20180716

Deux étoiles petit luxe

Il semble bien loin, le temps où Les Bleus se contentaient d'être champions du monde des matchs amicaux. Les voilà qui bouclent (de justesse) une quatrième décennie consécutive avec au moins un trophée international: deux Coupes du Monde, deux Championnats d'Europe, deux Coupes des Confédérations, avec à chaque fois une victoire à domicile et une victoire à l'étranger, et même un Trophée Artémio Franchi et une médaille d'or aux JO pour compléter le tableau...


Pour la première fois, la France gagne en subissant le jeu. Sur ce plan, son quart contre l'Italie en 1998 n'était pas du niveau de cette demie contre la meilleure équipe du tournoi (Belgique), ou a fortiori de cette finale contre une admirable Croatie. Les Bleus l'ont remporté à l'Allemande, avec une rigueur collective, quelques fulgurances offensives, et un peu de chance. A moins que Griezmann, Ronaldo le Juventino, ou Mbappé ne nous sortent un second semestre de folie, le Ballon d'Or tend les bras à Luka Modric, qui avec ses faux airs de Johan Cruyff, renforce l'écho à la finale de 1974.

Deschamps a composé un groupe à la fois rassurant et brillant. Pas intuitif d'imposer Benjamin Pavard et Lucas Hernandez, ou d'oser remplacer en finale le meilleur joueur du tournoi N'Golo Kanté par Steven Nzonzi, pas évident de canaliser tous ces jeunes talents sans brider leur créativité. DD a su très intelligemment leur inculquer sa culture de la gagne, et capitaliser sur la haine de la défaite et l'échec de l'Euro 2016 comme de celui de 2006. J'ai autant adoré les promesses tenues de Kylian que l'abnégation d'Olivier Giroud.

Bizarre de finir sur la bourde absurde de Hugo Lloris, le pétage de plombs de Macron, les free hugs de son homologue Croate, et ce déluge de buts, de flotte, et de Pussy Riot sur la pelouse de Moscou. Cette drôle de finale aura couronné une Coupe du Monde très spectaculaire et réussie. Pas aussi intense au niveau du jeu et des émotions que 1982, mais joueuse, offensive, ouverte jusqu'au bout. Sans grande innovation au niveau du jeu si ce n'est un nettoyage bienvenu grâce à l'arbitrage vidéo. Même les Russes auront réussi un joli parcours sans aide suspecte.

Avant les huitièmes j'avais parié sur une victoire de l'Angleterre sur la Belgique, mais si leur tableau s'est avéré aussi facile que prévu, ils n'ont jamais su élever leur jeu. Gareth Southgate aura tout de même tiré le meilleur de joueurs finalement plus limités qu'espéré. Sur le plan du jeu pur, mention spéciale à la vraie finale avant la lettre, le somptueux Brésil-Belgique.

Reste aux Bleus de se qualifier pour le Qatar pour espérer viser une troisième étoile sans attendre 2038.

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20180418

Macron en mode G.I.

Quelques semaines après son modèle Nicolas Sarkozy (voir 'Sarkozy: "j'ai la Libye en béton"'), Emmanuel Macron a accepté de se livrer en exclusivité sur nos lignes. 

blogules: "Des frappes en Syrie, un grand oral au Parlement Européen à Strasbourg... définiriez-vous cette semaine comme Jupiterienne?"

Emmanuel Macron:  "Totalement: Jupiter est non seulement le maître de la foudre, mais le dieu romain qui reprend les mythes associés à Zeus. Or ce dernier est bien parvenu, sous forme de taureau blanc, à ravir Europe."

b: "Ravir oui, mais au sens premier du terme: il s'agit là d'un enlèvement franchement très limite au niveau #metoo..."

EM: "Pardon de vous le dire, mais contrairement à mes prédécesseurs je ne cours pas les jupons - et d''ailleurs Brigitte préfère les pantalons. Dans le même temps, je constate que suite à cette union, Europe a donné naissance à Minos le juste, Radhamante la vertueuse, et Sarpédon le valeureux."

b: "Je me demande si je n'assiste pas à la naissance de Macron le pédant. Vous ne faites pas vraiment d'effort pour améliorer votre image de jeune homme arrogant, entre vacuité et vanité - ça ne vous gène pas, même si votre cote de popularité en pâtit?"

EM: "De toute façon je ne ferai qu'un mandat, c'est écrit. Même si je veux rempiler, et c'est le cas, je suis parti pour vous faire une Giscard ou une Sarko, ça parait clair. Alors autant passer mon temps sur les réformes, et ne comptez pas sur moi pour aller dîner chez l'habitant ou vous jouer de l'accordéon."

b: "Parader sous le maillot de l'Ohème, en revanche..."

EM: "Mais là c'est différent. Le foot c'est une figure imposée, je ne peux pas y couper. Comme le Salon de l'Agriculture."

b: "Donc cet été, vous allez tâter le croupion des Bleus en Russie?"

EM: "Seulement si on atteint la finale. Pas envie de me faire Novichoker par Vladimir."

b: "Vous lui avez pourtant sorti le grand jeu, à Poutine, en l'invitant à Versailles, et à sa très chère Cathédrale de la Sainte Trinité."

EM: "Mais ça c'est du marketing, délibérément Tapis Rouge. Comme pour Trump avec la Tour Eiffel, le défilé du 14 juillet, et les Invalides avec son énorme dôme doré et son monumental tombeau de Napoléon. A Vladimir, j'ai déroulé les ors du Roi Soleil, et son bébé fétiche du quai Branly. Vous ne pouvez pas savoir combien il a bombé le torse en voyant ses coupoles brillant devant la Tour Eiffel. Après ça, ils ne peuvent pas me refuser grand chose."

b: "Sur le coup, l'honneur de la république est tout de même un peu bafoué..."

EM: "Désolé, mais je suis du type pragmatique. Les grands principes, les droits de l'homme, c'est bien pour les discours, pas pour faire avancer le schmilblick quand tous les autres leaders qui pèsent sont des salopards: Vlad, Don, Jinping, Narindra, Shinzo, Rodrigo, Tayyip, j'en passe et des pires. A l'heure où même Aung San Suu Kyi soutient un génocide, vous n'allez pas me reprocher des petits compromis de protocole."

b: "Alors toutes ces belles paroles à Strasbourg sur la démocratie face aux nationalismes et aux extrémismes, c'était du vent, La République en Charme?"

EM: "Pas du vent, mais du marketing. Avec des marqueurs clairs, pour rappeler qu'on est pas passé loin de la catastrophe l'année dernière*."

b: "Parlons-en, de vos marqueurs clairs. L'autre jour, aux Bernardins, les défenseurs de la laïcité auraient aimé que vous soyez plus ferme sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Jean-Luc Mélenchon vous qualifiant même de 'sous-curé'".

EM: "Là-dessus c'est un peu l'hopital qui se moque de la charité. Mélenchon en petit père la vertu, défenseur de la république et de la laïcité? Un bon soldat de Poutine, oui, qui n'a pas réussi à créer le chaos en arrivant au second tour, mais fait tout son possible au troisième pour torpiller le débat républicain."

b: "Le débat républicain, justement. Ou son absence. Comment faire lorsque LREM truste tous les leviers de l'Etat à part le Sénat? Quand les seuls contre-pouvoirs sont les syndicats?"

EM: "Les syndicats ne représentent plus rien. Des employés organisés en groupes Facebook défendraient mieux leurs intérêts, comme ceux de Cambridge Analytica d'ailleurs. On est au XXIème siècle, il est grand temps de passer là aussi aux 'surgical strikes'."

b: "Revenons aux frappes contre Bashar el Assad..."

EM: "... contre l'usage d'armes chimiques en Syrie. Nous ne voulons pas déloger Bashar, juste rappeler les règles du jeu, et aider Jean-Yves Le Drian à écouler nos armes de destruction conventionnelles sur le marché."

b: "Le Drian est passé au Quai d'Orsay, vous avez oublié?"

EM: "Non. Et lui non plus d'ailleurs. Défense et Affaires Etrangères, c'est pareil. Et puis c'est plus simples de regrouper les équipes pour réduire les effectifs."

b: "Un serrage de Clausewitz, en somme."

EM: "Notre gouvernement est réellement taillé pour la guerre comme pour la politique. Avec deux G.I. à sa tête."

b: "Edouard Philippe et vous en G.I., vous n'exagérez pas un peu, vous qui vous voyez déjà pour commencer en taureau blanc?"

EM: "Vous n'y êtes pas. Avec le petit glabre châtain adoubé par les Socialistes, et le grand hipster brun issu des Républicains, bien propres sur eux, nous sommes les prototypes même des Gendres Idéaux."

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* voir "La France ou Poutine ?"

20180321

Sarkozy: "j'ai la Libye en béton"

C'est au beau milieu de la suspension de sa garde à vue, la nuit dernière, que Nicolas Sarkozy nous a confié en exclusivité (comme à son habitude*) ses impressions à un moment clef de sa très mouvementée vie politique.

blogules: "Merci Nico pour ce nouveau scoop"

Nicolas Sarkozy: "Je t'en prie, c'est la moindre des choses, tu veilleras juste, cette fois-ci, à ne pas te gourer de compte offshore pour le virement. La dernière fois, j'ai dû envoyer Olivier aux Bahamas à mes frais. Bon, sur un yacht de Bolloré, mais c'est pareil."

b: "Désolé boss. Revenons à nos moutons - ça se passe comment pour ta garde à vue?"

NS: "Plutôt bien. Pour le moment ils ne s'intéressent qu'aux millions de Muammar al Gaddafi. Par exemple, je n'ai encore eu aucune question sur mon invitation de Bashar el Assad à assister au défilé Dassaut."

b: "?!?"

NS: "La collection Automne-Hiver, tu sais, son défilé du 14 juillet".

b: "Bien sûr - tiens, à propos, l'invitation de Macron à Trump lors du dernier défilé, ça t'inspire quoi?"

NS: "Décidément, ce petit morveux me pique toutes mes idées... à part bien sûr son goût pour les antiquités: alors que sa Brigitte lui dure 20 ans, je change de femme comme de Rolex."

b: "Ces Rolex, justement, tu ne penses pas que ton côté Bling Bling finira par mal passer auprès des juges?"

NS: "Ne t'inquiète pas, pour Gaddafi j'ai la Libye en béton. C'est Martin Bouygues qui me l'a construit, d'ailleurs."

b: "Edwy Plenel ne va pas te lacher. Il laisse maintenant entendre que ton acharnement contre Gaddafi visait à effacer les traces et les témoins de l'affaire."

NS: "Tu as vu comme le fils de Muammar a tout déclenché en ouvrant sa grande gueule? Il y avait sans doute des moyens plus discrets. Si c'était à refaire, j'aurais investi dans des solutions chimiques plus subtiles, comme Kim Jong-un ou Poutine. Mais je voulais être un vrai chef de guerre, c'est bon pour la campagne de réelection."

b: "Pas vraiment un succès... remarque, Flanby ne s'en est pas mieux tiré."

NS: "En plus, Monsieur Occasions Manquées n'a probablement rien tiré du Mali pour ses affaires personnelles. Quel loser!"

b: "Euh. Je ne veux pas te faire de peine, mais ton image de winner n'est pas vraiment au top depuis un bon moment."

NS: "Ne t'en fais pas pour moi. Regarde Silvio Berlusconi : 81 balais et toujours au top, malgré toutes les casseroles qu'il traîne. Vous n'avez vraiment pas fini de m'avoir sur le dos."

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* petit florilège: "Tout pour ma pomme - conversations privées avec les présidents", "Liliane, fais les valises de billets (Sarko revient parmi les siens)", "Sarkozy : je vous ai compris", "Sarkozy: le grand emprunt"

20180202

Une Dead Zone autour de la DMZ ?


Si vous avez lu 'The Dead Zone' (1979), la comparaison entre Donald Trump et Greg Stillson ne peut que vous sauter aux yeux. Dans ce classique de Stephen King, un homme capable de voir l'avenir (Johnny Smith) cherche à empêcher un populiste incompétent (Greg Stillson) de devenir président des Etats-Unis parce qu'il a 'vu' ce narcissique malfaisant déclencher la troisième guerre mondiale.

Stillson débute dans la vente en porte à porte (des Bibles dans le New Hampshire, mais son bagoût lui permettrait de fourguer tout aussi facilement des voitures dans le Tennessee, ou des penthouses à Manhattan), puis prend goût au pouvoir et à ses abus en s'entourant de gangsters pour mieux forcer son destin. Ses rivaux politiques ne le prennent pas au sérieux, avant de comprendre que la machine infernale sera impossible à arrêter. Si Smith échoue dans son projet d'assassiner Stillson lors d'un meeting de campagne, il réussit à changer l'histoire, puisque le candidat utilise un bébé pour se protéger du tireur, détruisant irrémédiablement son image juste avant l'élection.

Tous les lecteurs de The Dead Zone (dont votre serviteur, voir ci-dessous) ont trouvé Trump le plus Stillsonien quand, en pleine campagne, il a très sèchement demandé à réduire au silence un bébé un peu trop bruyant, révélant une nième facette sombre de son personnage:

"Donald Trump's babygate reminds me of Stephen King's The Dead Zone, the moment when Greg Stillson loses the election (20160803 -twitter.com/stephanemot/status/760661014371119105)" - voir aussi dans blogules en V.O. "It's all about character"

Malheureusement, la réalité est bien plus terrifiante que la fiction: Trump n'est pas Stillson, ses méthodes peu orthodoxes ont réussi à le porter à la présidence (avec le soutien de Russes à peine plus orthodoxes et d'évangélistes peu regardants sur les valeurs morales), et l'image du Néron déclenchant le feu nucléaire continue de me hanter.

D'autant que Trump a la furieuse envie de mener dans les semaines qui viennent une opération hautement risquée, et susceptible de provoquer des millions de morts.

A de rares exceptions près comme Jim Mattis, la Maison Blanche a la ferme intention de frapper un coup en Corée du Nord pour dissuader Kim Jong-un de poursuivre son programme d'armement nucléaire. Cela fait des mois que ça les démange, mais comme annoncé (voir "Bonne année 2019"), ils devraient au moins attendre la fin des Jeux Olympiques de Pyeongchang. 

Les motivations avancées par les partisans les plus acharnés des frappes préventives font froid dans le dos:
  • H. R. McMaster, le principal conseiller de Trump en matière de sécurité, et un vétéran plus habitué aux conflits sur des territoires eloignés, se trompe en pensant que KJU est un leader moins rationnel que son propre boss. Comme si des centaines de milliers d'Américains ne vivaient déjà pas à portée des armes conventionnelles de Pyongyang, et comme si un conflit n'allait pas avoir de répercussion majeures dans la la péninsule et sur le reste du monde, il n'a aucun état d'âme à voir s'empiler les cadavres loin des States plutôt que sur le sol américain. Lindsay Graham ne dit pas autre chose quand il avance qu'il vaut mieux que ça se passe 'là bas' que 'ici'. Le summum de cette vision 'Shithole Country' de l'extrême orient est peut-être David Alan Adams, un ancien capitaine de la Navy qui a réussi a planter son sous-marin nucléaire, et qui affirme qu'il vaut mieux prendre le risque maintenant pour être fixé tout de suite (voir "Alert!").
  • Les conseillers politiques du Président, une équipe d'extrémistes réputés pour leur incompétence crasse en matière diplomatique, semblent l'avoir persuadé qu'une frappe serait bonne pour la campagne législative de novembre prochain. Comme si la situation dans la péninsule était aussi 'simple' que celle en Syrie.
  • Victor CHA, ce faucon sur le point de rejoindre Séoul comme Ambassadeur des Etats-Unis, qui avait même retweeté l'essai corrosif d'Adams en signe de bonne volonté, a visiblement fini par refuser d'aller jusqu'au bout - écarté au dernier moment par la Maison Blanche, il a écrit une tribune libre* dans le Wall Street Journal rappelant les enjeux et exposant la légèreté - pour ne pas dire l'incompétence - avec laquelle certains envisagent de telles frappes.

Pour la faire simple: il y a clairement des risques de ne rien faire, mais il y a des risques encore plus clairs de frapper, et il y a clairement d'autres options moins risquées.

Les risques de ne rien faire: Pyongyang a développé des armes nucléaires d'une part, et des missiles capables d'atteindre l'ensemble du territoire américain d'autre part. Si la combinaison des deux n'est pas déjà au point, cela n'est probablement qu'une question de mois, et cette réalité, Washington refuse de l'accepter. Mais au-delà, l'ensemble de la communauté internationale redoute une accélération de la prolifération nucléaire. Si on laisse faire la Corée du Nord, comment empêcher d'autres de s'armer? L'idée fait déjà son chemin chez les voisins du Sud comme au Japon, surtout au moment où l'Amérique de Trump cède du terrain à la Chine de Xi Jinping. Par ailleurs, étouffée par les sanctions mais experte dans les échanges illicites, Pyongyang pourrait chercher à monnayer ses technologies auprès d'organisations encore plus difficiles à contrôler et enclines à les utiliser...

Les risques de frappes préventives: frapper c'est bien joli, mais avec quelles conséquences, et quels objectifs? 
  • Quelles conséquences? Sachant que la guerre de Corée n'est officiellement toujours pas terminée, frapper le premier le sol nord coréen, même de façon limitée, constituerait un acte de guerre légitimant une réponse immédiate. Or sans même parler d'armes nucléaires, Pyongyang braque déjà vers le Sud des milliers de missiles conventionnels (certains munis d'armes chimiques), beaucoup plus que ne pourraient gérer les systèmes de défense combinés de Séoul et Washington. Il n'existe tout simplement aucun scénario où une frappe préventive ne provoquerait pas des dommages humains et matériels considérables, et la seule évacuation des populations américaines en prévision d'un conflit, même s'il venait à ne pas se réaliser, aurait déjà des effets destructeurs massifs sur l'ensemble de l'économie sud-coréenne. 
  • Quels objectifs? Supprimer KJU? Impossible à localiser, probabilité d'échec maximale. Anéantir ses capacités de lancement? Impossible à évaluer et a fortiori à garantir, d'autant que Pyongang a prouvé qu'avec ses unités mobiles, des tests pouvaient être réalisés au dernier moment depuis n'importe quel site. Si Trump décide par exemple de détruire un pas de tir juste après le prochain test, il ne réduit en rien la capacité de nuire de Kim Jong-un, mais lui offre sur un plateau l'occasion de taper, et l'escalade est inévitable. La tactique du 'bloody nose' pouvait fonctionner en Syrie, dans le cadre d'un conflit en pleine action, où Bashar el Assad même doté d'armes chimiques n'allait pas frapper les voisins en représailles. Ici, le succès de l'opération la plus chirurgicale possible reposerait sur des conditions quasi impossibles à réunir: le très improbable accord du président le plus pro-Corée du Nord de l'Histoire, MOON Jae-in, et la présence encore plus illusoire sur place de renseignements de qualité. Nous ne sommes plus dans la situation de 1994, où Kim Young-sam avait empêché Bill Clinton de détruire les installations nord-coréennes, à un moment où la capacité de nuisance du Nord était bien moindre.
  • La seule intervention potentiellement légitime aux yeux de l'ONU pourrait consister à intercepter, à l'occasion d'un prochain essai, un missile à son entrée dans l'espace aérien nippon, sud-coréen, ou américain. Mais échouer affaiblirait considérablement l'image des USA, et réussir pourrait causer d'important dommages collatéraux. En tout état de cause, même en cas de succès, aucune frappe ne serait de nature à freiner ou dissuader Pyongyang, et renforcerait bien au contraire sa propagande et la priorité pour son programme de défense.
Les autres options moins risquées: il convient de toute façon de se préparer au conflit, mais en gardant la tête froide, ce qui n'est visiblement pas vraiment le cas actuellement, que ce soit en terme de préparation ou en terme de sérénité. Il faut également continuer à augmenter la pression politique et diplomatique, et à fermer les points d'entrée et de sortie permettant encore à la Corée de contourner les sanctions - y compris désormais via la Russie. Les Etats-Unis ne doivent par ailleurs surtout pas réduire leur soutien à la Corée du Sud.


"BREAKING - au lieu de Victor Cha, Trump choisit Slim Pickens comme Ambassadeur en Corée du Sud" (20180201 - twitter.com/theseoulvillage/status/958504056309219328)




La tension risque donc de remonter dès le 26 février, au lendemain des JO de Pyeongchang (rebaptisés ironiquement JO de Pyongyang par les critiques de MOON Jae-in au vu des concessions accordées au Nord pour obtenir leur participation).

Au-delà des provocations de KIM Jong-un, on suivra de près les éléments de contexte susceptibles de faire plonger notre Greg Stillson: pour peu que l'un de ses sbires lui suggère une diversion militaire au moment où l'enquête menée par Robert Mueller se fait trop pressante, ou dans le chaos d'un krach boursier...

Voici, tirée du film The Dead Zone (1983), la scène où le Président Greg Stillson salue son fidèle bras droit Sonny Elliman, un criminel sans scrupules, au moment de pousser le bouton. De l'autre côté de la malette, un militaire forcé** d'accepter la décision la plus incompétentément meurtrière de l'Histoire:


Toute ressemblance avec Donald Trump dans sa robe de chambre, le très extrémiste Stephen Miller, et le résigné Jim Mattis n'est pas vraiment fortuite: Stephen King a lui aussi le don de voir l'avenir.

 
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* "Victor Cha: Giving North Korea a ‘bloody nose’ carries a huge risk to Americans" (WSJ 20180130)
** Greg Stillson: 'Put your hand on the scanning screen, and you'll go down in history with me!'
Five Star General: 'As what? The world's greatest mass murderers?' 

Greg Stillson: 'You cowardly bastard! You're not the voice of the people, I am the voice of the people! The people speak through me, not you! (...) You put your god damn hand on that scanning screen, or I'll hack it off and put it on for you!'

20171225

Bonne année 2019

Désolé, mais pour la vingt-et-unième fois*, je suis dans l'incapacité de vous souhaiter mes meilleurs voeux pour l'an prochain. C'est la moindre des choses quand on sait ce qu'il va se passer en 2018:


Janvier 2017:
La boîte à lettres de Donald Trump déborde au matin du 20 janvier: 1 lettre le félicitant pour sa première année de mandat (Bons Baisers de Russie, de la part de l'Ancien espion qui vous aimait), 457 lettres de démission d'employés de la Maison Blanche ayant tout juste complété l'année entière requise pour leur C.V., et 3.580 lettres de candidatures d'agresseurs d'enfants ayant les bonnes références auprès du Ku Klux Klan.

Février 2018:
Comme announcé, les Etats-Unis attendent la fin des Jeux Olympiques de Pyeongchang pour lancer des frappes préventives sur la Corée du Nord. Le nouveau Secrétaire d'Etat, Mike Pompeo, 's'excuse' de ne pas avoir attendu les Jeux Paralympiques: "d'accord, on a oublié, mais grâce à nous, les personnes handicapées auront beaucoup plus de temps à l'antenne". Si les frappes détruisent l'ensemble des cibles définies, celles-ci ne représentaient qu'une fraction de l'arsenal de Kim Jong-un, et Séoul est anéantie quelques minutes après la première bombe. Avant la fin de la journée, la péninsule toute entière est réduite en cendres. Des centaines de millions d'Américains ne réaliseront que quelques mois plus tard qu'en guise de représailles, l'ensemble de leurs circuits d'eau potable a été contaminés par des cellules dormantes nord-coréennes.


Mars 2018:
Science: le Congrès Républicain parvient à envoyer sur Mars Robert Mueller et l'ensemble de ses équipes enquêtant sur les ingérances russes dans la campagne américaine. 

Avril 2018:
Alors que les bulles financières éclatent un peu partout, les principaux chefs d'état se réunissent à Moscou autour d'un Vladimir Poutine fraîchement réélu. Xi, Erdogan, Abe, Duterte, Modi, Trump, et leurs amis s'accordent à recentrer leurs efforts sur ce qui aurait dû rester leur top priorité: détruire de l'intérieur leurs propres démocraties


Mai 2018:  
Le Prince Harry épouse Meghan Markle déguisé en Minion, le costume le moins controversé qu'elle ait pu trouver dans sa collection d'uniformes Nazis, de Stormtroopers, ou de membres du Britain First Party.

Juin 2018:
En Arabie Saoudite, les femmes sont enfin autorisées à conduire, mais uniquement des voitures électriques sans conducteur et entièrement recouvertes d'une burqa opaque.

Juillet 2018:  
Aucun but n'est marqué en finale de la Coupe du Monde 2018 en Russie, ainsi que sur l'ensemble de la compétition, conséquence inattendue de la neutralité de la toile.

Août 2018:
D'al Qaeda à ISIS à l'Idiothéocratie: la dernière franchise terroriste à s'élever sur les ruines de la génération précédente a encore plus simplifié le message du fondamentalisme, le réduisant à des borgorygmes des plus basiques, facilitant le rapprochement avec les extrémistes d'autres religions. Leurs vidéos de propagande deviennent rapidement virales auprès des fans les plus durs des Teletubbies.


Septembre 2018:
Dans la grande tradition présidentielle française, Emmanuel Macron largue son épouse Brigitte pour une jeunette bien connue des média. L'office religieux est célébrée en toute intimité à la chapelle du Père Lachaise, et aucun paparazzi ne parvient à voir la robe de mariée de Liliane Bettencourt.


Octobre 2018:
A la nouvelle de la démission de Theresa May, la Livre Britannique s'envole à 312.788 Bitcoin, soit un millionième de Dollar Zimbabwéen, ou l'équivalent d'une demi-seconde de salaire pour un esclave nord-coréen.


Novembre 2018:
Raz-de-marée Républicain aux élections de mi-mandat aux Etats-Unis: "nos donateurs les plus aisés nous ont généreusement renvoyé l'ascenseur pour nos cadeaux fiscaux", triomphe Mitch McConnell. "Nous sommes aussi satisfaits que le GOP termine troisième -* nous aurons besoin de toutes les voix du Gropers Offshore Party". L'ancien Parti Démocrate ne parvient pas non plus à se réunir, les Progressifs terminant loin à la deuxième place, et le RNC échouant cinquième derrière les Verts, en dépit des fonds record levés par Hillary Clinton pour la campagne de sa Rhodam National Convention.


Décembre 2018:
Et le Prix Nobel de la Paix 2018 va à... AlphaGo. La principale plateforme d'intelligence artificielle au monde est parvenue à résoudre tous les conflits, toutes les famines, et toutes les crises environnementales ou de réfugiés en éliminant l'humanité.


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* voir "Happy New Year 2010" (Jan 2009), "Happy New Year 2011" (Dec 2009), "Happy New Year 2012" (Dec 2010), "Happy New Year 2013" (Dec 2011), "Happy New Year 2014" (Dec 2012), "Happy New Year 2015" (Dec 2013), "Happy New Year 2016" (Dec 2014), "Happy New Year 2017" (Dec 2015), "Happy New Year 2018" (Dec 2016), "Happy New Year 2019" (Dec 2017)... et en Francais: "Bonne Année 2009" (Jan 2008), "Bonne Année 2010" (Dec 2008), "Bonne Année 2011" (Dec 2009), "Bonne Année 2012" (Dec 2010), "Bonne Année 2013" (Dec 2011), "Bonne Année 2014" (Dec 2012), "Bonne Année 2015" (Dec 2013), "Bonne Année 2016" (Dec 2014), "Bonne année 2017" (Dec 2015), "Bonne Année 2018" (Dec 2016), "Bonne année 2019" (Dec 2017).

20171124

De quoi Merkel est-elle le nom ?

Selon l'institut Civey, 54% des Allemands préfèreraient qu'Angela Merkel ne se représente pas en cas d'élections anticipées. 38% seulement la soutiennent, et son alliance CDU/CSU plonge à 29,2% dans les intentions de vote. Leur rival SPD descend à 19%, mais l'extrême droite AfD perd elle aussi du terrain (-1.5% à 13,6%). Seuls à tirer leur épingle de ce jeu sérieusement rebattu, le FDP (13.3%) et Die Grüne (11.9%) semblent capables de faire ou défaire le prochain gouvernement.

Si Margaret Thatcher a été victime d'un putch après 11 ans de règne, Merkel n'a pas encore abandonné son job de 12 ans et pour le moment, aucune tête ne sort du lot des prétendants. Le monde réalise néanmoins que tout peut arriver brutalement, même à cette nouvelle Dame de Fer qu'il considérait déjà comme le patron de l'Europe, et venait d'adouber Leader du Monde Libre après l'élection de Trump.

Le problème est que peu de gens s'enthousiasment pour ce bien terne porte-étendard de la démocratie. Bien sûr, Angela a à maintes reprises prouvé son autorité et sa solidité, mais la communauté veut une visionnaire pointant vers un futur radieux. On en a bien eu quelques éclairs, comme lorsqu'elle a tenu tête à la NSA, ou surtout quand elle a ouvert les frontières aux réfugiés, mais fondamentalement Merkel incarne à la perfection le statu quo.

Les réformes qui ont donné un temps d'avance à l'Allemagne ? Elle en profite bien, mais c'est Gerhard Schröder qui les a passées, et ça lui a coûté son poste. La sortie du nucléaire ? Elle l'a réalisé comme promis, mais forcée par la catastrophe de Fukushima, sans laquelle elle aurait enterré le projet comme convenu secrètement avec le lobby local. L'Allemagne symbolise la compétitivité de l'Europe ? Elle renforce surtout les décalages en la jouant perso, et en imposant à tous des contraintes qu'elle seule peut tenir. L'Allemagne attire aujourd'hui les meilleurs cerveaux ? Oui, mais l'élection américaine ne s'est pas jouée avec les votes des habitants de la Silicon Valley, et ici aussi, les partis traditionnels sont en train de perdre des pans entiers de l'électorat.

A sa décharge, le binôme français n'a pas vraiment aidé la Chancelière tout au long de ses mandats : Chirac a eu son gros problème de santé dès son arrivée en 2005, Sarkozy a trop vite basculé dans sa populiste campagne de réelection, François Hollande a fait comme prévu du Hollande c'est à dire rien, et si Emmanuel Macron s'annonce beaucoup plus prometteur, on commence à se demander s'il ne va pas faire pschitt... histoire de reboucler la boucle avec Chichi.

Hollande et Merkel - Chappatte 20120517 pour le IHT
Alors qui pour mener l'Europe demain ? Merkel ? Macron ? Les deux ? Aucun ? Du moment que ça n'est ni Vladimir Poutine ni XI Jinping*...

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* pas de risque pour Donald Trump: Amerika First, et Uncle Vlad n'aime pas déléguer.

20170701

Poignant


Poignant, le portrait officiel d'Emmanuel Macron - on a l'impression que son pauvre bureau va voler en éclats sous la pression des doigts qui ont triomphé de Donald Trump:

In his official photo, Macron poses while training for his next handshake with Trump Meanwhile, with his tiny left hand, Trump is grabbing Moon Jae-in by the whatever /
Dans sa photo officielle, Macron pose tout en s'entrainant pour sa prochaine poignée de mains avec Trump
Pendant ce temps-là, avec sa toute petite main gauche, Trump saisit Moon Jae-in par le 'whatever'

En guise de gant de velours pour encadrer ce poing de fer, des drapeaux Européen et Français aux proportions calibrées au milimètre, tout comme la part réservée à la verdure, au ciel bleu, et à ces petits nuages qui ne demandent qu'à se dissiper sous l'impulsion d'un leader prêt à se remettre En Marche! après cette brève pause tout en tension surjouée.

Pas de place pour la contemplation - le bouquin n'est qu'un alibi. Mais était-il besoin de forcer le trait ? Cette détermination dans l'action, n'est-ce pas ce que l'on attend du plus cool Edouard Philippe ?

Ceci n'est pas le portrait d'un président rassembleur, mais celui d'un control freak à l'égo surdimentionné. Fort en maths, mais zéro en poésie.

A suivre...

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20170506

La France ou Poutine ?

La France a donc voté pour le changement au premier tour, avec un choix très clair au second : le réveil de la république, ou le réveil de ses pires ennemis.

La France soumise à Poutine ? Non merci

La situation est simple : le modèle français est au bord de l'extinction, et pour le sauver des réformes courageuses sont nécessaires. Le populisme propose une réalité alternative où l'électeur pourra gagner sur tout et sur son contraire, mais avec un prix à payer encore plus lourd que la seule faillite programmée : une victoire de Le Pen signifierait en prime la destruction de la démocratie, de la communité nationale, et de la communauté internationale.

Si la réforme positive l'emporte, ce ne sera pas grâce aux deux grands partis de pouvoir, dont la lente implosion a enfin débouché sur une double déculottée inédite : le PS a payé pour avoir refusé de se réformer (merci Hollande*), l'ex-UMP pour avoir choisi de se reformer vers la droite de la droite (merci Sarkozy).

Le pire reste possible, ce qui est déjà meilleur que s'il était certain. Car en dépit de ses efforts, Vladimir Poutine n'est finalement pas parvenu à placer deux de ses poulains au second tour : Sputnik News n'a pas suffi à placer Fillon en orbite**, et la remontée finale de Méluche s'est faite au détriment de Le Pen, tant les discours des deux extrèmes finissaient par fusionner. 

Très vite après le verdict du premier tour, Jean-Luc Mélenchon a tombé le masque en refusant d'appeler à voter contre Marine, puis Nicolas Dupont Aignan en allant à son tour la soupe, ou plutôt au Bortsch généreusement servi par le Kremlin. Au moins, François Fillon n'a pas poussé la disgrâce jusqu'à renier ouvertement le fondement républicain de son parti, dont François Baroin sera le mini-porte-mini-étendard aux prochaines élections législatives. Ce mouvement peut vraiment regretter l'élimination - avec ou sans l'aide de Vlad ? - d'Alain Juppé. Quel "Non!" son appel a vraiment fait honneur à la mémoire du Général. 

Mais revenons à ce face à face entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, entre une France plus ambitieuse au sein d'une Europe plus équilibrée, et une France soumise à un dictateur russe expert en manipulation.

Après une première semaine d'entre deux tours marquée par les coups de pouce de JLM et NDA, l'héritière du FN a marqué le pas. Surtout, Macron a parfaitement tenu le débat le plus violent de l'histoire de la cinquième république, en exposant avec brio l'imposture Le Pen. Dans les cordes à la fin du dernier round, la candidate de la peur a évité le K.O. de justesse, mais Vladimir s'est senti forcé de sortir hier une nouvelle vague de fake news, avec comme d'habitude la complicité de WikiLeaks.

La France tombera-t-elle aussi facilement dans le panneau que les Etats-Unis en novembre dernier, ou choisira-t-elle l'espoir et la réunion de toutes les bonnes volontés pour avancer ensemble dans une meilleure direction ?

Votez contre Marine Le Pen pour défendre le pays contre ses ennemis de l'intérieur et de l'extérieur, et votez pour Emmanuel Macron pour raviver la vraie flamme nationale, pas celle figurant sur le logo d'un parti de dangereux imposteurs.

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* Flanby encore une fois le meilleur tremplin pour la famille Le Pen : "Francois Hollande vs Extreme Right? Been There, Done Nothing"
** à noter : le New York Times a depuis évoqué la fake news que j'avais mentionné dans "Onze Mondial

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