, où j'avais assisté à la victoire logique du Sénégal face à un bien pitoyable champion en titre à l'occasion du match d'ouverture de la Coupe du Monde 2002 (France - Sénégal 0-1).

Dans une atmosphère bon enfant mais un poil plus tendue que lors des précédentes éditions, le choc entre Corées a débouché sur une victoire à l'arraché du Sud : 86e mn - coup franc décalé de Kim Chi-woo, entré en jeu quelques minutes plus tôt. Séoul repasse donc devant Pyongyang dans la course à la qualification pour la Coupe du Monde 2010 avec 11 points contre 10, l'Arabie Saoudite demeurant dans la course avec 10 points suite à sa victoire face aux Emirats Arabes Unis.

Le derby coréen a tenu toutes ses "promesses" : fermé, crispant et serré jusqu'au bout, les rouges du Sud contrôlant les rouges du Nord la plupart du temps, et la Corée du Nord profitant de la moindre occasion pour balancer son missile Jong Tae-se vers le but de Lee Woon-jae.

Fidèle à sa réputation, Jong Tae-se affiche une vitesse d'exécution proprement foudroyante : ce numéro 12 démarre comme une fusée et effectue un pivot sur lui-même en un éclair. Pas étonnant que la Corée du Sud et le Japon nourrissent des regrets à son égard : né à Nagoya, Jong a renoncé à la nationalité sud-coréenne pour rejoindre le Nord tout en restant à l'Ouest - ou plutôt à l'Est, puisqu'il évolue au Kawazaki Frontale (son frère jouant pour sa part en Corée du Sud).

Puisqu'il ne reconnait pas officiellement le Nord comme un pays, le Sud n'a toujours pas avalisé la "trahison"... mais la FIFA a accordé sa bénédiction à l'union. Pour le plus grand bonheur de son compère en sélection Hong Yong-jo, le très technique maître d'orchestre (pour le coup, un enfant de Pyongyang jouant au FC Rostov).

Entre les deux stars de l'équipe (numéros 12 et 10), le très microscopique Mun In-guk (numéro 11) a correctement complété un triangle d'attaque parfaitement rôdé : pas de temps perdu à la récupération, le ballon part instantanément vers l'avant et dès la première minute, le toujours plus rondouillard Lee Woon-jae doit s'employer sur un violent tir de loin. Le portier sud-coréen sauvera également son équipe en début de seconde mi-temps sur une tête de Jong enchaînée par une reprise sur le poteau.

Il a fallu attendre l'heure de jeu pour voir des actions franches en faveur des Guerriers Taeguk, et un coup franc assez chanceux pour sceller un match néanmoins largement contrôlé par la Corée du Sud.

Solide en défense et collectivement supérieure, l'équipe a paru très empruntée en attaque. Les tauliers Park Ji-sung, Lee Won-jae et Lee Yong-pyo ont pourtant assuré le métier avec sobriété et autorité - le Mancunien m'a franchement impressionné par sa défense debout dans une course le long de la touche et par sa résistance aux chocs : visiblement, le capitaine de la sélection doit soulever pas mal de fonte les jours de pluie.

Mais sur le front de l'attaque, seul Park Chu-young bougeait pour offrir des solutions au porteur du ballon. Son partenaire Lee Keun-ho, toujours à la recherche d'un club, n'y était visiblement pas... et c'est d'ailleurs lui qui a cédé sa place au buteur du jour. Quant au toujours aussi prometteur Ki Sung-yong, s'il a régalé le public par ses grigris et talonnades, il a franchement déçu sur ses points forts habituels : qualité des centres et des coups de pieds arrêtés, accélération du jeu...

Après un premier quart d'heure très solide, le Nord a pour sa part abandonné le milieu à ses cousins, repris du poil de la bête en fin de première et début de seconde, et perdu pied le dernier quart d'heure, enchaînant passes mal ajustées et fautes de fatigue. Au vu du match, cette sélection peut nourrir des regrets mais elle a surtout affiché ses limites.

Mon rêve de voir les deux Corées participer à la grande fête du football en Afrique du Sud l'an prochain semble plus lointain. Tout se jouera le 17 juin dans le choc Arabie Saoudite-Corée du Nord... à moins que la DPRK ne sombre dès le 6 contre l'Iran au Kim Il Sung Stadium.

La Corée du Sud paraît en bien meilleure posture : elle vient d'enchaîner deux victoires chargées de symboles sur l'Irak et la Corée du Nord et si elle gagne aux Emirats le 6, elle pourra probablement se permettre de perdre l'un de ses deux derniers matchs à domicile (Arabie le 10, Iran le 17).

Bon. Ce calendrier pourrait être quelque peu chamboulé dans les jours à venir : la Corée du Nord a annoncé pour le 4 au 8 avril une mise en orbite de satellite fortement suspectée de masquer un test de missile longue portée. Et pour peu que ça dégénère (les Etats-Unis et le Japon se sont déclarés prêts à intervenir en cas de tir de missile), même les gants du bon vieux Lee Woon-jae n'y pourront pas grand chose.

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initialement publié sur
footlog
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