20061220

Blogule blanc au debat sur la dette - s'il sort du piege ideologique

François Hollande apporte sa contribution au débat sur la dette en qualité de potentiel futur premier sieur de France*.
Il ne se contente pas de vouloir récupérer quelques pièces jaunes mais souhaite annuler les baisses d'impôts accordées par le mari de Bernadette qui lui, se verrait bien récupérer quelques pièces Johnnies.
Le landernau pipolitique français se trouve effectivement en émoi depuis la décision de Johnny Hallyday de se réfugier en Suisse pour fuir les taxes hexagonales. Le plus embarrassé dans l'histoire s'avère Le Petit Nicolas : Sarkozy doit déjà gérer le cas de son autre joker, Doc Gynéco, qui se réfugie régulièrement en Canabisse pour fuir sa propre connerie, elle aussi très nettement au-dessus des moyennes européennes.
Quoi qu'il en soit, Thierry Breton a fustigé Hollande pour sa tirade démagogique, alors que lui-même doit déjà avaler couleuvre sur couleuvre en validant régulièrement les affectations pour le moins exotiques des fameuses "cagnottes" budgétaires (qui pour rappel ne correspondent pas à des surplus budgétaires mais à des augmentations moins fortes que prévu des insondables déficits de l'Etat).
Le débat ne devrait pas se poser au seul niveau de la hausse ou la baisse de l'impôt mais à celui de l'Etat et de ses missions. Et là aussi, en évitant le piège idéologique libéralisme / socialisme et la question du périmètre, à mon sens secondaires compte tenu de l'urgence. Tout le monde doit se retrouver sur le fait que l'Etat est aujourd'hui trop faible.
Le montant de l'impot sur le revenu correspondant a peu pres au service de la dette, la question de la priorité à la réduction de la dette sur la réduction de l'impôt ne devrait pas se poser. Mais au-dela de la reduction de la dette, il s'agit de redonner a l'Etat les moyens d'assurer ses missions : s'il fait fuir les plus riches sans se redonner les moyens d'aider les plus pauvres il echouera lamentablement.
Reduire les depenses de l'Etat ne signifie pas necessairement moins d'Etat : la France a simplement besoin d'un Etat plus fort parce que mieux gere.
Augmenter les recettes de l'Etat ne signifie pas necessairement prelever plus en proportion des revenus : la France a simplement besoin d'encourager la création de valeur pour l'ensemble de la communaute, sans que personne ne soit négligé.
In fine, et sachant que le modèle libéral ne parviendra jamais à obtenir une majorité durable dans le pays, je crois que le meilleur moyen de tuer le fameux "modèle français" (fondamentalement un Etat fort) serait de revenir en arrière en affaiblissant encore les finances publiques avec une double hausse des dépenses et des taux d'imposition. A Ségo d'écarter Lolo, à Sarko d'écarter Adam Smith.


* je ne vois pas d'équivalent masculin plus littéral à la très sexiste expression "première dame de France".

20061216

Blogule rouge a Shinzo Abe - l'Empire contre attaque

Le successeur de Koizumi n'a jamais caché ses penchants ultranationalistes : favorable à la réhabilitation des criminels de guerre japonais, visiteur régulier de Yasukuni, promoteur du retour à une constitution militariste, négationniste notoire (cf "comfort women")... Shinzo Abe vient logiquement d'apporter son soutien à une très inquiétante réforme de l'éducation.
Conformément aux souhaits du Ministre Bunmei Ibuki, le sentiment nationaliste sera de nouveau exacerbé auprès des élèves et les professeurs refusant d'entonner l'hymne à l'Empereur ou de rendre hommage au drapeau national seront punis. Loin de réparer le vide sidéral de l'enseignement de l'histoire du pays (le peuple ignorant généralement les crimes contre l'humanité commis sous le règne de Hirohito), cette réforme marque la fin du pacifisme nippon soixante ans après Hiroshima.
A ce rythme, les restaurateurs du fascisme extrème-oriental, au premier rang desquels Abe et sa clique, disposeront bientôt de toute la chair à canon dont ils rêvent... pour peu qu'une politique nataliste vienne stimuler les autres instincts basiques de la copu... pardon population.

A ceux qui prennent encore Abe pour un modéré, je rappellerai que ce type a confié le maroquin des Affaires Etrangères à Taro Aso, un ultranationaliste honni de tous les voisins de l'Archipel qui claironnait encore l'an dernier que le Japon était le seul pays au monde à avoir "une nation, une civilisation, une langue, une culture, une race". Désormais, il pourra tranquilement embrayer sur "ein Reich, ein Volk, ein Führer".

20061209

Blogule rouge a Pascal Sevran - la chance aux fachos

La Barbara Cartland de la chanson française fait désormais dans le James Ellroy le plus sordide. Je vous épargne le langage pour le moins imagé, mais en substance Pascal Sevran souhaiterait que la moitié de la planète soit à son image : émasculée. La faim dans le monde ? Mais mon bon monsieur Malthus, ce sont ces pauvres sauvages qui la créent en se reproduisant comme des lapins. Ce qu'il nous faudrait, c'est une bonne stérilisation de masse de tous ces parasites. J'oserai même dire que ce serait le Pérou, n'est-ce pas Alberto Fujimori ? Ah du temps où Trénet rayonnait, on savait balayer tout ça, et avec des jolis balais bleus qui plus est...
A croire que ce grand admirateur de Tonton cherche à séduire l'électorat FN sur ses terres. Var Matin, quel journal !

20061207

Blogule blanc a France 24 - en attendant mieux

Alain de Pouzilhac a beau venir de la pub, le logo de France24 craint un peu et son "look and feel" évoque plutôt ARD ou une chaîne de l'ex bloc soviétique que la BBC. Va pour le bleu et la sobriété, qu'importe le flacon pourvu que l'ivresse dépasse la dose prescrite par TV5...
L'idée est de faire rayonner la Francophonie en faisant entendre la voix de la France et en la matière Chirac pourra difficilement faire pire que Mitterrand : l'Afrique se souvient comment, moins versé dans la techno, le Sphynx s'était amusé à distribuer des machettes aux Rwandais...
Pour le moment, l'ex-CII joue la carte de la diplomacie au niveau de l'info (visite inédite des bureaux du Secrétaire Général de l'ONU) comme de la météo (la Turquie survolée sans commentaires après le Moyen-Orient et bien après l'Europe).
France 24 n'existe pour le moment que sur le web, et cela suffit à mon bonheur. Une chance de plus de zapper gratuitement depuis partout dans le monde après le mondrianoïde iTele et la telenovela BFMTV (où l'on tente de faire passer des acteurs de troisième catégorie pour des stars en exhibant leur gueule en tête de gondole).
La petite nouvelle diffuse en VF, en Anglais (mais avec tout de même 25% de Français et bientôt un décrochage de 4 heures en Arabe), et ce sans afficher la tronche de Sarko à tout bout de champ. S'il devient calife à la place du calife, Le Petit Nicolas se fera un plaisir de réparer cette injustice, et par la même occasion l'affront fait à son ami Martin Bouygues (LCI écarté dès les qualifs, TF1 avant le départ). Devant la montée en puissance de la concurrence et après la double claque TNT / TPS, le lider maximo de l'audiovisuel gaulois vient d'ailleurs de grimper juste au-dessous du seuil de véto dans le Groupe AB, un partenaire historique lui aussi peu versé dans les missions de service public.
Après France2, France3, France4 et France5, France Télévisions s'autorise certes un saut jusqu'à France24, mais d'ici à ce qu'elle concurrence XXL avec France69...

20061205

de Vermis Seoulis

A l'attention de mes lecteurs qui souhaiteraient retrouver la nouvelle "de Vermis Seoulis", il est de nouveau possible de commander le numéro 7 des "Cahiers de Corée" sur eBay (références et liste des points de vente sur cahiersdecoree.com).
L'occasion de rappeler le sommaire de ce numéro plein d'histoire, d'histoires et de rencontres passionnantes :

CAHIERS 7
1
Les cinq sens : Frédéric Boulesteix, Benjamin Joinau, Cathy Rapin, jacques Raphanel, Éric Bidet et Kim Su ae
Le gant à gratter : Frédéric Boulesteix

Les slippers : Benjamin Joinau
Carnet photos de…: Francis Van Maele
Korean Wave à Pékin : Tristan Bourbon-Parme
2
La Goryeo suji chim en France : Jean-Claude de Crescenzo
Signes & Sceaux : Rencontre avec Cho Sung-ju
Mémoires de films souterrains au pays du cinéma superstar : Antoine Coppola
Un doux espoir gravé sur bois : Nam Kung san
Les Onomatopées du coréen : Park Sang Jun
3
De Vermis Seoulis : Stéphane Mot
La peur, vue par … (fin) : Trois écrivains coréens
Poèmes coréens : Paulette Spescha-Montibert
Premières neiges : Yves Millet
Au bord de la rivière : Poèmes de Kim Yong Taek
4
Les étrangers en Corée : Jean de Pange
La présence française en Corée dans les cimetières : Pierre Ory et Benjamin Joinau
Ganghwado : à la croisée des témoignages : Pascal Bachfort

20061129

Blogule rouge au Polonium 210 et au meurtre sale

On connaissait les "bombes sales" : par opposition aux "bombes propres", ces saloperies nucléaires laissent l'endroit dans un état qu'on ne souhaiterait pas trouver en entrant, et ce pour plusieurs générations. Alors que la bombe propre, pardon : ça pète une bonne fois pour toute et on n'en parle plus*.
Pour se débarrasser d'Alexander Litvinenko, Vladimir Poutine a inventé ce que j'appellerai le "meurtre sale". Quel progrès ! En à peine quelques semaines Vlad l'Empaleur est passé du coup de feu classique contre la journaliste Anna Politkovskaya à un empoisonnement version Hiroshima mon désamour contre un ancien collègue du KGB. Dans le temps, les espions russes zigouillaient les ennemis du Kremlin avec un parapluie bulgare pour effacer les traces ? Désormais ils laissent des traces pour l'éternité mais pour éviter que l'on remonte la filière ils utilisent un isotope au goût polonais pour la sale besogne. Exit Magnum 44, voici Polonium 210.
C'est pas joli-joliot curie tout ça...

*à part bien sûr ces pochettes surprises illégalement déversées par Olmert sur le Liban sud ; de charmantes bestioles qui sèment des bombinettes aussi efficaces que les mines antipersonnel et strictement interdites par la Convention d'Ottawa.

20061124

Blogule rouge a la chasse au Hulot - tu es des notres, tu as bu ton Vert comme les autres

"Tu es des nôtres, Nicolas Hulot". Parce que "tu as vu ton Vert comme les autres" ?
Nathalie Kosciusco-Morizet, la vitrine écologique de l’UMP, relaie le voeu de son super patron d'offrir un super ministère (amer) au Yann Arthus Bertrand cathodique - et catholique, puisque c'est à ce grand alpiniste que les élèves de Saint Jean de Passy doivent l'immense "faut rigoler" peint sur l'immeuble donnant sur leur cour.
Version préhume du vibrant "entre ici, Jean Moulin", ce "Tu es des nôtres" se voit privé du "compagnon" cher aux Gaullistes - l'équivalent croix de lorrain au "camarade" solférinien. A croire que comme Le Pen, Nicolas Sarkozy préfère cueillir ses héritages sans grand tapage médiatique.

"Tu es des nôtres" ? Tu es donc en faveur du développement durable de l'égo du Petit Nicolas mais vu d'en haut, cet égo fait déjà un peu tâche : en fait de démocratie participative, Sarko opposera bientôt aux 60% de Ségo un 96% quasi Saddamien face au redoutable Nicolas Dupont d'Aignan. Je demeure pourtant persuadé que Hussein et / ou Poutine manquera à l'appel du second tour.

"Tu es des nôtres", a aussitôt tenté de reprendre Dominique Voynet. Parce qu'il y a des limites à la récupération ou parce que "c'est à babord, qu'on chante le plus fort" ?

20061112

Video killed the Sego star

Une vidéo compromettant Ségolène Royal aux yeux des enseignants (composante essentielle des électeurs aux prochaines primaires socialistes s'il en est) a soigneusement été diffusée juste après les derniers débats.

Madame Royal devrait se réjouir : la voici face aux véritables jurés populaires, ces netizens qui constituent déjà le contrepouvoir le plus puissant en Corée du Sud. Un contrepouvoir certes facilement téléguidable par d'autres (politiques, entreprises, médias...), mais qui a le mérite de zapper le prime time de Sarko TV.

Je ne désespère pas de voir DSK-Bayrou au second tour...

Blogule blanc aux Dems - la seule sortie possible de l'Irak

Sitôt Rumsfeld débarqué, Dubya a refilé la patate chaude irakienne aux Démocrates. Ceux-ci ont valeur à se dégriser vite fait de leur nette victoire aux élections de mi-mandat pour faire le ménage.

J'ai suggéré trois temps :

- une formulation claire d'excuses à l'attention de la communauté internationale et surtout du peuple irakien : l'Amérique a échoué parce qu'elle a renié sa propre identité, elle doit maintenant regagner le respect en redevenant respectueuse de ses propres valeurs. Les forces présentes en Irak ne doivent donc plus être considérées comme des forces d'occupation et d'invasion. Un mandat dans ce sens pourrait être à titre temporaire émis par le Congrès avec un appel du pied vers l'ONU - à défaut de renforts, une mini bénédiction permettrait de sauver la face et la vie des soldats sur place.

- ce délai sera mis à profit pour remettre à plat la stratégie, en commençant par la vision stratégique et la compréhension du contexte, de l'environnement, des dynamiques d'acteurs. Je vois bien un commando de congressmen faire la tournée des popotes (en excluant aucune partie ouverte au dialogue, y compris en Iran)*. Qui veut quoi, quels sont les éventuels terrains d'entente, où se situent précisément les différents, quels sont les scénarios... tout ceci entend un premier retrait d'Irak : le retrait de la méthode et de la doctrine Bush (vous êtes soit avec soit contre nous, je refuse de discuter avec l'"ennemi" que je cherche à détruire). Face à de nouveaux visages, même certaines têtes bien connues de Washington pourraient se dévoiler sous un autre jour. Cette démarche n'abaisse pas l'Amérique et lui permet au contraire de confirmer sa neutralité tout en mettant une pression amicale sur ses partenaires : les USA n'endossant plus le costume du bouc émissaire, les fronts vont pouvoir bouger et les véritables fauteurs de trouble seront contraints de jouer à découvert.

- cette démarche participative facilitera le 3e temps, celui de la mise en oeuvre d'une stratégie de sortie en Irak. Le peuple Américain doit cependant comprendre une chose : il lui sera impossible de quitter le pays avant d'avoir réparé les dégâts causés. La charge peut lui sembler immense mais il ne pourra pas dire qu'il n'ait pas été prévenu** des conséquences de cette guerre.

* James Baker n'avait aucun mandat populaire
** cf épisodes précédents (
2003, 2004, 2005...)

20061102

Blogule rose a Segolene Royal - courage fuyons

Plus les primaires socialistes avancent, plus le candidat Ségo m'inquiète. Pour résumer, les débats internes au PS ont révélé trois personnalités : d'un côté un imposteur d'autant moins convainquant qu'il n'est pas convaincu par les idées qu'il a pompées à d'autres (Fabius), à l'autre extrême un homme cohérent et convaincu mais trop fin pour convaincre les masses ou descendre efficacement dans le registre démagogique (DSK), et au milieu un individu qui refuse de se dévoiler (Royal).

De toute évidence, Ségolène Royal présente une ambition aussi puissante que celle de Nicolas Sarkozy, mais là où Sarko met toute son énergie à affirmer sa personnalité, Ségo s'ingénie à effacer la sienne, à la mettre hors de portée des observateurs.

Histoire de dépolluer le débat, je règle tout de suite la question du sexe : un président femme ferait le plus grand bien à notre pays, mais celle-ci est loin de figurer au sommet de ma liste (même Simone Veil la dépasserait de 100 coudées, comme dirait l'autre).

De toute façon Ségolène ne raisonne ni en "mec" ni en "fille"... Elle exploite régulièrement le registre "mère" pour les caméras, d'accord, mais fondamentalement je suis incapable de dire si elle est plutôt de gauche ou de droite. Je suis incapable de dire quel cap elle donnerait au pays dans le concert des nations, je suis incapable de décrypter ses échelles de valeurs. Malgré sa voix d'Arlette, les termes de "gens", de "peuple", de "proximité" sonnent désespérément creux et faux dans son discours, et leur accumulation ne fait que renforcer l'immense vide derrière lequel elle masque sa véritable personnalité.

Royal ne semble pas du genre à s'effondrer ni à imploser mais à anéantir et exploser. Ce n'est ni la conquête du pouvoir ni le pouvoir qui la motivent, et je serais curieux de creuser l'importance du contrôle de soi et de la relation aux autres. Elle parait moins vouloir imposer ses idées que sa présence, comme pour se persuader qu'elle existe sans avoir les moyens de l'affirmer autrement que par la terreur. Il y a décidément quelque chose de glacial et de Poutinien dans ce personnage.

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