20070327

Le silence des agneaux - blogule rouge a l'Etat de Terreur

John M. Dowd est avocat, mais je ne suis pas certain qu'il agisse au mieux des intérêts de sa cliente. A supposer que ce soit effectivement elle qui paye l'addition. Au propre, puisque la cause semble entendue au figuré.
Suivant les précieux conseils de M. Dowd, Monica Goodling refuse de témoigner devant le Sénat américain à propos de son patron. Goodling assure la liaison entre la Maison Blanche et le DOJ (Ministère de la Justice), son patron est donc l'Attorney General Alberto R. Gonzales.
Or ces jours-ci, le Chief Torture Officer de Dubya se retrouve sur le grill. Non pas pour son implication dans les dérives de Guantanamo et d'Abu Ghraib, mais pour l'élimination non physique d'hommes de loi ne se reconnaissant pas dans la Justice à la sauce Bush*.
Selon Down, Goodling a peur d'être traitée comme un témoin dans une enquête criminelle.
Selon moi, elle a la trouille d'être traitée comme les autres fusibles de la Maison Blanche.
Elle sait de quoi ces gars sont capables. Elle connait la face cachée de 1600 Pennsylvania Avenue. Et cette Monica sait pertinement qu'elle risque de quitter les lieux avec une robe tâchée par le Président des Etats Unis. Des taches de sang, cette fois-ci.




* cf "George Pontius Pilate Bush lets Gonzales face justice - Red blogule to Our Dear Compassionate Leader" (20070315)

20070320

12 candidats, combien d'apotres, combien de salopards ?

Blogule blanc aux bulletins blancs avec ce petit sujet de bac blanc :
Si l'abstention s'élève à 30% et si le cycliste part de A à 18 heures en roulant à 30 km / h, sachant qu'il y a 12 candidats dont un quart de trotskystes, un tiers de femmes, et une moitié d'Hollande, attendu que la baignoire se vide de dix litres toutes les minutes, de quel pourcentage les bulletins blancs auront-ils besoin a minima pour faire de ce treizième candidat le premier parti de France ?

Je ne suis pas tenu aux contraintes de la CSA sur l'égalité de traîtement des douze candidats mais vous aurez tout de même droit à une bio sans OGM de chacun d'entre eux :
François Bayrou (UDF)
- il en a rêvé, il va enfin pouvoir en profiter : à lui d'exploiter l'égalité du temps de parole avec des suggestions moins ségolènesques que ce "Grand Ministère des Attentes de la Société Française", un séisme d'amplitude 11 sur l'échelle de Démagochter (même Roland Castro n'avait pas oser l'inclure dans les 89 propositions de son Mouvement de l'Utopie Concrète - à croire que FB vise les rares voix des candidats à moins de 500 parainnages - Corine Lepage hier, Nicolas Miguet demain ?).
Olivier Besancenot (LCR) - le facteur sonne toujours deux fois, et ne vous fiez pas à sa bouille sympathique de Gaston Lagaffe : ce krypto trotsko colissimo va foutre le feu à votre boîte à lettre si vous ne votez pas pour sa révolution du grand matin de la veille du lendemain qui chante.
José Bové (Pour une Alternative Antilibérale) - Bové fait partie des pro-antis : l'alternative antilibérale, en ce qui le concerne, c'est d'éviter à la source la libéralisation et donc, dans un premier temps, d'éviter d'entrer en prison. Le plein air présente d'autres dangers : s'il ne débroussaille pas sa moustache d'ici l'été, l'affreux Jojo s'expose à un feu de forêt carabiné.
Marie-George Buffet (PC) - sans doute le meilleur candidat du PCF depuis l'ère pré-Marchaisienne et le plus sincère, ce Buffet a du coffre. Son objectif : enrayer l'asymptote du parti vers le zéro absolu pour négocier un portefeuille garni dans un gouvernement de programme commun (le programme en question : supprimer le capital travail en France et renforcer le capital des autres pays, supprimer l'ISF à force de faire fuir les riches, et surtout repeindre le dôme Place du Colonel Fabien).
Arlette Laguiller (LO) - LCL, demandez en plus à votre argent. L'ex Crédit Lyonnais a pu financer la retraîte de la mère de tous les candidats sur les seules économies réalisées sur le poste photocopies.
Jean-Marie Le Pen (FN) - De père marin et de fille Marine, Le Pen a vu le jour en 1928, à une époque où Hitler faisait 2,6% en Allemagne. L'un comme l'autre ont besoin d'entretenir un climat de haîne et de crise pour s'épanouir. Le krach de 1929 aura été la chance du premier, le second joue à fond la carte de la mondialisation pour s'imposer.
Frédéric Nihous (CPNT) - Chasse, Pêche, Nature et Tradition, Famille et Patrie, Palombe et Truite, Fromage et Fromage... le programme fleure bon le terroir, mais son porte parole émet des effluves inquiétantes : avec sa tête de videur de boîte de nuit et son flingue à la main, Nihous devrait même être interdit de circuler en forêt - il a dû provoquer pas mal de fausses couches chez les rats musqués.
Ségolène Royal (PS) : l'imposteur en chef vient de réhabiliter Montebourg et sa Sixième République. Histoire de rajouter une couche de couleur changement sur le traditionnel bâti en briques roses - un épais mélange de paille, de poutre, et de bouse d'éléphant séchée. Histoire, aussi, de
répliquer à l'identité nationale version Sarko : moi aussi, je peux focaliser l'actualité en balançant des formules choc. Maintenant qu'on se retrouve tous les deux dans la nasse avec les dix autres nases, il va falloir ressortir les bonnes vieilles recettes de la réclame radio pour se faire entendre. Un débat sur le fond ? Pour quoi faire ? Et surtout, pour dire quoi ?
Nicolas Sarkozy (UMP) : Simone veille sur son image, Jacques ne tardera pas à l'adouber, Le Petit Nicolas va lui aussi reprendre sa liberté. Il souhaite abandonner tous ses mandats pour se consacrer à la quête du Graal, et il pourrait bien se retrouver sans aucun mandat à la fin. Un mois pour s'élever au-dessus des partis, il va bien lui falloir ça avec son mètre cinquante huit.
Gérard Schivardi (Parti des Travailleurs) - sans doute le trotskyste le plus doué en marketing, Schivardi a focalisé ses efforts sur les prescripteurs plutôt que sur les clients finaux. Mais si les maires l'ont choisi, ses pairs préfèreront sans doute Bové.
Philippe de Villiers (MPF) - en marketing (décidément), ça s'appelle un me-too product et ça sert à éviter qu'un concurrent bouffe tout un segment de marché. Cela se ressent jusque dans les initiales, le MPF prolonge l'UMP : vous enlevez le U d'Union, vous ajoutez le F de Front National, vous prenez un aristo dégénéré pour couronner le tout et vous agitez. Il fut un temps où ça se Vendée comme des petits pains...
Dominique Voynet (Les Verts) - le parti peau de chagrin s'avère à l'image de la forêt amazonienne : tous les jours, des pans entiers de biodiversité sont détruits au profit des grandes multinationales altermondialistes (orpailleurs sans scrupules) et des petits producteurs locaux pratiquant la déforestation pour subsister (agriculture, élevage d'ovidés, bovidés et autres bovés). Comme Ségo, Domi lutte en priorité contre l'effet de serres de rapaces nichant dans son propre parti. La différence : Voynet a au moins des convictions authentiques et une certaine honnêteté intellectuelle.

20070316

Qui connait Madame Royal ? Blogule blanc a Eric Besson !

Ségolène Royal a pu mesurer l'impact du "soutien" des éléphants dans sa campagne. Un soutien subi d'un côté comme de l'autre et ça s'est immédiatement ressenti. Dans les esprits* et dans les sondages.
Alors Ségolène décide de "reprendre sa liberté". Une façon comme une autre de positiver un échec annoncé. Parce que ce candidat n'est pas fait pour mener le Parti Socialiste. Il serait bien plus à l'aise dans un groupe comme le Front National, tout à la gloire d'un individu et où les seuls courants tolèrés restent les colleurs d'affiches d'autres partis, dans le cadre de ce jeu potache où l'on lance à leur poursuite des skinheads armés de battes de baseball.

J'avais senti quelque chose de Poutine dans son caractère** mais c'était lui faire trop d'honneur (à Ségo, pas à Vlad l'Empaleur). Je persiste cependant à croire que pour elle aussi, l'humain est accessoire, qu'elle n'écoute que ce qu'elle veut entendre. Humilié en public, Eric Besson se fend d'un témoignage édifiant sur la vacuité et la dangerosité du personnage. Une ancienne assistante traînée dans la boue par la présidente de la région PC (Poitou Charente, pas Colonel Fabien) en avait fait autant il y a quelques mois.

Ce serait rendre service au PS que d'autres voix s'élèvent de ses rangs pour préserver ce qui peut encore l'être en disant, comme Besson : "Je pense en conscience que Ségolène Royal ne doit pas devenir présidente de la République. Je ne le souhaite pas pour mon pays. Je le redoute pour mes enfants." Ni DSK ni Fabius ne pouvant jouer (ni ne voulant assumer) ce rôle de matador, il est peut être temps de ressortir l'appel des passionarias prévu au cas où...

La plus belle réalisation de la carrière de Royal pourrait bien être d'avoir servi de catalyseur à la nécessaire réforme de ce parti. Faisons en sorte que ce ne soit pas au prix de la ruine du pays.

Je souhaite sincèrement une présidente à la France, mais pas ce président-là, pas ce personnage-là. Le PS devrait avoir retenu la leçon Edith Cresson : un mauvais casting desservirait durablement la cause féminine.


* les bons comme les mauvais, cf "Désir d'avenir ou envie de Jospin ? Blogule rouge au cimetière des éléphants" (20070223)
** cf "
Blogule rose à Ségolène Royal - courage fuyons" (20061102)

20070315

Kurdistan, l'autre Irak - blogule rouge aux theocons US

"Kurdistan - The Other Iraq". Ce slogan relevé par le PRWatch sonne certainement mieux que "The Other Other Vietnam", mais je me demande si cela ne présage pas d'une désastreuse répétition des erreurs commises sur l'ensemble du pays. Erreurs qui, pour rappel, n'en étaient pas mais constituaient des choix délibérés.

A travers la Kurdistan Development Corporation, le gouvernement régional du Kurdistan irakien vient d'ouvrir un bureau de représentation à Washington avec à sa tête Qubad al-Talabani, le fils du président Jalal Talabani. Si officiellement, il s'agit de promouvoir les investissements et le tourisme dans la région, l'autonomie voire l'indépendance du Kurdistan figurent nécessairement au programme.
J'éprouve beaucoup de sympathie pour les Kurdes et je leur souhaite l'avenir paisible auquel ils aspirent depuis si longtemps, mais j'émets quelques doutes sur le type de soutien recherché à DC.

On se souvient de l'intense lobbying pro-Irakien mené entre les deux guerres, et surtout du choix délibéré par les theocons US des factions les mieux armées pour causer le maximum de dégats. La partition de l'Irak et le renforcement des fondamentalistes dans la région (et en particulier en Iran et en Israel) était non seulement prévus mais souhaités.

Si j'étais un fondamentaliste US, je ne laisserais certainement pas émerger un Kurdistan démocratique et pacifique au beau milieu de mon terrain de jeu. Au contraire, j'en profiterais pour créer un nouveau pôle d'instabilité dans la région irakienne la plus épargnée par le chaos ambiant. Surtout, j'en profiterai pour exacerber les nationalistes et les fondamentalistes turcs puisque, et nous le constatons chaque jour, la radicalisation de la Turquie constitue le meilleur vecteur de la renaissance du fondamentalisme chrétien en Europe.

Comme pour l'invasion de l'Irak, l'enjeu dépasse largement les champs pétrolifères de Kirkuk : l'objectif est ni plus ni moins de se débarasser de la laïcité en Turquie.

20070314

Blogule blanc au choc des a-civilisations

Le PS est mort le 29 mai 2005. Je l'ai dit et Rocard l'a répété*, il ne reste plus aux Pieds Nickelés des dernières primaires qu'à procéder à l'exécution en bonne et dûe forme.
Dominique Strauss Kahn sait le PS incurable et prépare déjà 2012. Le vaisseau doit nécessairement se scinder en deux et lui se pose en candidat pour la section réformiste.
Laurent Fabius, lui, compte récupérer l'aile gauche du parti. Enfin "gauche"... disons plutôt maladroite, irrécupérable et ultra conservatrice. Bébé Cadum cherchera aussi à absorber ce qu'il restera du PCF et des groupuscules altermondialistes. Il risque surtout de créer un parti Vert bis, où les Trotskystes ne seront pas les derniers à semer la zizanie. Cela risque de s'apparenter à de l'entrisme dans une auberge espagnole, autant dire de l'entrisme dans la dernière demeure, façon "entre ici, Jean Moulin".
Ségolène Royal, elle, doit composer avec les derniers intellectuels debout : Jeanne Moreau et Emmanuelle Béart, la version féminine du duo Johnny Hallyday - Doc Gynéco... bonjour le choc des a-civilisations.
Les théoriciens dits de gauche ? Muets, deshérités au sens propre du terme : ils se laissent impassiblement déposséder de leur héritage. Alors que l'analyse de Marx n'a jamais autant été d'actualité*, ce n'est pas dans sa famille qu'il faudra trouver les bons praticiens : la gauche française n'a pas réformé sa pensée depuis le XIXe siècle et si elle ne le fait pas maintenant, d'autres le feront pour elle. Ceux qui se contentent de rabacher les mêmes mantras n'ont même pas le mérite des néoconservateurs américains, qui font au moins l'effort de changer l'emballage et les formulations. Ces ringards peuvent rejoindre Fabius, personne ne les pleurera.
Ségolène Royal n'est pas encore ringarde. Elle reste debout, mais son programme se résume à "je suis une femme, les Français veulent une femme présidente, votez pour moi ou vous êtes un ignoble phallo". Les idées ? Pas son truc - demandez plutôt à son âme damnée, une Trotskiste pur jus. Le combat ? Pas son truc non plus - Ségo lutte seule, ne mène pas ses troupes. Son seul moteur demeure l'opinion des autres et tant que ça tiendra, elle restera debout.
Paradoxalement, elle peut tenir jusqu'au second tour. Surtout si Sarkozy poursuit sa campagne suicidaire en remettant Le Pen dans la course pour flinguer Bayrou.
Une semaine après la publication de la liste finale des candidats, on devrait y voir plus clair. Si Bayrou reste au-dessus des 20% il a une forte chance de se retrouver au second tour. Si Le Pen se rapproche de la même barre, Royal aura moins de mal à provoquer l'union sacrée et à se qualifier pour la finale et des deux favoris, Sarko aura le plus à perdre.

Le Petit Nicolas risque beaucoup à jouer ainsi l'apprenti sorcier : le FN est certes un esprit malin capable de provoquer un retour d'amour dans une campagne délicate ou jeter un mauvais sort à la partie adverse, mais il peut aussi se retourner contre celui qui l'invoque, et tout le monde n'a pas les talents de marabout de François Mitterrand.


* cf "
Blogule rouge aux occasions perdues" (20060607) et "Blogule blanc a Michel Rocard - si six cent six scissions" (20060824)
** cf "
The end of financial safe havens - Red blogule to speculation" (20070303)

20070312

Fluctuat nec mergitur ? Y a-t-il un maire pour sauver le PSG ?

Le vieux lion fait ses adieux télévisés, mais si Jacques Chirac s'en va mener des combats justes (contre le réchauffement climatique, contre le choc des civilisations, contre le choc des menottes autour de ses propres poignets...), sauver le PSG ne figure plus parmi ses priorités.
Grand serreur de paluches devant l'éternel, ce maire savait jouer de la fibre populaire, tâter le croupion du footballeur dans le vestiaire sous l'oeil attendri des éleveurs, défendre la PAC (PSG d'Attaque Continentale) dans les joutes européennes, décreter l'union sacrée quand le club était menacé.
Les temps ont changé : Bertrand Delanoë se lave les mains pendant que ses adjoints gèrent tranquillement la mise en bière du club, et Notre Dame de Paris veut débarrasser la Porte d'Auteuil de sa cour des miracles. Les effusions viriles sur le pré l'indisposent, tout comme ces 4x4 de luxe parqués au Camp des Loges. En Ligue 2, les joueurs se mettront au vélo. Et les supporters se trouveront d'autres passions. L'important est de dégager la piste puisque, comme le tramway des boulevards extérieurs, la cession du PSG à Colony Capital se résume à une opération immobilière sous couvert de nobles sentiments.
Car le maire ne compte pas pas prolonger Paris Plage par un désert à Auteuil : un beau complexe marchand et de jolis concerts remplaceront définitivement cette ringardissime foire à la ferraille et aux jambons. Exit le Stade Français, exit le PSG. Les gens du village cèderont la place aux Village People. Colony Capital retrouvera ses billes quoi qu'il advienne. Si son projet voit le jour, il pourra sportivement laisser échapper quelques dizaines de millions d'euros. Le PSG peut toucher le fond, le fonds finira par toucher.
Paris a perdu hier. Face à un club du terroir sur le chemin du retour du Salon de l'Agriculture ; un troupeau d'Auxerrois venus paisiblement brouter l'herbe verte de la nouvelle pelouse du Parc. Car en se débarrassant d'un champ de pomme de terre, Paul Le Guen s'est privé de sa spécialité AOC, la fameuse Patate de Pencran. Les jeunes pousses bio ont certes de la saveur mais restent tendres. Youssouf Mulumbu, Clément Chantôme et Mamadou Sakho auront du temps de jeu en Ligue 2. A ces Gavroches des années 2000 de faire aussi bien que les Minots des années 1980.
Paris a perdu hier. L'occasion de sortir de la zone rouge avant deux périlleux déplacements à Rennes et Lens, sans oublier un épuisant combat à Lisbonne face au Benfica.
Paris a perdu hier. Quand ses concurrents directs gagnaient.
Paris a perdu hier, et perdra vraisemblablement encore demain.
Paris peut encore se sauver. Malgré lui, malgré ses édiles. Le combat de la remontée est déjà engagé.
Le 7 avril prochain, après la réception du Mans, le club aura déjà une idée assez claire de ses chances de survie.


PS : retrouvez ce post et mes blogules sur gazon dans footlog, mon futcheblog sur le site France Football.

20070305

Regionalisation d'Airbus - blogule rouge a la Nationalisation du pauvre

8 régions PS proposent d'entrer dans le capital d'EADS / Airbus pour sauver l'emploi au niveau local et surtout la campagne présidentielle de Ségolène Royal. Ces régions n'ont bien évidemment pas les moyens de leurs ambitions, au niveau économique s'entend : si la candidate peut grapiller quelques points dans les sondages, les régions ne sauraient glaner que quelques miettes du célèbre chef d'oeuvre en péril.
Sous couvert de modernité, cette régionalisation partielle, sorte de nationalisation locale ou plutôt nationalisation du pauvre, me paraît à la fois régressive et hors sujet : ainsi, pour régler les conflits entre les gros actionnaires allemands et français, il s'agirait de les démultiplier et de les éparpiller façon puzzle au niveau des régions et Länder ? Brillant !!! Pourquoi pas une "communisation", histoire de revenir à la source de 1848 ? Moi, Jules Chombier, Maire de Ploumazout Gazouale, décide en mon âme et conscience de prendre 0,00000000008% du capital d'EADS et de parainner la candidature de Dame Ségo... Je prends par ailleurs des parts dans la boulangerie du Père Gwenaël pour qu'il ne délocalise pas dans le Cotentin. Et quand je dis des parts, j'entends la totale : je lui prends carrément le quatre quarts !
Ce nouvel accès affligeant de démagogie ne fait que mettre en évidence la faiblesse des régions française et de leurs dirigeants, mais surtout rappeler la nécessité de redécouper le territoire en entités plus compétitives au niveau européen (bon point à François Bayrou pour réouvrir la boîte de Pandore au meilleur moment*).
Je note que le PS a tout de même investi. Dans un nouveau costume pour son champion : après le blanc immaculé de Sainte Ségolène (défenseur du changement et de la modernité, vierge de tout défaut), après le noir cuir de Sis' Sego (déglingueur du système en place et chienne de garde aux crocs acérés), après la livrée rouge de la Camarade Ségolène (porte drapeau de la gauche des 35 heures, altermondialiste et anticapitaliste), voici le tailleur du Banquier Royal (superbe costard à rayures pour séduire le complexe militaro industriel et rappeler l'engagement du candidat à défendre les intérêt des défenseurs de la Défense Nationale). Ses conseillers en communication sont enfin parvenus à la faire arrêter de sourire en coin à chaque fois qu'elle prend la parole : ce personnage se fout complètement de ce qu'il raconte et de son auditoire, et ça pourrait finir par se remarquer.

En attendant, les Européens sont invités à monter dans le capital d'autres chefs d'oeuvre en péril : les compagnies aériennes US, dont certaines se trouvent être clientes de Boeing. On appelle ça "ciel ouvert", et l'idée consiste à zébrer l'azur au-dessus de l'Atlantique pour contribuer au réchauffement climatique.

Il serait temps que cette campagne relève son altitude de croisière.



* j'avais pour ma part suggéré un regroupement de bon sens il y a quelques années - cf "Blogule rouge à la France - Réduisons le nombre de régions" (20040426)

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